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--- Une nouveauté Scrineo signée Anthelme Hauchecorne et Emmanuel Chastellière ---
Si j'attendais Shusharrah avec autant d'impatience, c'est parce que j'ai apprécié, voire adoré, certaines oeuvres de ces auteurs dont le talent ne fait aucun doute. Je pense notamment à Journal d'un marchand de rêves, one-shot aussi déluré que brillant pour lequel j'ai eu un gros coup de coeur, et à Célestopol 1922, un recueil de nouvelles qui met en scène des personnages forts dans un univers uchronique passionnant.
Après ces belles découvertes, Shusharrah ne pouvait être qu'une bonne lecture, pas vrai ? Eh bien, pas tant que ça ! Je remercie tout de même les éditions Scrineo pour l'envoi de ce roman qui plaira à d'autres lecteurs, j'en suis certaine.
--- du post-apocalyptique… enfin presque ! ---
Vous l'ignorez peut-être, mais je suis une férue du genre. J'aime les récits basés sur la survie, comme la trilogie Apocalypse Blues de Chloé Jo Bertrand, par exemple. J'attendais donc de Shusharrah de l'action, de la tension, de l'urgence. Autant d'éléments qui m'ont manqué, même s'ils sont présents en arrière-plan.
J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'en discuter brièvement avec Emmanuel Chastellière sur Instagram. Il m'a ainsi révélé que c'était une réelle volonté de proposer quelque chose de différent. Pari réussi, en l'occurrence. Pour une fois néanmoins, je recherchais justement les codes classiques du genre, ce qui explique mon ressenti mitigé.
--- Jeanne, une héroïne peu attachante ---
Tout au long du récit, elle se pose des questions – beaucoup de questions ! -, doute sans cesse et regrette nombre de ses choix, ce qui ralentit considérablement le rythme. Shusharrah est donc davantage dans l'introspection que dans l'action.
Cela permet bien évidemment de s'interroger sur l'immigration, de s'imaginer à la place de Jeanne, déboussolée depuis le départ de son frère. le hic, c'est que je ne suis pas attachée à elle, alors qu'elle est le point central de l'histoire. La plupart du temps, je ne comprenais pas ses réactions. Alors que je m'insurgeais, elle restait totalement apathique. Alors que je me méfiais d'un personnage, elle lui accordait trop rapidement sa confiance. Bref, Jeanne et moi n'étions pas sur la même longueur d'ondes !
Quant aux autres personnages, ils ne m'ont pas fait forte impression. J'ai très vite apprécié Ben pour sa simplicité et sa capacité à se contenter de peu. En revanche, j'ai eu beaucoup de mal à cerner Dayot et Cham, mais c'est probablement un souhait des auteurs.
--- Shusharrah, la cité de toutes les promesses ? ---
Le roman porte son nom, la désignant comme le but ultime, l'objectif à ne pas perdre de vue. Cependant, quand j'ai enfin mis les pieds dans la cité en compagnie de Jeanne, j'ai quelque peu déchanté. Tant d'efforts pour si peu de surprises !
Par chance, les auteurs finissent par nous révéler ce qui se cache sous le vernis reluisant de la cité, mais cela prend du temps. Surtout, les explications manquent de profondeur. Malgré un véritable potentiel, les auteurs ont choisi de ne pas creuser plus avant. Par exemple, Shusharrah impose des cours à ses citoyens, mais en quoi consistent-ils ? Quel est le programme de chacun ? Quelles fonctions sont-ils destinés à occuper ? Autant de questions qui sont restées sans réponses…
--- Un final plein de révélations, mais trop vite expédié ---
Explosives, les 50 dernières pages sont riches en rebondissements, ce qui a ravivé mon intérêt. Avouez tout de même que c'est un peu tard pour renouer avec l'intrigue. En outre, j'aurais apprécié que les auteurs prennent leur temps pour amorcer le dénouement, qu'ils s'attardent davantage sur certains points, qu'ils offrent des explications plus fournies.
Bien sûr, ils ne possèdent pas les solutions aux problématiques que soulève l'immigration, monde post-apocalyptique ou pas. D'ailleurs, leur priorité est sûrement ailleurs. Selon moi, ce n'est pas tant l'envie de raconter une histoire qui les a motivés, mais plutôt celle d'alerter. Shusharrah rappelle sans détours qu'il est facile de rejeter la différence chez autrui, ou même de vouloir la détruire. Pourtant, n'est-on pas tous humains ? Un beau message que voilà !
Quoi qu'il en soit, cela n'a pas suffi à rendre cette lecture incroyable…
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--- Une nouveauté à ne pas rater ! ---
Ayant eu un coup de coeur pour Journal d’un marchand de rêves, je suis de très près les sorties d’Anthelme Hauchecorne. C’est donc avec beaucoup d’attentes que j’ai acheté Moitiés d’âme aux Halliennales de 2019.
Au vu de la merveilleuse couverture que possède ce premier tome, j’espérais être époustouflée ! Ce ne fut pas le cas, mais j’ai néanmoins passé un agréable moment de lecture.
--- La magie de l’Hiver ---
Outre sa plume, ce qui fait la force d’Anthelme Hauchecorne, c’est son imaginaire. Avec des mots simples, des phrases fluides, il parvient à créer de toutes pièces des univers originaux. Celui-ci ne fait pas exception à la règle. J’ai adoré en parcourir les chemins pour y découvrir chaque saison, et la mägerie qui y est associée.
Dans ce premier opus, c’est l’Hiver qui est mis à l’honneur, la froideur de ses enchantements, le gel de ses artifices. Mais attention, chez les humains, cette forme de magie ne peut être que pratiquée à deux, sous peine d’être pervertie. Les conséquences en seraient alors terribles, voire sanglantes…
Si cela ne suffit pas à vous mettre l’eau à la bouche, alors je ne peux plus rien pour vous !
--- Des héros indécis… ---
Au début de l’histoire, Luitgarde est profondément éprise de Rollon. Mais plus les chapitres défilent et plus les révélations sonnent la fin de leur douce relation. Désemparée, Luitgarde ne sait plus ce qu’elle ressent. Un jour, elle l’aime démesurément. Le suivant, elle décide qu’elle lui en veut trop pour cela. Quant à Rollon, il est tiraillé entre son amour pour Luitgarde et un ancien serment d’allégeance. Il se dit prêt à tous les sacrifices, mais ne tient jamais ses promesses.
Si l’instabilité de ce couple improbable est la promesse de nombreux rebondissements, elle m’a un peu perdue. Alors que je croyais les connaître, ne serait-ce qu’un peu, Luitgarde et Rollon se révèlent changeants, voire distants avec le lecteur. Dès lors, difficile de les comprendre ou de s’attacher à eux. On en vient même à douter du bien-fondé de leurs actions, par moments.
--- …mais des personnages secondaires inoubliables ! ---
Griche et maître Cernault, Cloud et Poppa, les Gémeaux et le Capitaine : tous sont hauts en couleur. Anthelme Hauchecorne a pris le temps de creuser certains d’entre eux, de leur offrir un passé et un but, pas toujours bienveillant. Et c’est cette richesse de protagonistes qui, selon moi, rattrape la légère déception que l’on peut ressentir face aux héros.
Bon, il est vrai que j’espérais en apprendre davantage au sujet des Faës, mais Moitiés d’âme n’est jamais que le premier numéro d’une quadrilogie, n’est-ce pas ?
--- Un pas en avant, trois pas en arrière ---
Comme dit plus haut, Luitgarde et Rollon se montrent inconstants, ce qui impacte directement l’intrigue. Nombreux sont les détours et les allers-retours, au point que l’on a parfois l’impression de tourner en rond. De plus, il m’est arrivé d’éprouver des difficultés à passer d’un chapitre à l’autre, comme s’il manquait des informations de temporalité. Il faut dire que l’auteur n’hésite pas à faire des bonds en avant, et c’est au lecteur de raccrocher les wagons.
En dépit de ces quelques bémols, j’étais curieuse de poursuivre ma lecture, de découvrir ce que nos héros allaient devenir, alors que leur monde s’écroule. Quant au final, il est comme seul Anthelme Hauchecorne sait l’imaginer : inattendu !
Bon déjà pour commencer, quelle erreur de l'avoir pris en version ebook et non en version papier, l'objet-livre est incroyable !! Les éditions Gulf Stream on fait un travail exceptionnel comme on en voit peu en France, ça change ! Je me devais bien de parler de ce détail qui n'en est pas forcément un pour tout le monde, qui ne rêve pas d'avoir des beaux livres dans sa bibliothèque après tout ?
Maintenant je peux passer à son contenu. Je peux déjà vous dire que c'est une mini déception, non pas que je n'ai pas aimé l'histoire mais j'en attendais bien plus... Le résumé avait vraiment retenu mon attention, quand ça parle de magie, personnellement je fonce ! Cette mägerie dont il est question, qui se fonde sur les 4 saisons change totalement de la magie dont on a tellement l'habitude d'entendre parler dans la fantasy. Ce monde aussi m'a vraiment interpellé, ébranlé par une guerre entre Faëes et mages, dont l'une des deux espèces a presque entièrement disparu alors que la victoire leur était due. Bien sûr que je voulais absolument en apprendre plus et comprendre. Cependant j'ai trouvé le début très lent, on a le droit à une présentation de l'univers et tant mieux, parce qu'il est vraiment riche et rempli de chose dont on ignore l'existence, mais pour le coup c'était trop long et sans véritables actions mais j'ai persévéré malgré tout. Je peux vous dire que je suis passée par toutes sortes d'émotions et pas souvent par les meilleures, j'ai souvent été écœurée, peinée et dégoûtée par certaines actions et par certains personnages.
D'ailleurs en parlant des personnages, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages principaux. Je ne comprenais pas leur façon de penser ni leur manière de réagir et cela me mettait plus en rogne qu'autre chose. Malgré tout j'ai fini par m'attacher à un personnage qui ne me disait rien qui vaille au début, ce grognon et solitaire Griche a bien fini par m'attendrir malgré son côté sombre. D'autres personnages étant totalement en décalage avec le reste ont fini par apporter une touche d'humour et de légèreté durant le récit malgré leurs intentions.
En bref, je vous recommande tout de même ce livre pour son originalité et son univers incroyablement bien construit malgré quelques passages qui m'ont tout de même un peu ennuyés...
L’expérience de lecture de ce roman est originale, la lecture est dense, il faut s’accrocher pour se représenter l’univers de ce roman et les allés retours entre ce monde onirique et la réalité est touffue. Le monde des rêves ressemble à un western steampunk, avec des technologies déjantées et des pouvoirs affolants. Et en revers, le monde contemporain est décrit froidement avec ses espoirs et ses déceptions.
Chacun obéi à ses lois et Walter doit naviguer entre ces deux dimensions. Les aller-retours entre les deux permet à l’auteur d’instaurer un mystère : il nous cache des choses et force même le narrateur à nous mentir, la structure du récit est bien travaillée.
La lecture est ardue car il est difficile de s’attacher aux personnages, et je me suis perdus dans les multiples retournements de situations, trahisons, traquenards et guets-apens dans lesquels ils tombent sans cesse. Mais au final la fascination est au rendez-vous et le livre fermé, il suscite une énorme envie de le conseiller pour partager sa lecture.
#netgalleyfrance #journaldunmarchanddereves
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