"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Londres, 1982. Dans un monde qui ressemble à s'y méprendre au nôtre, Alan Turing pourtant est encore en vie, les Beatles sont toujours au complet et les Anglais ont perdu la guerre des Malouines. Les prouesses technologiques sont inouïes et les avancées scientifiques en matière d'intelligence artificielle fulgurantes. Et c'est ainsi que Charlie fait l'acquisition d'un « Adam », un androïde doté de l'intelligence artificielle la plus perfectionnée qui soit. Adam ressemble beaucoup à un humain, sait faire la conversation, écrit des poèmes et proclame son amour pour Miranda, la compagne de Charlie. Malgré cette déconcertante jalousie amoureuse, le trio vit en bonne entente, insensibles aux catastrophes économiques et sociales qui bouleversent l'Angleterre après l'assassinat du Premier Ministre et la possibilité d'une sortie de la Grande Bretagne de l'Union européenne. Mais Adam et ses semblables ont été conçus pour respecter les règles telles qu'ils les ont apprises et ne parviennent pas à accepter les imperfections du monde - pas même le mensonge. La situation va alors se compliquer au sein de cet inquiétant ménage à trois.
Dans ce roman subtil et subversif, à l'humour noir et à la pertinence redoutable, Ian McEwan explore le danger de créer ce que l'on ne peut contrôler, et pose une question profondément mélancolique : si nous construisions une machine qui puisse lire dans nos coeurs, pourrionsnous vraiment espérer qu'elle aime ce qu'elle y trouve ?
Nous sommes dans un monde parallèle, dans un Londres de 1982 très différent de celui que l’on a connu. Dans cet univers-là, Alan Turing ne s’est pas suicidé en 1954, il est au contraire devenu le fer de lance d’une informatique de pointe : les voitures sont déjà autonomes, les téléphones portables sont largement répandus et viennent de débarquer sur le marché les premiers androïdes. Charlie, un trentenaire dilettante, claque ses économies pour s’en offrir un, un « Adam ». Il prend le temps de le programmer, avec sa charmante voisine Miranda dont il est amoureux, et commence ainsi un étrange ménage à trois. Mais Adam a des sentiments purs, il ne connaît ni la trahison, ni le mensonge ou la dissimulation, ni la duplicité, tous ces sentiments humains le déroutent. Même si Charlie semble trouver vite une utilité économique et pratique à son Adam, il sous-estime grandement le conflit de valeur qui déstabilise son androïde, les trop imparfaits Charlie et Miranda en paieront le prix.
J’avais découvert le monde étrange de Ian McEwan avec « Dans une Coquille de Noix » avec son narrateur « in-utero ». Ici, il propose une uchronie mettant en scène les problèmes philosophiques soulevés par le développement de l’Intelligence Artificielle. Le premier intérêt que l’on trouve à « Une Machine comme Moi », c’est de se retrouver dans un monde où Alan Turing, au lieu de se donner la mort, aurait offert à l’humanité 50 ans d’avance technologique. Mais tout est chamboulé, la guerre des Malouines est perdue, le Brexit est déjà à l’ordre du jour mais ce sont les travaillistes qui le promettent. C’est toujours intéressant de voir un auteur de fiction se piquer d’uchronie, ça en dit toujours long sur ses idées, ses opinions, sa vision du monde. Mais le sujet principal est l’IA en la personne d’Adam, cet androïde à l’intelligence prodigieuse et à la morale si pure. Sans que l’on sache bien qui, de lui ou Miranda, a programmé quoi, Adam tombe amoureux de la jeune femme et Charlie se retrouve en concurrence avec un rival qui n’est pas un rival habituel. Au travers de plusieurs sous-intrigues (dont on en comprend pas d’emblée l’intérêt, mais qui sont pourtant capitales pour le dénouement), les confits moraux d’Adam deviennent de plus en plus prégnants et source de désarroi et de désordre. La morale du roman, c’est que le monde des hommes est trop imparfait pour l’Intelligence Artificielle, et que cela ne peut avoir que deux conséquences : la violence ou le désespoir. On pourra rétorquer que le sujet n’est pas nouveau, déjà maintes fois traité par la SF, mais quand même, c’est loin d’être inintéressant. No dénué d’un certain humour (comme dans la scène où Charlie, Adam et Miranda visitent le père de cette dernière et que le vieil homme croit que le volubile Adam est son futur gendre, et que l’emprunté Charlie est la machine), et d’un dénouement assez réussi et pertinent, « Une machine comme moi » souffre malgré tout de quelques défauts : des chapitres trop longs, des digressions qui partent un peu dans tous les sens, et peut-être, si on est sévère, un certain manque de profondeur dans les personnages. Mais cela n’enlève pas l’essentiel à cette uchronie intelligente et exigeante qui n’hésite pas à poser son lecteur devant de vraies questions philosophiques, voire métaphysiques, sans jamais toutefois le perdre en route, et c’est tout à l’honneur de Ian McEwan. Ce roman confirme l’audace et l’acuité de cet auteur anglais encore trop méconnu.
1982 : Cette année-là, Georges Marchais était président de la république française, l’Angleterre de Margaret Thatcher avait été vaincue lors de la guerre des Malouines, les Beatles sortaient « Love and lemons », l’album de la réconciliation descendu, comme il se doit, par la critique et surtout, Alan Turing qui dans les années 1970 avait été l’un des premiers à s’interroger sur l’intelligence artificielle était encore en vie et venait de mettre au point un androïde, petit bijou de technologie ressemblant à s’y méprendre à un être humain. Vous l’aurez compris, le roman est une uchronie qui a la singularité d’être un récit de science-fiction dans le passé. Charlie, trentenaire, grand admirateur de Turing, ne peut résister à la tentation d’acquérir l’un des 25 « hubots » dès leur apparition sur le marché. Il aurait préféré une Eve, mais a dû se contenter d’un Adam. Cette arrivée d’Adam dans sa vie va être l’occasion d’avouer sa flamme à sa voisine Miranda, jeune doctorante en sciences sociales. Charlie va programmer 50 % de la personnalité d’Adam, laissant à Miranda le soin de programmer l’autre moitié. Adam aide Charlie à boursicoter, s’occupe des taches ménagères, fait la conversation, lit Shakespeare, écrit des haïkus, … Oui mais voilà, il va tomber amoureux de Miranda, ce qui va bousculer les rapports entre les protagonistes de ce ménage à trois peu banal. Ajoutez à cela le passé trouble de Miranda, une histoire de vengeance, le fait qu’Adam initialement programmé pour respecter les règles ne supporte pas le mensonge et tout va basculer...
Nombre de romans de Ian McEwan ouvrent une réflexion sur une voire plusieurs questions sociétales. C’est encore le cas pur celui-ci.
« Mais souvenez-vous, s’il vous plaît, de la Loi qui est la nôtre, nous ne sommes pas faits pour comprendre un mensonge. » C’est cette citation de Kipling tiré du livre Le secret des machines que l’auteur a choisi comme épigraphe.
Et c’est l’une des nombreuses questions et réflexions soulevées par ce roman : la non adéquation de la perfection morale de la machine et la morale beaucoup moins rigoureuse des humains.
Autrement dit, que se passerait-il si les robots avaient une conscience et étaient non seulement plus intelligents que nous mais avaient une morale à laquelle ils ne dérogent jamais ?
Le sujet est traité avec originalité, ironie et l’humour très british de l’auteur.
Fan de Ian McEwan depuis la découverte d’Expiation à sa sortie, je ne rate aucune de ses titres. Pour ne citer qu’eux, j’ai adoré La plage de Chesil, et Dans une coquille de noix, cette désopilante réécriture d’Hamlet dont le narrateur n’est autre qu’un fœtus œnologue de surcroît. J’aime beaucoup Une machine comme moi, avec un petit bémol toutefois : les nombreuses considérations scientifiques ou techniques ralentissent quelque peu la narration par endroits.
Si l’IA vous passionne, je vous conseille la lecture d’un roman d’un autre grand écrivain britannique, Kazuo Ishiguro. Il s’agit de « Klara et le soleil » qui vient de paraître aux Editions Gallimard et dont le narrateur n’est autre que Klara, l’androïde.
Nous sommes à Londres, en 1982. Un homme, Charlie, jeune trentenaire, profite de l'héritage laissé par sa mère pour acquérir un androïde, le premier être artificiel convaincant mis sur le marché, prénommé Adam. Cet homme qui est le narrateur demande à sa voisine du dessus de bien vouloir l'aider pour le transporter car celui-ci ne pèse pas moins de 67 kilos. Miranda, elle, a 22 ans, et va devenir la compagne de Charlie.
Adam, dont la personnalité a été définie et programmée à quatre mains par le couple, aide dans les tâches ménagères, fait la conversation, lit Shakespeare, écrit des haïkus, ne supporte pas le mensonge et va tomber fou amoureux de Miranda.
Ce robot, une merveille de technologie mise au point grâce à Alan Turing, toujours en vie en 1982, qui, dans cette uchronie, réécriture de l’histoire à partir d’un passé modifié, ne s'est pas suicidé en 1954 et dont l'homosexualité ne dérange plus personne, devient un vrai personnage. Le passé est modifié pour le Royaume-Uni qui a perdu la guerre des Malouines, où les Beatles sont à nouveau réunis et sortent un nouvel album, modifié pour la France aussi, dont le président n'est autre que Georges Marchais. La majorité des voitures sont autonomes et les robots comme Adam sont dotés de sensibilité et sont même capables de se suicider.
Mettre de la science-fiction dans le passé, écrire une uchronie d'anticipation en quelque sorte, il fallait Ian McEwan pour oser !
C'est un roman un peu déstabilisant, il faut le reconnaître et qui amène à se poser de nombreuses questions. Ce personnage d'Adam au départ une prouesse technique, se rapproche de plus en plus de l'humain. N'y a-t-il pas le risque en voulant créer de l'intelligence artificielle à être débordé et ne plus maîtriser la situation, à créer une machine qui nous remplacerait, nous dominerait, qui nous comprendrait plus que nous nous comprenons nous-même ?
Une machine comme moi est un roman riche et audacieux, troublant qui est souvent très amusant mais aussi relativement noir. Il m'a permis de faire la connaissance de ce mathématicien britannique, auteur de travaux qui fondent scientifiquement l'informatique, Alan Turing dont j'ignorais l'existence. Bref, je me suis régalée à sa lecture tout en le trouvant parfois un peu lassant.
Londres 1982, Charlie décide d'acheter un ADAM, un androïde d'une technologie extraordinaire.
Sous fond des années Tatcher, de guerre des Malouines et de grèves, nous découvrons un robot qui est presque humain. Sa description est incroyable et fait un peu peur... il pense, réfléchit et agit comme un humain.
Nous apprenons beaucoup sur Alan Turing grand chercheur et sur certaines technologies.
La vie de Charlie va se corser puisque son robot est conçu pour respecter les règles et ne peut accepter les imperfections comme le mensonge.
Il va se rebeller et faire ce qu'il pense juste.
Excellent
Charlie a parfois du mal à joindre les deux bouts mais quand il hérite de sa mère il n'hésite pas et investit dans un Adam.
Adam est un « humain artificiel, capable d'échanges intellectuels tout en sachant aussi faire les lits et la vaisselle. » Mais avant tout il faut le régler car Adam sera doté d'une personnalité reposant sur le modèle des big five : agréabilite, extraversion, ouverture d'esprit, conscienciosité et stabilité émotionnelle.
Après quelques jours d'observation, Charlie et Miranda, la voisine dont il est amoureux, vont entamer le processus de programmation selon leurs critères. Et la vie à trois démarre.
Lecture assez laborieuse sur les cent premières pages jusqu'à ce que Charlie découvre qu'Adam est également doté d'un sentiment qui s'appelle le désir. Et là le roman prend son envol. Nous sommes dans l'Angleterre des années Thatcher, la guerre des Malouines fait des milliers de victimes, la Première Ministre est à l'apogée de son impopularité (l'Histoire est légèrement réécrite, avec notamment un Georges marchais à la tête de l'Etat français). L'auteur réussit à mélanger les faits réels et la fiction avec beaucoup de talent, intégrant à son récit Alan Turing, mathématicien et cryptologue (c'est lui qui réussit à décrypter le code de la machine Enigma des nazis) qui de par la nature de ses recherches, s'intéresse de près à ces Adam et Ève (la version féminine des Adam).
Car ces androïdes dotés des dernières technologies de l'intelligence artificielle connaissent quelques ratés. Et si avec Adam tout se déroule très bien au début, la machine finira par dérailler aussi ; mais je vous laisserai le découvrir par vous-mêmes car oui cette uchronie est finalement une belle réflexion sur la nature humaine, la conscience, les fondamentaux philosophiques, l'éthique (ou son absence), les avancées technologiques le tout avec beaucoup d'ironie et d'humour anglais.
Petit commentaire sur ma dernière lecture : "Une machine comme moi"
Premier achat en librairie après le confinement. Premier conseil de ma libraire pour qui Ian McEwan est un des auteurs qu’elle recommande les yeux fermés, un maître de l’humour noir... La 4ème de couverture annonçant un « roman subtil et subversif, à l’humour noir et à la pertinence redoutable» , je me suis laissé tenter...
1er livre de ce romancier anglais en ce qui me concerne.
- Londres, 1982, Charlie fait l’acquisition d’un androïde mis au point par Alan Turing (toujours en vie), et baptisé Adam. Doté de l’intelligence artificielle la plus perfectionnée qui soit. Adam sait faire la conversation, écrit des poèmes et proclame son amour pour Miranda, la compagne de Charlie - (il ira jusqu’à coucher avec elle…)
Même si cette uchronie n’a pas répondu à mes attentes (je n’ai pas la même définition de l’humour noir …), ce roman reste plaisant à lire. Les 3 personnages sont attachants (et oui, y compris ce robot imprévisible!) et de nombreuses sous-intrigues nous laissent en haleine. A lire comme un bon roman plus que comme une « uchronie d’anticipation
Ian McEwan livre ici un roman très réussi sur les relations humaines, l’homme que nous sommes et celui que nous voulons être demain. Charlie est passionné par Alan Turing, qui dans les années 1970 fût l’un des premiers à s’interroger sur l’intelligence artificielle. Il fait donc l’acquisition d’un androïde, nommé Adam, et décide de le programmer en collaboration avec sa voisine qu’il courtise, Miranda.
L’histoire se situe à Londres dans les années 1980 et se présente comme une uchronie. Mais plus que l’uchronie c’est le thème de la relation de l’homme au robot qui m’a marquée, et je prends le parti-pris ici de me focaliser sur cet angle.
Charlie et Miranda décident donc de programmer selon leurs propres critères l’androïde qui partagera désormais leur vie.
Mais comment maîtriser ensuite la créature que l’on a totalement créée ? Comment cohabiter avec ? Jusqu’où peut-on partager notre vie, et que peut-on partager de notre vie avec un tel robot ? Quels risques prend-on ? Voilà quelques-unes des questions que Ian McEwan soulève. Il n’y apporte pas de réponse, il nous sensibilise surtout sur les conséquences potentielles de l’importance croissante de l’intelligence artificielle dans nos vies, avec la conséquence ultime du robot qui viendrait se substituer à l’homme. Est-ce réellement l’avenir que nous souhaitons ?
En effet Ian McEwan démontre avec habilité et humour, et une construction à tiroirs qui donne du rythme au récit, qu’une machine comme moi n’est pas seulement une machine et qu’elle n’est pas tout à fait moi. La tentation de l’intelligence artificielle est que l’homme veut construire un « être-robot » parfait. Or, l’homme qui le construit n’est pas parfait, et le monde dans lequel nous serions tentés de l’introduire ne l’est pas davantage.
Charlie et Miranda vont en effet avoir des surprises : Adam n’est pas qu’une machine, il éprouve des émotions et a des réactions que ses programmateurs n’avaient pas prévues, et qui leur sont parfois préjudiciables. Adam a certes une intelligence supérieure à la moyenne mais une vision binaire du monde, basée sur les seules considérations du bien et du mal. Il n’intègre pas les zones grises qui émaillent notre vie, ni les raisons de nos défauts, mensonges, ou autres petits arrangements avec la réalité, et qui pourtant rendent souvent la vie en communauté possible. Il n’analyse pas et ne tient pas davantage compte des raisons qui font que certains hommes sont faibles et d’autres forts. Car oui aimer c’est écouter, comprendre, mais aussi accepter … un programme qu’avaient visiblement oublié d’inclure Charlie et Miranda dans leur partenaire de vie !
J’ai du mal à dire lequel des trois personnages m’a le plus marquée tant les trois sont différents, attachants, et crédibles : y compris Adam !
Une machine comme moi fait sans hésitation partie de mes recommandations de lecture parmi les sorties littéraires 2020 ! Première lecture de cet auteur, je compte bien découvrir ses précédents livres. Cette lecture est d’ailleurs particulièrement adaptée en cette période de confinement liée au Covid19, période qui met en lumière l’importance du contact humain et les limites des relations virtuelles ou artificielles.
https://accrochelivres.wordpress.com/2020/04/19/une-machine-comme-moi-ian-mcewan/
Une machine comme moi, de l’écrivain britannique Ian McEwan est un roman de science-fiction, dans un cadre contemporain.
Le héros de l'histoire, Charlie décide d’investir toute sa "fortune" dans l’achat d’un androïde : il s’agit d’un robot ayant l’apparence d’un être humain. Une fois en possession d’Adam (c’est son nom), il faut lui attribuer un certain nombre de traits de caractère. Charlie et sa compagne Miranda décident alors de se partager la personnalité de l’androïde. S’installe alors une relation triangulaire étonnante entre les trois protagonistes. Ce robot va acquérir des qualités proches de celles d'un humain et impacter la vie de Charlie et de Miranda au-delà de leurs attentes .
Ian McEwan nous tient en haleine en nous dévoilant petit à petit le passé de Miranda, enchassé entre les révolutions qu'apportent cet androïd dans sa vie aujourd'hui. Et cela nous rend totalement addict à cette histoire.
Enfin le romancier décide de réécrire une partie de l’Histoire en mettant Georges Marchais à l’Elysée en 1982, ce qui m'a fait sourire. Ce roman passionnant a été une belle découverte!
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