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Un soldat presque exemplaire

Couverture du livre « Un soldat presque exemplaire » de Denis Brogniart aux éditions Flammarion
  • Date de parution :
  • Editeur : Flammarion
  • EAN : 9782080238054
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« L'armée, c'est toute mon existence, me l'enlever signifie me tuer à petit feu sans possibilité de remonter la pente. Je n'ai qu'elle, je me considère comme son fils unique. » Pour son premier récit, Denis Brogniart a choisi de raconter une histoire vraie. Le parcours d'un homme pas comme les... Voir plus

« L'armée, c'est toute mon existence, me l'enlever signifie me tuer à petit feu sans possibilité de remonter la pente. Je n'ai qu'elle, je me considère comme son fils unique. » Pour son premier récit, Denis Brogniart a choisi de raconter une histoire vraie. Le parcours d'un homme pas comme les autres, celui d'un militaire français revenu du Mali, du Kosovo, d'Afghanistan, celui d'un soldat victime d'un syndrome post-traumatique, celui d'un père qui aurait pu n'être qu'un héros.

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Avis (1)

  • Un soldat presque exemplaire Denis Brogniart

    «  L'armée c'est toute mon existence, me l'enlever signifie me tuer à petit feu sans possibilité de remonter la pente ! » Pour son premier récit Denis Brogniart choisi de raconter dans ce livre un soldat presque exemplaire , le parcours de...
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    Un soldat presque exemplaire Denis Brogniart

    «  L'armée c'est toute mon existence, me l'enlever signifie me tuer à petit feu sans possibilité de remonter la pente ! » Pour son premier récit Denis Brogniart choisi de raconter dans ce livre un soldat presque exemplaire , le parcours de Stanislas, militaire Français, revenu du Mali, du Kosovo, de l'Afghanistan. Mais, c'est aussi le parcours beaucoup moins exemplaire de cet homme, tyrannique, violent envers sa je devrais dire ses compagnes, bagarreur, buveur, jouisseur, souffrant du syndrome post-traumatique du combattant.
    C'est aussi son parcours celui d'un enfant, d'un adolescent, dont les parents souhaitent qu'il fasse des études pour être médecin, avocat. Qui chahute en classe qui ne se sent pas compris, qui n'étudie pas . Qui ne rêve que de suivre les pas de son grand-père Piotr, arrivé en France en 1936 de sa Pologne, atterrit dans la région d'Amiens, travaillant à Courcelles comme garçon vacher, mobilisé dans l'Est pour défendre les intérêts de la France face aux Allemands en appartenant à deux divisions Polonaises intégrés directement dans l'Armée Française. 
    «  C'est à ce moment là, quand il me raconte sa Seconde Guerre mondiale, qu'il devient mon héros et qu'il me transmet le virus. Il me transportait sur le front, me montrait ses médailles qu'il portait aux cérémonies, où je ne le quittais pas d'une semelle. Même dans ses dernières années de sa vie à 90 ans passés, droit comme un i face au drapeau tricolore, chantant la Marseillaise à tue tête. »
    A 17 ans et demi, Stanislas tente le concours de la Police. On lui dit «  fait d'abord ton service militaire ! » Son rêve, s'est d'entrer dans les paras, porter le mythique béret rouge, pour la plus grande fierté de son grand-père. Le 10 octobre 1991 il est appelé sous les drapeaux au 9e régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers. « Pas encore majeur mais j'ai cette savoureuse impression de devenir un homme » Ce sera un dur apprentissage moral et physique, mais la compagnie dans lequel il est affecté lui plaît. Lors des premiers mois de classes, il réussit le stage de tireur d'élite, intègre le peloton d'élèves gradés, devient caporal et signe un contrat de volontaire service long qui va lui permettre de partir en opération extérieure. Ce sera une mission humanitaire Oryx en Somalie, où 4000 militaires français seront mobilisés. Son premier combat en légitime défense contre les rebelles du général Aidid. «  Mon sergent tire à la mitrailleuse 12,7 et moi à la porte du blindé, casque bleu sur la tête, c'est mon baptême du feu. Je vise l'angle gauche du bâtiment, j'ai vu un rebelle posté là. Je retiens ma respiration, j'attends qu'il se redresse et je tire. Il s'effondre. » A l'issue de cette action de retour au quartier Stanislas aura quartier libre jusqu'à 14 heures, «  voilà notre récompense pour nous remettre de nos émotions. » Stanislas ne retrouve plus le sommeil, fais des cauchemars épouvantables se voyant être égorgé. Il n'a plus d’appétit, devient moins sociable, taciturne, même si dans son travail rien ne transpire. Stanislas est touché psychologiquement. Il refuse de l'admettre et d'en parler à quiconque encore moins à un supérieur.
    Fin de mission , retour à la maison de ses parents, les paras c'est fini, le service militaire aussi. Stanislas Karten caporal-chef redevient civil après dix huit mois d'armée et deux décorations reçus par la poste récompensant une mission outre-mer et celle de l'ONU. Ce sera des soirées de beuveries, les bagarres, les filles d'un soir «  qu'ils revoient plusieurs fois pour l'hygiène ». Puis un nouvel engagement au 1er Régiment d'infanterie, « les troupes de marines font partie de l'élite de l'armée française. » Il deviendra sergent : «  dur au mal, mais juste avec mes hommes, toujours devant pour montrer la voie. » Les combats s’enchaînent avec son lot de violence légitime jusqu'au moment ou le Chef Karten ne sera plus celui que ces hommes suivent mais celui que l'on craint. Coté civil c'est un autre personnage ayant du mal à canaliser sa violence notamment avec ses compagnes dont il aura deux enfants. Ce sera la description d'une relation toxique entre deux êtres qui va être démontrée. Celle de Stanislas et Marie fonctionnaire de Police, ou les phases d’extrêmes violences sont contrebalancées par des retrouvailles ''sur le fil du rasoir.''
    Un soldat presque exemplaire c'est surtout la description du syndrome post-traumatique du combattant bien décrit par Denis Brogniart parrain des blessés de guerre. Sujet, totalement occulté par les militaires jusqu'en 1993 est la création de la CABAT, Cellule d'Aide aux Blessés de l'Armée de Terre. Dans la dernière Présentation des Capacités de l'Armée de Terre 2021  (PCAT) que vous pourrez retrouver sur la plate forme Youtube, le Lieutenant-Colonel Jorrot intervenant dans cette émission de la maison des blessés et des familles, créée en 2015 à l’hôpital d'Instruction Militaire de Percy, indiquait : « les blessés graves en congé longs que nous suivons , démontrent une augmentation très forte des blessés psychiques en état de stress post-traumatique. L'armée de terre comptabilise aujourd'hui près de 70 % de blessés psychiques et si 80 % des blessés physiques arrivent à retrouver une place dans l'institution militaire, la très grande majorité des blessés psychiques rejoindra le milieu civil. »
    En ce qui concerne les militaires revenant d'Opex un sas de décompression de trois jours à Chypre a été mis en 2009 par l'Armée de Terre, pour les militaires terminant leur mandat en Afghanistan, pour les aider à se repérer évacuer le stress provoqué par les mois d’engagement et permettre un retour plus aisé auprès de leur famille et de la société civile. Ce sas à été élargi aux composantes interarmées.
    C'est ce récit, dur, âpre, rugueux, ou l'on est confronté à toutes les blessures physiques, psychologiques, celle du sergent Stanislas Karten comme celle de Marie, que je vous invite à lire. Bien à vous.

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