"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J’étais déjà toute acquise à la cause de l’auteur dont j’admire l’écriture, alors j’avais hâte de découvrir comment serait retranscrit son livre « N’appartenir » en BD, je trouvais l’idée intéressante et comme il avait été un de mes coups de coeur de l’année dernière, il fallait absolument que je le lise.
Je suis d’autant plus sensible à ce texte qu’il me parle au quotidien à travers mes enfants qui sont eux-mêmes entre deux cultures, deux océans, deux religions. Il est bien dur de satisfaire tout le monde et pour un enfant cela peut-être déroutant si les parents n’expliquent pas que c’est une force, un plus qu ‘il n’est pas utile de choisir . Est-ce que je suis français et catholique ou bien est-ce que je suis Mauritanien et musulman s’intérroge l’auteur ? Alors, comme beaucoup d’enfant quand il est dans sa famille française il en accepte les codes et quand il est dans sa famille mauritanienne aussi, mais où est la vérité, qui est-il ? A l’école on lui fait sentir qu’il a beau avoir les manières des blancs il a une tête d’arabe, il n’est donc pas blanc, mais chez les arabes on lui fait comprendre qu’il est blanc. Il va alors se construire à travers ses lectures, les polars, la musique, l’art en général.
Il s’agit ici de l’adaptation graphique de son magnifique roman « n’appartenir », je pense que cela permettra de toucher un public plus large et que ça donnera envie de lire les romans de l’auteur. Ce sont des sujets actuels que ceux de l’identité, de la culture, de la famille et de la patrie. La société actuelle est une société de mélange, de métissage et il est essentiel d’écouter les principaux intéressés, les personnes qui le vivent de l’intérieur ne serait-ce que pour comprendre et faire des ponts entre les gens.
Le lecteur ne peut qu’être touché et happé par cette histoire compliquée avec soi-même, avec son image, j’ai été très touchée par cette souffrance, cette errance entre deux mondes , ce long chemin avant la construction de soi, la réappropriation de sa propre histoire et non celle que les autres veulent nous construire. L’auteur en est sorti plus fort, il s’est construit loin des schémas tout tracés pour lui et il en sort gagnant.
J’ai beaucoup aimé le graphisme parfois très coloré ou au contraire très simple et sombre en fonction des situations et de l’état d’esprit à retranscrire. Le dessin sied tout à fait à l’histoire, à la narration venant appuyer les mots avec intelligence. Un régal visuel et d’écriture. Je n’ai pas boudé mon plaisir et vais le prêter à mes ados peut-être y trouveront-ils des réponses.
Karim Miské à mis ses tripes, a écrit avec son coeur et ça se ressent à chaque page et c’est ce que j’aime chez un auteur. C’est beau, c’est poignant, bouleversant et puissant
VERDICT
Allez immédiatement chez votre libraire préféré et procurez-vous le pour vous, pour vos amis, vos proches, pour toute personne à qui vous voulez du bien.
https://revezlivres.wordpress.com/2016/12/06/sappartenir-karim-miske/
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !