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Ce qui apprait au départ comme une missive surprenante d'un entrepreneur hindou à un premier ministre chinois est en fait une satire explosive de la société indienne, de sa culture et de ses religions. De la pauvreté à la corruption, de la moquerie des riches face à l'ignorance des pauvres, jusqu'aux sacrifices à faire pour devenir libre. Une formidable découverte.
Balram Halwai,doit abandonner ses études pour travailler dans un tea-shop de son Bihar natal pour subvenir aux besoins de sa famille.Une opportunité de devenir chauffeur va se présenter et il va quitter les bords du Gange pour se retrouver à New Delhi aux services d'Ashoq et de sa femme .Au travers de lettres écrites au premier ministre chinois bientôt en visite à Bengalore ,il nous conte son trajet difficile de pauvre serviteur ,à criminel pourchassé par la police ,à riche entrepreneur.Un bon roman.
Vision cynique et féroce d’une Inde désenchantée
Le Tigre blanc, ainsi surnommé par son instituteur pour ses capacités intellectuelles supérieures à la moyenne, est un petit garçon, Balram, dont la famille subit les oppressions continuelles des grands propriétaires de sa région.
D’abord garçon à tout faire dans une échoppe à thé, il parviendra à apprendre à conduire et à devenir chauffeur de maître, un statut dont sa famille n’aurait jamais osé rêver… Mais Balram est assez intelligent pour percevoir le fonctionnement de la société indienne et son injustice criante, et il décidera d’inverser l’ordre des choses, de devenir un maître, lui aussi…
Son histoire, celle de tout un peuple tiraillé entre les sirènes de la croissance, l’avidité de la classe dominante et le drame de la pauvreté, Balram la raconte dans une lettre au Premier ministre chinois qui doit venir visiter Bangalore.
Dans une diatribe cynique et violente contre son pays dont il n’hésite pas à décrire les côtés les moins reluisants, Aravind Adiga attire l’attention sur la corruption qui règne en maître sur le sous-continent, le fonctionnement aberrant d’un pays à deux vitesses où une partie de la population est encore maintenue à l’état d’esclave et traitée comme des sous-hommes, mais aussi le coté fondamentalement individualiste des indiens.
A n’en pas doute, l’auteur espère attirer l’attention internationale sur ce qui se passe dans son pays ; il aurait en effet déclaré que les critiques d'écrivains omme Flaubert, Balzac et Dickens ont beaucoup contribué à améliorer l'état de la société en Angleterre et en France au XIXe siècle…
Si je n’ai pas outre mesure apprécié le procédé narratif, j’ai cependant été passionnée par cette description sans concession d’un pays en pleine mutation dont nous, occidentaux, sommes abreuvés de clichés exotiques et bollywoodiens.
UN ACTE D’ACCUSATION PASSIONNANT CONTRE LA POLITIQUE INDIENNE CONTEMPORAINE.
Passionnant et bien écrit, l'auteur nous révèle les réalités de l'Inde moderne au travers d'une histoire bien tournée avec une tension maintenue du début à la fin.
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