"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"La grève des bàttu" d'Aminata Sow Fall est citée à de nombreuses reprises par Alain Mabanckou dans son livre Huit leçons sur l'Afrique.
Très curieuse de découvrir ce roman et finalement un peu déçue. Mon cerveau avait retenu les propos d'Alain Mabanckou :" 1ère femme africaine qui donne une voix aux citoyens " avec le mot "dénonciation " lu de-ci de-là.
Dans ce roman, MourNdiaye veut effacer la mendicité de La Ville, sa Ville pour attirer plus de touristes. Mais sans les bàttu comment donner son obole journalière pour effacer ses actes ou concrétiser un projet. Le serpent se mord la queue, les contradictions apparaissent mais j'ai trouvé cela un peu plat.
Je m'attendais à plus de hargne, plus d'harangue, plus d'acidité dans la langue.
Peut-être est-ce la forme du conte moralisateur qui n'est pas à mon goût ? Ou bien le fait qu'en si peu de pages beaucoup de thèmes sont abordés : la scolarisation, la place des femmes, l'occidentalisation à outrance, le mariage, les générations, la misère, les croyances, la corruption, la violence ....
Il est à découvrir quand on s'intéresse à la littérature africaine et à la littérature féminine.
Êtes vous prêt pour un conte africain, celui-ci se passe au Sénégal, asseyez-vous sous l’arbre à palabre, ses feuilles recueillent les secrets, les joies, les peines de toutes les générations. Il en est ainsi sous l’immense tamarinier de Mapaté Waar un des protagonistes de l’histoire celui-ci à choisit de s’établir près d’une décharge et d’y faire pousser sa petite famille. Mais remontons un peu en arrière lorsque les enfants étaient petits et que les trois familles qui se partageaient une modeste cour avaient du fuir les inondations et par là même être séparées. Finis le petit Paradis, la bonne entente entre bons voisins, la paix et la joie n’auront que peu duré. Il faudra que chaque famille pour survivre s’éloigne et les enfants seront séparés mais le destin est là qui un beau jour les rassemblera à nouveau.
C’était un réel plaisir que de lire cette nouvelle d’Aminata Sow Fall, on y retrouve tout ce qui fait le Sénégal de la chaleur, du bon manger, du partage, des chants, des rires. J’ai aimé lire et apprendre les petites expressions glissées ici et là en wolof. Tout cela sous une plume riche et généreuse qui n’a eu aucun mal à me prendre dans ses filets. Suivre la destinée de ces trois familles, comme une saga qui s’étale sur plusieurs générations. Comprendre le grand cœur, l’adoption de l’aîné, l’apprentissage à vingt ans passé, la place de la femme, les valeurs, la coutume, la religion. On ne perce pas le quart de tout ce mystère mais le peu qu’on en perçoit fait du bien. Le travail intergénérationnel est omniprésent et cette transmission au combien précieuse et améliorée au fil des générations et du temps qui passe. Alors certes tout n’est pas rose, mais la force, la détermination, l’éducation et les valeurs de respect font ici merveille et on rêverait tous d’avoir des liens familiaux et amicaux aussi forts que ceux décrits ici. Bonne lecture.
Découvert dans le cadre du Prix Louis Guilloux, ce court roman est un petit bijou d'humanité. Il souligne l'importance de l'éducation, des valeurs que nous transmettons à nos enfants à travers nos actions quotidiennes. La famille, l'amitié, le partage.. et la force de croire en ses capacités. C'est un roman plein d'espoir et une lecture qui apaise.
"Aminata Sow Fall, la plus grande romancière africaine" a dit Alain Mabanckou lors de son discours inaugural au Collège de France. A ma grande honte, je ne la connaissais pas, et je remercie Le serpent à plumes de me permettre de réparer cette lacune grâce à ce court et épatant roman.
Sur plusieurs générations, l'écrivaine raconte l'évolution de la société sénégalaise, les efforts et le travail que chacun devrait faire pour parvenir à ce que tous les Sénégalais vivent en harmonie et ensemble. Ses héros principaux sont des gens bien, qui ont pour ambition de s'instruire et de faire profiter leurs proches et plus largement de leurs savoirs. Chacun fera avec ses possibilités, ses connaissances, chacun a quelque chose à transmettre. Aminata Sow Fall insiste sur les valeurs humaines, celles qui permettent que l'on puisse vivre et grandir ensemble : "Pour récolter, il faut semer, patienter, persévérer dans l'effort. On ne le dit plus aux jeunes. Les parents n'ont plus le temps d'assumer le devoir sacré d'éduquer leurs enfants ; ils les encouragent même à sacrifier leur vie pour des richesses hypothétiques. [...] Le plus difficile est de résister aux sirènes des illusions." (p.33)
Son roman est beau, fort, positif, elle préfère exposer les bons sentiments, les valeurs positives, celles qui font avancer le monde dans le bon sens plutôt que rabaisser les hommes et les femmes dans ce qu'ils ont de moins avouable. On pourrait parler d'une certaine naïveté, d'utopie. C'est sans doute vrai, le monde ne va malheureusement pas dans le sens qu'elle montre, ce qui est fort dommage, il faudrait méditer sur cet extrait parfaitement représentatif du roman :
"Et n'oublie pas d'où tu viens.
Mapaté savait que cette formule tomberait bien un jour. Il l'avait comprise comme la plupart de ceux qui étaient partis et revenus indemnes après avoir beaucoup vu et appris. "D'où tu viens" ne suggérait aucune référence sur l'origine, l'appartenance, le statut social ou la confession. Elle rappelait les principes fondamentaux méthodiquement éprouvés, forgés et transmis pour façonner l'être humain dans le respect des valeurs cardinales qui garantissent le diom, la dignité et l'honneur. Sur le socle immuable de l'amour, de la tolérance, de la générosité et de la justice. Et surtout : de l'humilité." (p.37)
Une aussi belle voix dans la littérature, ce serait dommage de ne pas l'écouter.
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