Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
1er décembre 2018. Une gardienne de la paix «lambda» est confrontée à l'ultraviolence des manifestations parisiennes.Vivre la vie de Juliette Alpha, comme elle le propose dans son livre-choc, c'est se retrouver au coeur d'un tourbillon permanent, dans l'oeil du cyclone.
C'est d'abord faire face, seule, à des difficultés matérielles et psychologiques. C'est ensuite, très vite, traverser l'enfer : Charlie-Hebdo et le Bataclan. C'est voir alors s'effondrer ce en quoi l'on croit (« Avec le Bataclan, j'ai pris 10 ans dans la gueule. Je me souviendrai toute ma vie des hurlements dans la radio ce soir-là et d'avoir vu mes collègues rentrer à 4 h du matin avec des bouts de chair sur eux. Dès lors, notre mission n'était plus de protéger notre prochain, ce pour quoi nous avions été formés, mais de protéger notre pays. Et ce n'est plus du tout la même chose. »).
Vivre la vie de Juliette Alpha, c'est capter ce sentiment si particulier qui anime une brigade (« Même si je n'aime pas un collègue, j'irai à la mort pour lui. ») C'est assumer le fait que, chef de bord, la vie de vos collègues dépend des décisions que vous prendrez en une fraction de seconde, alors que vous n'avez pas un an de maison.
Vivre la vie de Juliette Alpha, c'est devoir renoncer aux missions sociales qui sont celles des policiers parce que les manifestations accaparent toutes les ressources disponibles. C'est apprendre qu'à Paris, en 2019, la détresse et la misère sont partout, mais que les appels à Police Secours ne sont plus dispatchés le samedi, faute de moyens.
Vivre la vie de Juliette Alpha, enfin, c'est accepter de mettre, chaque jour ou presque, votre existence en danger, parce qu'au fond de vous-même, vous restez convaincu(e) de la grandeur de votre mission.
Voilà un livre sur lequel je ne me serais pas forcément tournée si son autrice ne s'était pas trouvée sur un salon du livre en octobre dernier !
Et ç'aurait été bien dommage car croyez-moi, cet ouvrage est à lire ! Juliette écrit bien, elle écrit avec ses tripes et arrive à nous délivrer beaucoup d'émotions avec sa plume. Et surtout elle nous parle du métier de policier comme je n'en ai jamais entendu parler.
Il faut dire que la police, moi, je ne la connais que dans des séries télé ou des romans. Alors que là, Juliette nous décrit ses cinq ans passés au sein de la Police Secours, celle qui n'est pas racontée dans les polars parce qu'elle n'est pas "glamour".
C'est la police du quotidien, celle qu'on appelle en premier pour intervenir au plus vite sur des accidents sur la voie publique, sur des querelles de voisinage ou des disputes familiales. C'est elle qui patrouille dans les rues et effectue des contrôles d'identité, c'est elle qui garde la porte d'une chambre d'hôpital quand une personne en état d'arrestation est blessée, c'est elle encore qui va constater la mort d'un individu dans son appartement lorsqu'une odeur est signalée ... Et j'en passe car leurs missions sont multiples !
C'est la vraie vie que nous raconte l'autrice, les galères, le manque de moyens, le manque de reconnaissance, les difficultés à exercer son métier correctement mais la passion et la vocation qui priment.
J'ai beaucoup aimé le fil chronologique suivi dans le livre : du pourquoi Juliette s'engage dans la police, à son année en école, à ses débuts à Paris, et comment elle a vécu les évènements terribles du Bataclan, et les manifestations des Gilets Jaunes qui partent en c***** à cause des casseurs.
Le tout parsemé d'humour, d'amitié, de solidarité !
Alors ? Qui va se laisser tenter par ce récit ?
Vis ma vie de flic de Juliette Alpha avec Mathieu Zagrodzki
Le 1er décembre 2018, Juliette jeune gardienne de la Paix est confrontée à l’ultra violence pendant le mouvement des gilets jaunes . Le récit de cette journée elle le relate sur les réseaux sociaux . Des centaines de milliers de lecteurs étonnés, voient le quotidien de cette jeune femme qui, rompt le traditionnel devoir de silence imposé aux policiers.
De part cet engouement de ces lecteurs Juliette Alpha décide de raconter son parcours, sa formation, son quotidien, son ressenti , son engagement d'agent de police secours, les couteaux Suisses de la Police Française.
En collaboration avec Mathieu Zagrodski, chercheur en science politique, spécialiste des questions de sécurité et auteur de nombreuses publications sur le travail de la police ce livre Vis ma vie de Flic, une femme dans la police, est né.
« A tous ces bleus, mes frères et sœurs d'armes. A la Police Secours, celle de tous les jours et de tous les instants » , telle est la dédicace de Juliette Alpha en préambule de son livre J'oserai dire après avoir lu Vis ma vie de flic que je vous engage dès maintenant à découvrir : à tous ces bleus, ceux du corps et de l'âme, à mes frères et Sœurs d'Armes mais aussi de larmes, Juliette Alpha vous rend hommage ! A cette police secours toujours vilipendée car n'arrivant jamais assez vite et que l'on congratule dans les moments les plus tristes de notre pays, ce livre rend témoignage.
Le 1er décembre 2008 Juliette Alpha prends son service très tôt à la Brigade Anti-Criminalité d'un arrondissement de Paris ou elle effectue un stage sur la manifestation du jour. «
Nous pensions être tranquille, faire nos patrouilles comme à l'accoutumée. Lorsque, sur les ondes de l'ensemble de Paris on entend que cela commence à chauffer dans le 8e, aux abords de l'Arc de Triomphe. Machinalement, on balance nos portables sur BFM ! » Les débordements ont débuté. Puis se sera la place de l’Étoile, un groupe de gilets jaunes débarquent de nulle part. « Putain, on est pas prêts ! On laisse tomber les protections , certains n'ont pas le temps de mettre leur casque, d'enfiler les protège-tibias. On va se faire défoncer la gueule, c'est parti ! il est 16 ou 17 heures , ou nous renflouent en munitions pour les LBD , en grenades GMD, en lacrymogènes... On est déjà à sec. La faim, la soif, l'envie de pisser. Saint-Lazare est pris d'assaut. Une dizaine de détonations, des flammes jaillissent , une odeur d'essence. Ils chargent des bombes artisanales sont lancées. Je me dis qu' on va retrouver un collègue au sol brûlé vif à l'agonie. Nos véhicules sont pris pour cible, les pare-brise volent en éclat sous l'impact de pavé de 2 kg , de barres de fer, de boulons de chantiers.J'ai l'impression de vivre un film de guerre alors que c'est la réalité. » Publie, Juliette Alpha sur son compte Twitter@JulietteAlpha17.
Par chapitre, vous découvrirez comment Juliette a eu l'envie de devenir fonctionnaire de Police.
Elle qui était fille unique, née d'une mère assistante sociale et d'un père cadre commercial , dans un petit village de trois mille habitants du Nord de la France. Toute petite dit elle, elle ne loupait pas un épisode de Julie Lescaut ou de Navarro , engloutissait Agatha Christie, Sherlock Holmes et Mary Higgins Clark ; se faisant un point d'honneur à résoudre l'énigme avant la révélation finale.
Bachelière avec mention, Juliette rejoint la Fac de Lille, droit privé et sciences criminelles avec toujours en tête d'entrer dans la Police. Le 21 juin 2013, sans le dire à personne elle se connecte sur le site internet de la Police-Nationale, s'inscrit au concours des gardiens de la Paix qui se clôt le soir-même. L'aventure commençait. Phase d'admissibilité, phase d'admission, découverte du Luc Léger, Juliette rejoint le 1er septembre 2014 à 8 heures, l'école nationale de Police à Oissel. « Bonjour à tous et à toutes, je suis le brigadier-chef Olivier Rontard, votre formateur APP. Bienvenue en enfer !Ça le mérite d'être clair ! Où-est-ce que je suis tombée ? »
Vous suivrez l'élève gardien de la Paix, Alpha Juliette matricule 123456 , promotion 184, section 12 pendant toute sa scolarité, découvrant son quotidien dans cette école. Vous vivrez avec elle la journée du 7 janvier 2015 date à jamais gravée dans nos esprits ; Celle des attentats sur Paris, ou Franck Brinsolaro assigné à la protection de Charb est assassiné dans l'exercice de ses fonctions, en pleine réunion de Charlie Hebdo. Le 2 septembre Juliette foule pour la première fois les pavés de la cour de la Préfecture de Paris, ayant été affectée en Ile-de-France, comme une centaine d'autres gardiens de la paix stagiaires. Avec elle , vous serez confronté à la vie d'un gardien de la Paix en région parisienne avec : ses interventions, ses découvertes de cadavres, ses violences, ses missions de garde, ses relations avec la population , la misère humaine, les accidents de voie publique.
Vous la découvrirez engagée pour défendre les fonctionnaires de police attaqués et pour apporter son témoignage à certains supérieurs hors sol.
Comme représentante de l'association Mobilisation des Policiers en Colère MPC étant l' intermédiaire pour les collègues, qui souhaitaient avoir plus d'information sur un sujet, qui ont besoin d'être soutenus, défendus, écoutés. Vous la retrouverez confrontée « à la mort de son amie Maggy Biskupski qui avait fait de son combat la lutte contre le suicide des policiers et qui mis fins à ses jours le 12 novembre 2018. Vous lirez à la fin de cet ouvrage le Post-scriptum de Mathieu Zagrodzki : « Au fur et à mesure de la lecture du texte de Juliette , je me suis dit que j'avais devant les yeux le livre que j'aurai toujours voulu écrire, ou au moins lire sur la police et plus spécifiquement la police de la sécurité publique. »
Oui, chers amis, c'est un livre que vous devez lire, et je souhaiterai même, que tous ceux et celles qui veulent servir dans la police nationale, le lisent également. Bien à vous !
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