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Vincent Van Gogh (1853-1890) est l'un des plus grands coloristes de l'histoire de l'art.
Pourtant, les premières années de sa carrière, passées aux Pays-Bas, sont surtout influencées par les peintres des écoles de Barbizon et de La Haye, dont il reprend la palette sombre et grisée. À Nuenen, dans le Brabant, où il travaille de fin 1883 à fin 1885, Van Gogh découvre les théories de la couleur, et notamment celles d'Eugène Delacroix, dans des manuels écrits pour artistes. Ces idées, qui suscitent chez lui un enthousiasme débordant, l'incitent à expérimenter les contrastes chromatiques et à appliquer nombre de nouveaux procédés dans ses tableaux. Son oeuvre n'en conserve pas moins une tonalité sombre.
C'est seulement lorsqu'il s'installe à Paris, début 1886, qu'une évolution se dessine progressivement. Dans la capitale, il étudie les oeuvres de Delacroix - son artiste préféré -, mais aussi celles de certains maîtres anciens, des impressionnistes et de l'avantgarde de l'époque. Van Gogh se nourrit également de l'art japonais, en particulier des gravures sur bois riches en couleurs qu'il se met à collectionner. Sa palette se colore peu à peu sous l'influence des théories chromatiques qu'il avait déjà abordées aux Pays-Bas, mais dont il comprend désormais mieux le sens. En février 1888, Van Gogh part pour Arles, où il vit jusqu'au début du mois de mai 1889. Son talent de coloriste s'y épanouit pleinement. L'artiste est fasciné par la lumière du Sud et l'intensité des couleurs qu'il y observe. Il allie toutes les sources d'inspiration auxquelles il avait puisé à Paris pour se forger un style moderne, expressif et très personnel. Marchant sur les traces de Delacroix tout en gardant à l'esprit l'exemple des artistes japonais, il a recours à des contrastes chromatiques marqués et à un coup de pinceau très dynamique.
Van Gogh nourrit l'espoir de former une colonie d'artistes en Provence. En guise de première étape, Paul Gauguin le rejoint à Arles fin octobre 1888. Les deux artistes travaillent ensemble et s'influencent mutuellement. Mais, à la fin du mois de décembre, leurs caractères incompatibles les conduisent à la confrontation. Gauguin parti, le rêve de groupe artistique de Van Gogh vole en éclats. Sa maladie l'oblige à se faire interner à l'asile de Saint-Rémy, où il développe un style moins contrasté. Son oeuvre ne reflétera plus l'éblouissement ressenti à Arles face à la lumière et aux couleurs du Sud.
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