"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le patient traumatisé n'a rien choisi... de ce qui lui arrive : ni le moment, ni les lésions...
Il n'a pas choisi non plus les humains qui le soignent et la confiance peut se perdre bien vite. Si le patient a une culture de la réparation, qu'il soit mécanicien ou maçon, qu'il aime bricoler ou qu'il sache construire des maisons, il va lui être en plus difficile de comprendre pourquoi même si le travail «est bien fait», si la fracture «est bien opérée», il peut, lui l'humain, ne pas aller bien... Car pour ces artisans, quand le mur est tordu c'est que le travail est mal fait. En traumatologie de nombreux facteurs vont conditionner la bonne évolution : liés à la lésion, aux conditions traumatiques, au patient, à ses comorbidités, au temps qu'il est prêt à accorder à sa guérison, ces facteurs sont parfois difficiles à expliquer et surtout impossible à contrôler.
Ce que le chirurgien contrôle d'abord est bien lié à un acte technique... et ensuite à une façon de communiquer. Le chirurgien est un artisan à la recherche de la meilleure solution en face d'un patient unique. Certes des outils standardisés et des principes chirurgicaux sont disponibles connus et transmis... mais entre ce patient indocile, entre celui-ci qui doit reprendre vite et cet autre qui ne prend pas d'antalgiques, le chirurgien doit adapter les meilleures solutions techniques à chaque situation humaine.
Oui mais pourquoi un livre... ? à l'heure où tout va trop vite, à l'heure où le papier et les voitures deviennent encombrants... oui pourquoi un livre... de plus !
Pour apprendre à nos futurs collègues à écrire...
Tous les travaux présentés dans l'ouvrage sont le fruit de nombreuses heures pour chacun des auteurs, passées à faire et à défaire... à écrire.
Certains de ces travaux ont pu être publiés dans des revues référencées... ou pas.
Mais il nous semblait nécessaire de donner un aperçu aux internes qui arrivent dans le service qu'il y a eu quelque chose avant... et qu'il reste encore beaucoup à imaginer... pour innover... pour le patient.
Et par respect pour ceux qui ont écrit, et lu, et écrit... mais qui ne sont pas dans les revues... ou pas encore... pour leur travail passionné... oui cela valait bien un livre.
Enfin, en orthopédie et en traumatologie, en chirurgie non vitale, le recul pèse plus lourd que la randomisation. En effet randomiser c'est chercher à gommer l'effet placebo... à condition que toutes les variables soient égales... (en dehors de la variable qui nous intéresse... !). Mais en chirurgie d'autant plus fonctionnelle les groupes sont comparés de façon... abusive. Et l'on voit finalement avec le temps que les études randomisées arrivent à montrer ce que des études de cohortes avaient déjà établies... : choisir un traitement pour une fracture c'est choisir ses complications... car quand l'os est solide on ne voit plus de différence entre la plaque et le clou. C'est donc parce que nous sommes dans une spécialité fonctionnelle que l'évaluation doit être à court terme (étude de qualité de vie hebdomadaire) et à long terme (suivi de cohorte plus que randomisation parfois, souvent à la limite de l'éthique...). Et c'est dans cet esprit que nous avons voulu parler des complications... pour les éviter et les voir disparaître un jour... peut être... sans doute.
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