"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le quartier de la Maladrerie, à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis est l'une des réalisations les plus remarquables de l'architecture urbaine de la fin des années 1970. « La Mala », comme ses habitants l'appelent, a été imaginé par Renée Gailhoustet. L'architecte a alors pour ambition de repenser les liens entre la ville et le logement social. Entre 1975 et 1984, c'est un ensemble de 9 hectares et de 1 000 logements, tous différents, qui voient le jour. Des commerces, des équipements socio-culturels et des ateliers d'artistes s'intègrent à l'ensemble. Délaissant le modèle éculé des barres et des tours, l'expérience architecturale qu'elle mène à Aubervilliers ambitionne de changer le statut du logement social dans le tissu urbain. Architecture futuriste mêlant béton, verre, terrasses végétalisées et formes angulaires, elle laisse une grande place à la circulation piétonne et à la végétation. Un genre d'utopie en banlieue rouge. La Maladrerie est, en effet, l'une des rares réalisations de logements sociaux en gradins, où chaque appartement présente un plan unique, la plupart se prolongeant à l'extérieur par une terrasse-jardin en étage ou un jardin en pleine terre en rez-de-chaussée.
En 2017, l'artiste Julie Balagué s'y installe. Depuis, elle y vit et y travaille.
Elle est allée à la rencontre des habitants, des passants et des associations du coin. Des conversations naissent : elles sont utopiques ou alarmantes et reflètent les questionnements du devenir de cet ensemble où toutes les catégories sociales, tous les métiers, tous les âges, toutes les origines et toutes les expériences se rencontrent et cohabitent. Son travail mêle des photographies de l'ensemble architectural et des portraits des habitants.
De courts textes poétiques de la romancière Fanny Taillandier, inspirés des témoignages recueillis par la photographe, accompagnent la série d'images. En fin d'ouvrage est inséré un livret qui rassemble deux textes plus contextuels et théoriques de l'architecte Katherine Fiumani d'une part et de l'historienne de la photographie, Raphaële Bertho.
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