Joël Hafkin est libraire, il dirige La Boîte à Livres à Tours et son histoire avec la librairie a commencé avec une histoire d’amour.
Au départ, celui qui, aux côtés de Pascal Thuot, représente cette année les libraires dans le jury du Prix Orange du Livre, était acteur, pas du tout libraire. « J’étais dans le spectacle, un peu acteur, assistant à la mise en scène, jusqu’au jour où j’ai rencontré celle qui est devenue ma compagne. Elle était libraire et j’ai mis un pied dans la librairie avec elle, en 1994 ».
Au début, la Boîte à Livres était une officine de 120 m2 qui défendait la lecture et le bonheur de lire grâce à sept libraires passionnés. La passion est restée mais le site s’est considérablement agrandi : aujourd’hui, la Boîte à Livres, c’est 32 salariés dont 19 libraires répartis sur 1000 m2 et capables de renseigner les lecteurs sur 80 000 références. Un succès qui se gagne tous les jours grâce à une équipe toujours sur la brèche.
« On ne vend pas des petits pois, plaisante Joël Hafkin qui avoue être sans cesse en train de cavaler derrière un livre, le livre est d’abord un plaisir qui se transmet avant d’être un objet à vendre. Le caractère humain de la librairie compte beaucoup pour moi, c’est important d’offrir au public des rencontres avec des auteurs qu’ils aiment ou qu’ils aimeront découvrir ».
Chaque semaine, Joël Hafkin anime l’une des trois rencontres hebdomadaires de la librairie, il veille aussi à faire venir la presse, les radios, à la rencontre des auteurs. « Cela fait partie de la richesse des rencontres, accompagner les auteurs dans la promotion de livres dans lesquels je crois, contribuer à les faire connaître aussi des médias locaux ».
Avec un tel planning de rencontres chaque semaine, il a fallu éditer un programme, distribué à 10 000 exemplaires, qui mentionne aussi les expositions ou les ateliers d’écritures proposés à la librairie.
« Il faut que la librairie soit un lieu où l’on a envie de rentrer sans penser qu’on est obligé d’y acheter un livre. On peut prendre un café dans notre salon de thé, y découvrir l’exposition du moment, qui tourne tous les deux mois, flâner parmi les livres, se laisser tenter par les repérages effectués par les libraires ».
Et comme l’appétit de lecture peut commencer très tôt, la librairie a initié un prix littéraire en littérature jeunesse, le Prix de la Boîte à Livres. « 55 écoles y participent et on offre un livre à chacun des 3 500 enfants participants ».
Pas étonnant, donc, de retrouver Joël Hafkin parmi les jurés du Prix Orange. Il a toutes les caractéristiques du fou de lecture, dangereusement capable de transmettre sa passion.
« J’ aime l’esprit de ce prix, cette façon d’échanger des lectures différentes, d’apprendre des points de vue des autres et notamment des internautes qui ont des regards très différents de ceux des professionnels mais aussi bien argumentés, explique le libraire. Je me demandais si j’aurais le temps de me consacrer à cette tâche de défrichage littéraire mais c’est vraiment la présence d’Erik Orsenna qui m’a convaincue : il est l’un des auteurs les plus fidèles de la librairie depuis 20 ans. Et puis la présence des internautes me séduisait. Ils sont super motivés, et ils avaient, lors de la première rencontre, plus lu que moi ! ».
Maintenant que les 5 finalistes sont choisis, les jurés redeviennent des internautes comme les autres, qui vont, s’ils le souhaitent, voter à l’instar des autres passionnés du réseau communautaire, voter pour leur auteur préféré sur lecteurs.com.
« La prochaine étape sera le 27 mai, jour de la remise du Prix. Je suis très impatient et heureux de participer à cette aventure que je trouve cohérente : le livre est un relais, un outil de transmission entre lecteurs, et c’est aussi la vocation d’Orange de permettre la transmission, de relier les gens entre eux », conclut Joël Hafkin.
Karine Papillaud