Voyage aux îles... se veut avant tout un carnet d'errance à la découverte des « bouts de terre » insulaires ponctuant l'Aquitaine. Certaines îles sont aussi petites que des tâches colorées sur une carte topographique, d'autres encore perdues au milieu d'un fleuve ou d'un lac semblent oubliées des hommes, sans omettre les maritimes, battues par les tempêtes de l'Atlantique. Îlots parfois devenus lieux refuge, utilisés par des Robinson volontaires. Ces îles possèdent toutes une histoire humaine forte, ancrée dans leurs rivages, qui en a façonné l'identité et le paysage. L'auteur est allé à leur rencontre, en bateau ou en kayak pour en ramener une chronique à la fois écrite et illustrée, ponctuée d'évocations littéraires des voyageurs du passé.
Gilles Kerloc’h avoue une attirance bien ancrée pour les îles depuis que, enfant, il a découvert les îles bretonnes.
De l’île aux Cormorans à l’île des Captifs en passant par l’île sans nom, elles ne sont pas moins de douze, ces minuscules étendues de terre émergée qui, parfois, ne sont même pas notées sur une carte. C’est à un voyage entre terre et eaux que nous convie Gilles Kerloc’h.
Bien documenté, ce carnet de voyage nous raconte l’histoire de chacune de ces îles. On apprend ainsi que l’île des Faisans, à cheval entre Espagne et France, sur la Bidassoa, a été le témoin du Traité des Pyrénées en 1659 qui mit fin à 25 ans de guerre entre les deux pays frontaliers.
Sur les pas de notre guide, on découvre les cabanes et les maisons « tchanquées » de l’île aux Oiseaux du bassin d’Arcachon. Celle-ci est une île maritime bien connue des touristes et dont les abords sont très fréquentés à la saison estivale, mais le livre fait aussi la part belle à ces îlots fluviaux souvent méconnus. C’est leur caractère sauvage qui les rend séduisants.
Par contre, rien de sauvage sur l’île Margaux sise dans l’estuaire de la Garonne. Elle abrite un domaine viticole qui produit un vin d’exception grâce à son microclimat. Un grand vin cerné par les eaux !
Dans le passé, nombreuses sont les îles qui ont servi de refuge. De tout temps, elles ont attiré aventuriers ou Robinsons volontaires. Gilles Kerloc’h égrène les citations de ces voyageurs d’autrefois pour faire vivre ces » bouts de terre » insulaires.
Une carte permet de situer chacune des îles citées.
Des dessins noirs et blancs ponctuent le récit. Même si ces dessins au trait précis illustrent d’agréable façon ce voyage littéraire, j’ai regretté le manque de couleur.
Pour qui veut découvrir autrement la région, ce guide offre des pistes.
Je remercie Masse critique de Babelio et les éditions Cairn pour ce voyage aux îles.
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