"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au cours de travaux de réfection de l'ancien phare, les ouvriers découvrent un corps dissimulé dans une pièce scellée dans la cave, sur l'île de Hamneskar. Malgré le silence imposé par le conducteur des travaux, les deux hommes informent la police de leur trouvaille.
Carsten Heed confie l'enquête à Karin Adler, jeune recrue arrivée depuis peu dans les services de la Crim après avoir travaillé quelques années à Police Secours. Dès lors, les difficultés s'annoncent: ce week-end de printemps ayant été violent, le cadavre découvert n'est pas une priorité pour le service médico-légal de l'hôpital, mais Karin sait se faire entendre.
Finalement, il s'avère que l'homme retrouvé a été tué une quarantaine d'années plus tôt, en 1962, voire 1963. Mais pourquoi l'avoir emmuré? Pourquoi ne pas l'avoir jeté à la mer? Malgré la mise au jour d'un début de piste en la personne de Putte, capitaine de bateau, à qui son ami de jadis Karl-Axel a laissé une énigme sous forme d'une sorte de chasse au trésor découverte dans un vieux manuscrit, le commissaire clôture l'enquête, estimant qu'ils ont des affaires plus urgentes à traiter que cette vieille histoire. Mais les événements vont donner raison à l’opiniâtreté de Karin.D'emblée, dès les premières pages, je me suis laissée séduire par la plume subtile d'Ann Rosman, forte et délicate à la fois, imprimant au récit un souffle parfois épique, un rythme soutenu grâce auquel on ne s'ennuie pas une seconde, malgré les quatre cent trente pages. Les quelques scènes d'action, le suspense, les lieux confèrent à ce roman une personnalité attachante.
Le +: les détails nombreux, disséminés çà et là, dans les recoins les plus reculés du récit, lui donnent l'authenticité de la banalité des petites choses de la vie quotidienne, formant un écrin pour la situation exceptionnelle que constitue la découverte d'un cadavre emmuré depuis plus de quarante années. La psychologie des personnages permet au lecteur de suivre les pensées, les doutes, les questionnements des différents protagonistes, les rendant plus humains, plus accessibles.
Un cadavre est découvert dans un mur du cellier de la maison du gardien du phare de l'île Pater Noster, sur la côte ouest de la Suède. Qui est cet homme disparu depuis près de cinquante ans qu'on n'aurait jamais retrouvé sans les travaux de restauration du phare, et comment a-t-il fini emmuré ? Chargée de cette enquête, Karin Adler, jeune femme dynamique va collaborer avec Folke un vieil inspecteur grincheux. Enquête qui va les mener sur la période trouble de la collaboration de la Suède avec l'Allemagne nazie et des terribles secrets de famille.
Le suspense est fort bien mené jusqu'au bout, et l'auteur nous transmet son amour pour sa terre.
On sort de ce livre charmé par la vie insulaire et on rêve de vivre sur un bateau, nous aussi.
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