Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
André Dhôtel naît en 1900 dans les Ardennes et décède en 1991 à Paris.
Le pays où l’on n’arrive jamais est un classique de la littérature pour la jeunesse. Adulte, l’on apprécie la qualité des descriptions des paysages des Ardennes : « mille forêts, des canaux, des fleuves, des bras de mer » « au cœur des villes, les beffrois qui inspirent terreur et admiration. » , on se laisse emporter avec Gaspard et Hélène dans la quête du paradis perdu. L’on ne peut s’empêcher de trouver une ressemblance avec Le Grand Meaulnes car il s’agit bien aussi d’un roman d’apprentissage. Nous sommes en 1950 ,la guerre qui a sauvagement détruit la région cadre du roman et provoqué exode des populations et séparations n’est pas loin. Et André Dhôtel fait du thème de l’errance un thème majeur. « Il suffit de quelques années pour que les êtres les plus proches deviennent étrangers. »écrit-il. Il oppose le monde sédentaire du bourg de Lomival et son hôtel du Grand Cerf , au monde des baladins et bonimenteurs qui vont de foires en marchés.
C’est un roman sur l’adolescence où se côtoient le réel et le merveilleux, la multiplication des faits insolites entraîne une succession de péripéties , ce qui donne au livre un caractère épique.
C’est un roman sur la nostalgie de l’enfance et «le grand pays » est un idéal, un rêve.
Lire Le pays où l’on n’arrive jamais c’est s’offrir une parenthèse, tout en se faisant happer par des questions métaphysiques.
Et l’histoire ?
Gaspard Fontanelle naît de parents forains et Mme Fontanelle demande à sa sœur Mme Berlicaut propriétaire du Grand Cerf à Lomival d’élever son fils. Des incidents insolites rythment son enfance sans qu’il en soit affecté. Il travaille dans l’hôtel de sa tante. Alors qu’il n’a jamais quitté le village, des mots le fascinent : « ville et beffroi, canaux, mer ».Il assiste à Lomival à l’arrestation d’un jeune vagabond, un fugueur qui « cherche son pays ».Dans l’attente de l’arrivée de Monsieur Drapeur, l’adolescent est enfermé dans l’une des chambres du Grand Cerf. Une complicité se noue entre Gaspard et lui
Prix Fémina 1955 c’était audacieux.
Un classique ébouriffant qui sent bon l’enfance, André Dhôtel est un maître et je fais partie de ceux qui ne voudraient pas voir ce génie tomber aux oubliettes.
Merci Audiolib, cette version va redonner de la visibilité à une histoire qui mêle en une folle sarabande plusieurs genres littéraires : régionaliste, fantastique, surréaliste, lyrique…
Il fallait bien tous ces ingrédients pour suivre Gaspard dans les Ardennes chers à son cœur et son imaginaire.
D’emblée l’incipit vous plonge dans ce mystère et cette écriture magique :
« Il y a dans le même pays, plusieurs mondes véritablement. Si l'on explore les Ardennes, ce n'est pas une forêt que l'on découvre, mais mille forêts. Dans les contrées situées au nord, jusqu'au Rhin ou jusqu'au port d'Anvers, ce sont des centaines de collines et de plaines chargées de richesses, et l'on peut voir aussi les eaux immenses des canaux, des fleuves, des bras de mer, tandis qu'au cœur des villes, sur des places souvent désertes, s'élèvent les beffrois qui inspirent autant de terreur que d'admiration. »
Un adolescent fugue et traverse les Ardennes, il a été adopté et cherche « sa maman Jenny », il croit avoir des souvenirs, rêve ou réalité ? Gaspard apprend qu’il y a un adolescent en fuite et il va le rechercher. Grâce à un féerique cheval pie et il ne rentrera chez lui qu’à la fin du roman, ce qui n’étonnera personne car depuis sa naissance , sa seule présence induit des événements étranges.
En route il s’émerveille sur les contrées traversées mais aussi sur les personnes si différentes de son entourage habituel, musiciens des rues, bateliers, etc.
Je ne dévoilerai pas la subtilité de la rencontre entre Gaspard et l’autre.
Mais j’ai adoré me laisser embarquer dans cette histoire qui vous engloutie dans un monde tel que les auteurs n’osent plus ou ne savent plus faire vivre.
C’est intelligent, mystérieux, drôle et émouvant.
Il faut juste embarquer vers Le pays où l’on n’arrive jamais. Celui de l’enfance poussé à son paroxysme.
Alors en conclusion laissons André Dhôtel nous apprendre qu’il faut comme « Le vagabond semblait trouver que tout était naturel, et qu’il suffit d’être curieux pour que le monde se révèle à vous. Il répéta qu’il fallait, toujours s’instruire. »
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 15novembre 2019.
Philippe Jaccottet a dit qu’André DHÔTEL est l’ami des rivières et des chemins, et je le rejoins dans cette formule si joliment exprimée. C’est un auteur ardennais pas assez connu à mon goût.
« D’un monde inconnu », illustré par Fata Morgana avec des dessins à l’encre de chine, est une suite de nouvelles, que dis-je, plutôt des histoires courtes à écouter par la bouche d’un conteur, assis par terre, au coin d’un feu rougeoyant. Ma préférée : celle de l’épouvantail. Qui n’a jamais imaginé dans son enfance, en voyant un épouvantail esseulé les bras en croix dans un champ, de le voir s’évader ? André Dhôtel a réalisé mon rêve. Je vous recommande ce poète de la nature.
Un récit qui m'avait quelque peu fait penser à "Alice au pays des merveilles" à l'époque (enfin en tout cas, à l'idée que je me faisais de ce livre vu que je ne l'avais pas encore lu. Je devrai sûrement relire celui-ci maintenant que j'ai lu "Alice")
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