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Si la mer, vue du rivage, continue à « danser au fond des golfes clairs », sous la surface, c'est un une tragédie absolue qui se joue. En effet, à force d'être mangée par l'homme, la mer se meurt. En l'espace d'un siècle et demi, loin des regards, des ressources qu'on pensait inépuisables ont été poussées au bord de l'extinction par une surpêche qui prélève pas moins de cent millions de tonnes de poisson par an dans le monde. Tout le monde a en tête la crise de la morue de Terre Neuve, dont les stocks se sont brutalement effondrés à la fin des années 80. Sait-on que vingt ans plus tard, ceux-ci ne se sont toujours pas reconstitués ? De même pour le mérou, l'espadon, le merlu et tous les grands prédateurs qui régulent la chaîne alimentaire.
En pêchant toujours plus loin, toujours plus profond, et à présent toujours plus « petit », l'homme est en train de transformer les océans du globe en désert liquide. La technologie (sonars, radars, GPS) et les matériaux modernes (nylon, polyester) ne laissent aucune chance aux poissons. Du bateau-usine à la pirogue, tous les bateaux ont amélioré leur efficacité, trouvant rentable de pêcher des espèces qui hier encore étaient réputées non-consommables. Le pillage est systématique et aveugle, car il est quasi-impossible de sélectionner les espèces capturées, et la « gâche » est monstrueuse. A ce rythme, ce sont des maillons entiers de la chaîne alimentaire marine qui ont déjà été rayés de la liste du vivant, avec comme conséquence, à terme, une déstabilisation catastrophique de tout l'écosystème marin. L'effondrement brutal et irréversible de toute la ressource halieutique n'est désormais plus une hypothèse fantaisiste. Que font les pouvoirs publics ? Rien, ou si peu : la mer n'est à personne, et donc à tout le monde. On cherche en vain les prémisses d'une gouvernance mondiale, seule à même d'arrêter le massacre. Et chaque pays redoute de se mettre à dos ses pécheurs, la France plus que tout autre... Une mer sans poissons est un état des lieux d'autant plus alarmant qu'il est froid, factuel, et nourri d'une documentation prodigieuse. Tout en laissant au lecteur peu d'espoir quant à la capacité de l'homme à faire marche arrière avant qu'il ne soit trop tard, il souligne l'urgence qu'il y a à décréter un moratoire mondial sur les espèces les plus menacées.
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