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A.H. Holmes est écrivain. Elle est aussi une enfant adoptée. Jusque-là, pas de problème. Et voilà qu’à l’orée de ses 31 ans sa mère biologique fait irruption, entrainant derrière elle le père biologique et ses enfants. L’auteure est brusquement confrontée à cette nouvelle famille et aux questions, innombrables, qui surgissent de ce passé mis à jour.
En véritable enquêtrice, A.H. Homes va exhumer son histoire et tenter de comprendre son abandon par une mère trop jeune et immature. Quant au père, marié et père de famille à l’époque de sa naissance, il n’a qu’une crainte : que l’apparition de sa fille biologique ne bouscule sa vie bien ordonnée.
C’est pour assumer cette double famille, tenter de répondre à toutes ses interrogations, et transmettre un peu de son histoire à sa fille, qu’elle va écrire ce roman autobiographique.
Elle y parle de sa famille adoptive et, surtout, de ses parents biologiques qu’elle nous fait découvrir au fil du récit. Les rencontres, chaotiques et pleines de malentendus, avec cette mère qui la harcèle, ce père qui la fuit, sont décrites avec lucidité. Ce voyage qui tente de remonter le temps et de comprendre, ne se fait pas sans heurts et sans souffrance.
L’auteur établit un parallèle entre son métier d’écrivain, de conteuse d’histoire, et ce passé qui lui a été confisqué.
Ce document, constitué de deux livres, est écrit avec une lucidité empreinte d’émotion. Jamais on ne tombe dans l’apitoiement malgré la douleur qui affleure par instant. Quelques photos émaillent le récit et l’éclairent.
Au-delà du témoignage, A.M Homes nous livre un inventaire de toutes les ramifications de sa famille biologique ainsi que sa famille adoptive. Cette partie-là, même si elle est nécessaire dans le processus de recherche et d’identification de l’auteur, est plutôt indigeste pour le lecteur. Jusque-là, j’avais bien aimé la tonalité du livre, mais cette insistance à tout décortiquer dans le détail, cette enquête minutieuse et fastidieuse, m’a très vite lassée.
Il y a comme une sorte de perversité jubilatoire de la part de A.M. Homes à nous raconter cette histoire.
Claire est psy, elle est mariée, a deux fils. Claire a aussi un passé dans lequel elle a laissé une fille, abandonnée à la naissance.
Jody a 24 ans, le souhait d’entreprendre des études de cinéma mais pour cela il faudrait qu’elle quitte ses parents adoptifs, ses amis, ses habitudes. Elle devient la patiente de Claire. Qui se persuade très vite que Jody pourrait être sa fille abandonnée il y a 25 ans.
Avec habileté, A.M. Homes distille des moments de doute, des coïncidences troublantes, crée une toile autour de ces deux personnages dont la relation devient de plus en plus toxique à mesure que Claire s’enfonce dans son obsession.
Le roman aborde les questions de filiation, de la maternité, des difficultés de l’adoption et de la relation parents-enfants.
La force du récit est d’être plus suggestif que frontal, de décrire subtilement les moments de bascule de Claire jusqu’au final qui amène un moment de confrontation plus violent.
A.M. Homes a aussi ce grand talent de savoir alléger son propos par un humour constant. Son écriture est incisive, percutante et toujours juste. Volonté ou non de l’auteure, la construction de ce livre est très cinématographique et rend l’histoire très fluide à travers la succession des scènes.
Livre lu dans le cadre du club de lecture de mai 2017 - Librairie L'Attrape-Mots.
Epigraphe :
Remplace-le par moi
Remplace mon gin par du Coca.
Remplace ma mère,
Qu'au moins ma lessive soit faite.
Peter Townshend (guitariste et compositeur du groupe de rock The Who)
Claire est psychiatre à New York. Elle a réussi sa carrière et a une famille adorable : un mari aimant et deux garçons épanouis. Elle se persuade que sa nouvelle patiente, Jody, est la fille qu'elle a abandonnée vingt-cinq ans plus tôt. Simple coïncidence ou pas, Jody est née à quelques jours près, dans la même maternité que Claire et adoptée à sa naissance. Claire n'avait pas eu le choix : elle était mineure.
Ce geste la hante et la ronge depuis. D'où cette idée folle émergeant, dans le cerveau de Claire, lors de la première consultation avec Jody.
"Si elle avait une fille, si sa fille était là, elle serait revenue à la maison avec Claire. Elle se serait glissée dans le lit de sa mère et y aurait passé l'après-midi, à lire des magazines et à boire des granités de yoghourt. Si sa fille était là, elles prendraient la voiture et iraient courir les magasins, les antiquaires et les brocantes de Sag Harbor. Elles sortiraient déjeuner et laisseraient Sam et les garçons se débrouiller seuls." (page 244).
Entre les deux femmes se noue une relation toxique. Et le lecteur découvre que la plus névrosée n'est pas celle qu'il pourrait supposer.
"La perpective de revoir Claire l'angoissait. Ce qui s'était passé entre elles avait été roboratif, mais la fin de leur relation l'avait soulagée. La passion dont Claire s'était prise pour son cas était presque inquiétante. Mais elle se conduisait d'une façon si naturelle que Jody se trouvait mesquine et se reprochait son sentiment de malaise." (page 334).
La relation devient addictive, de plus en plus nocive, du côté de Claire.
"La lettre lue, Claire téléphona aussitôt à Jody. Elles eurent une longue conversation, rirent beaucoup. Jody lui appartenait, même si elle était à Los Angeles. Elle lui appartiendrait toujours.
Claire prit l'habitude de téléphoner à Jody une ou deux fois par semaine, entre les séances, pour se détendre et se remonter le moral." (page 276).
Cette idée devient tellement obsessionnelle qu'elle est prête à sacrifier sa famille. Elle est à la limite de la folie.
"Claire s'arrêta sur le bord de la route, à côté de l'allée. Elle n'avait plus envie de montrer la maison à Sam. Elle avait l'impression qu'il allait la lui prendre.... Claire pleurait pour de bon. Sur Sam, la maison, Jody. Sur tout. Un désert, sans rien, sans personne, voilà ce qu'elle désirait. (Elle) réfléchissait au moyen de reprendre les rênes de sa vie. Se débarrasser de Sam, des enfants, de l'appartement. Oublier Jody. Se prendre un studio en ville, ou en banlieue, aucune importance." (page 379).
Ce que veut nous dire l'auteur (à mon avis) est que Claire est trop névrosée pour exercer le métier de psychiatre. Elle n'a pas encore réglé son propre traumatisme (l'abandon de sa petite fille à la maternité). Comment pourrait-elle être efficace pour soigner ses propres patients ?
Un autre thème est abordé en filigrane : les liens familiaux réels ou fantasmés. Ceux-ci peuvent être très problématiques et, pourtant, nous ne pouvons pas nous en départir. Jody s'entend assez mal avec sa mère biologique. Claire a des difficultés à éduquer ses deux garçons.
"- Vous (Jody) éprouvez des difficultés à parler de votre famille ?
- Pas du tout. C'est comme Hollywood Chewing-Gum. "La fraîcheur de vivre !"" (page 113)
" Lorsque Jody la pria de demander une couverture à l'hôtesse, elle la regarda, bouche bée. Jody la détesta. Elle détestait cette mère, car elle se révélait incompétente, et ne pouvait ou ne voulait l'aider en rien." (page 303).
" - On est comme deux amies, non ?
- Des amies, j'en ai, dit Jody. Sois ma mère." (page 339).
A.M. Homes (Amy Michael Homes) s'attaque, dans son roman, à la condition féminine, à la maternité et à la psychanalyse. Elle a été elle-même abandonnée par ses parents biologiques. Elle ne les a rencontrés qu'à l'âge de trente et un ans.
Ce qui explique, entre autre, l'oeuvre d'A.M. Homes ; peuplée par les questions sur les rapports entre parents et enfants ; sur l'identité aussi.
A.M. Homes vit à New York. "Mauvaise mère" est son premier roman, paru en 1997.
Jack fait parti de ces millions d'enfants de parents divorcés. A quinze ans, après quelques années difficiles au milieu de ce chaos familial, il retrouve un semblant de vie normale. Max son meilleur ami, le lycée, le permis de conduire et le basket sont autant de distractions pour cet adolescent tiraillé entre une mère protectrice et un père en mal de rédemption. Cette année aurait pu bien commencer, si ce n'est la révélation de son père qui s'avère être homosexuel. Débute pour Jack, une quête de sens et de non-sens sous fond de questionnements. Un père ne peut être homosexuel ! Si mon père est gay, le suis-je aussi ? Roman ado, ce récit aborde des thèmes importants qui font autant écho à la tolérance qu'à l'ouverture d'esprit. Quotidien d'un homme en devenir, le roman n'est pas uniquement focalisé sur le rapport père/fils, mais bien sur les répercussions de cette annonce sur lui et son entourage. Lecture agréable, j'avoue avoir été un peu déçue, ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier les réflexions soulevées. Une fournée de cupcakes n'a donc pas été de trop à sa lecture !
Après le divorce difficile de ses parents, Jack, quinze ans, retrouve un semblant de stabilité. Bien que sa mère soit encore méfiante et rancunière contre son père, l'adolescent parvient tout de même à recréer des moments de complicité avec celui-ci. Malheureusement pour Jack, la vie n'est pas un long fleuve tranquille puisque son père lui annonce une vérité : il est homosexuel et vit avec bob, son "colocataire". Saisi par la révélation, Jack passe par toute une palette de sentiments. D'abord en colère, il se trouve même une petite amie pour prouver qu'il n'est pas comme son père. Puis, Jack essaie. Essaie de comprendre, s'informe, discute pour s'apercevoir que toutes familles comportent ses failles.
Comme un journal des sentiments adolescents sur une année, les paroles de Jack permettent de suivre l'évolution de sa mentalité tout au long du roman. L'incompréhension prenant la forme de la colère, il est concevable que Jack prenne ses distances avec son père. Pire, il cherche et trouve une petite amie pour simplement se prouver qu'il n'est pas gay comme celui-ci. C'est dire la méconnaissance du sujet ! Les premières réactions sont violentes et détestables, entre "pédé" et "tafiole" vous avez l'embarras du choix concernant le vocabulaire utilisé... Comme un secret honteusement caché, Jack est acculé lors d'une sortie au bowling avec son père et des amis. C'est là qu'il fera plus ample connaissance avec Maggie, une des filles les plus populaires du lycée dont le père est également gay.
Ainsi, son comportement est en voie de changement. Confronté au dégoût de Max, son meilleur ami, il se rapproche naturellement de Maggie en découvrant d'autres facettes de sa personnalité. Le poids de l'adolescent quittant l'enfance pour le monde adulte se confirme lorsqu'il est témoin des failles de la famille idéalisée de Max. En découvrant des secrets, l'amour, mais aussi sa famille, Jack part non seulement en quête d'identité, mais y trouve une tolérance qu'il ne soupçonnait pas.
Acceptation, tolérance, violence faites aux femmes...les sujets sont vastes dans ce roman. Tellement, que j'ai été un peu déçue. En me préparant à un sujet aussi fort que l'homo-parentalité, j'ai été surprise d'en voir beaucoup d'autres, ce qui m'a paru être un roman "fourre-tout". En voulant tout explorer, je ne me suis pas perdue, mais un peu ennuyée. Je ne saurais expliquer mon manque d'intérêt alors qu'il possède des qualités certaines. Probablement des personnages peu attachants ou des scènes manquants de saveurs... Quoi qu'il en soit je conseille tout de même ce livre à toutes et à tous et en particulier aux adolescents qui, j'en suis sûre, se retrouveront dans ces personnages.
Des cupcakes aux amandes et un thé glacé Origines tea & coffee ont assurément rafraîchi ce roman !
http://bookncook.over-blog.com/2018/04/jack.html
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