Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Je t'aime. Dors bien, ma chérie. Je t'en prie, ne te fais pas trop de souci. Telles furent les dernières paroles adressées à sa femme, par Rob Hall, l'un des guides himalayens les plus expérimentés, depuis le sommet de l'Everest. Il ne devait pas redescendre vivant. Le 10 mai 1996, le Toit du monde fut le théâtre d'une véritable hécatombe. Tragédie à L'Everest est le récit de ce drame.
Envoyé spécial du magazine américain Outside, Jon Krakauer (auteur d'Into the Wild) fait partie des survivants et raconte sa vérité sur l'effroyable tragédie.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christian Molinier
Bonjour . John Krauer alpiniste et journaliste , a voulu relater le drame de l'Everest de 1996 dont il a été le témoin direct et une des victimes . John explique que malgré son récit dans le magazine Outside qui l'emploie , il se sent investi d'une mission: dire au monde entier la souffrance et le courage de tous ceux qui étaient présents pendant toute cette période qui s'est transformée en un drame . John pensait que son témoignage serait nécessaire pour que soit moins douloureux le deuil des familles mais le sien aussi mais:" plusieurs auteurs et éditeurs ...m'ont déconseillé d'écrire ce livre à chaud " . De toute évidence son récit a heurté beaucoup de personnes . Mais "je pensais que l'écriture pourrait me libérer du souvenir de l'Everest"
J'avoue que j'ai suivi d'abord son histoire comme une aventure stupéfiante , courageuse , un peu folle et fascinante tout à la fois :"4800mètres, toute trace de végétation a disparu ...une étendue de roc nu , monochrome , et de glace fouettée par le vent "
Beaucoup d'émotions m'ont submergées durant cette marche avec les alpinistes, puis enfin leur ascension : je ressentais le froid glacial qui s'immisçait dans les pages" Après le confort du camp de base , l'expédition revenait presque une entreprise calviniste ..La part de souffrance par rapport au plaisir ressenti était bien plus grande que sur n'importe quelle autre montagne où j'avais pu aller"
Chaque pas , chaque geste doit être calculé au millimètre , le moindre faux pas et c'est la mort : " chaque fois que je défaisais un mousqueton pour contourner quelqu'un , je pensais à la roche qui avait atteint Andy . Même un tout petit projectile suffirait à m'envoyer tout en bas..." . Et on a peur pour tous ses passionnés car la montagne incarne une force , une puissance si changeante , offerte , envoûtante puis , soudain , sans prévenir devient sombre , violente ,dangereuse : pour les Tibétains il s'agit de "Chomolungma" ou "Déesse Mère du Monde"
J'ai vraiment aimer évoluer dans ce monde mais malheureusement le drame en fait partie . J'ai suivi chaque étape du périple de tous ces hommes et ces femmes et j'ai imaginé combien de passion doit les dévorer pour tenter coûte que coûte d'accèder au sommet de l'Everest Belles lectures . Prenez soin de vous
❤️ [...] En mars 1996, le magazine Outside m’envoya au Népal pour participer à une ascension de l’Everest et en faire le récit.
En 1852, Sikhdar , un arpenteur indien au service de la couronne britannique mesure pour la première fois la hauteur du nouveau toit du monde.
[...] L’explorateur américain Robert Peary avait annoncé qu’il avait atteint le pôle Nord en 1909. Roald Amundsen avait mené une expédition norvégienne au pôle Sud en 1911. L’Everest, le « troisième pôle », devenait l’objectif le plus convoité des explorateurs terrestres.
Les premiers au sommet furent en 1953, Edmund Hillary et le sherpa Tensing Norgay :
[...] Cent un ans s’écoulèrent après la découverte de Sikhdar avant que le sommet soit finalement atteint. Quinze expéditions s’étaient succédé et vingt-quatre hommes avaient perdu la vie.
En 1996, les expéditions "commerciales" sont devenues monnaie courante (mauvais jeu de mots) et l'on peut se faire amener à l'altitude de croisière des avions pour environ 65.000 dollars (et deux mois de congés).
Au printemps 1996 il y avait quatorze cordées et plus de 300 tentes au camp de base à 5.300 mètres.
Jon Krakauer accompagne l'une de ces cordées.
On connait désormais l'issue de la tragédie que l'on a pu voir au cinéma en 2015 dans le film de l'islandais Baltasar Kormakur : 8 morts ce jour-là perdus en plein blizzard et tempête de neige à 8000 mètres. La saison fut l'une des plus meurtrières (sans compter les amputations de doigts ou de nez).
Jusqu'où peut aller la folie des hommes ?
Krakauer nous en donne un assez bon aperçu, même s'il se perd un peu parfois (mais jamais trop longtemps) dans les justifications et explications pas très utiles rétrospectivement : qu'est-ce qui a foiré ? qui a merdé ? etc ...
Il souffre un peu du complexe du survivant, on le comprend.
[...] Au printemps 1996, l’Everest tua en tout douze hommes et femmes. Ce fut la pire saison depuis que des alpinistes vont sur cette montagne, c’est-à-dire depuis soixante-quinze ans.
[...] Une tragédie de cette importance était prévisible étant donné le nombre d’alpinistes si peu qualifiés qui se rendent en foule sur l’Everest de nos jours.
[...] Entre 1921 et mai 1996, 144 personnes sont mortes pour 630 ascensions réussies, soit une sur quatre.
Et puis là-haut on est bien loin de la solidarité entre sportifs, que ce soit entre les cordées concurrentes ou même au sein d'une même équipe : des pieds à la tête, le corps va si mal que c'est plutôt chacun pour soi.
Et que dire de la satisfaction de ceux qui arrivent au sommet ?
Le froid, la soif, l'épuisement, les engelures, la faim, la fatigue, le sommeil, le manque d'oxygène, ... les zombies prennent une photo rapide et hagards, entament la redescente au plus vite.
Trop tard pour certains qui n'arriveront pas au camp.
[...] Dans ces conditions, je sentais que j’avais froid, que j’étais fatigué, et rien d’autre.
[...] J’avais passé moins de cinq minutes sur le toit du monde.
Paradoxalement, le récit est à la fois une triste peinture de cette folie meurtrière et un formidable roman d'aventures hors du commun.
Pour celles et ceux qui aiment la montagne, même en colère.
Un témoignage qui a laissé des traces.
Voilà un récit écrit il y a 22 ans qui aura marqué les esprits, du moins celui des alpinistes et grands sportifs de l'extrême. Il en a même été fait un film block-buster d'images choc et animations époustouflantes.
Forcément, l'Everest est un magnifique sujet qui recèle bien des mystères.
Il y a eu cette tragédie, le 10 mai 1996. J'en ai entendu parler par un collègue (alpiniste qui a toujours rêvé de gravir le sommet le plus haut du monde) qui m'a conseillé de lire ce témoignage lors de sa sortie (en 1997). Je l'ai mis de côté pour le lire seulement maintenant.
Le récit est chronologique. Il démarre à Katmandou (lors de l'arrivée de John Krakauer au Népal) pour finir à Seattle USA au domicile du journaliste. Bien sûr, John s'en sort vivant. Physiquement sans séquelles mais mentalement , c'est une autre histoire. Il a toujours cette culpabilité en lui qui le ronge et qui l'amène à raconter (de manière subjective et toute personnelle) ce qui s'est vraiment passé ce jour-là.
Au moment de la sortie de ce livre, plusieurs détracteurs ont expliqué que ce n'était que sa version des faits. Qu'il a injustement accusé des alpinistes qui étaient avec lui. Des témoignages ne concordent pas.
Du coup, je me suis informée par ailleurs (notamment le documentaire du National Geographic Channel qui l'aborde avec neutralité).
Chacun a sa vérité. Aucune personne ce jour-là ne pouvait prédire ce qui allait arriver.
L'Everest, depuis les années 80 , est devenu:
- un enjeu commercial (un nombre grandissant de grimpeurs qui paient des guides pour atteindre coûte que coûte le sommet dont des personnes inexpérimentées qui font prendre des risques à tout ce monde agglutiné par exemple aux cordes fixes créant des embouteillages),
- un enjeu médiatique (une pression de performance relayée ensuite au monde entier via Internet)
- un enjeu économique pour les Népalais et Tibétains, grâce à toutes ces expéditions, ces deux nations engrangent des devises étrangères, des emplois de sherpas ....
La tragédie arrivée donc en 1996, n'aura pas été si étonnante quand on comprend tous les problèmes qui se sont accumulés ce jour-là.
Toutes ces morts qui auraient pû être évitées (ou pas) , tel est le constat général qu'ont adopté tous les survivants de cette catastrophe.
Escalader la montagne (surtout au-delà de 8000m) n'est pas envisageable sans préparatifs préliminaires (bon équipement, organisation minutée, préparation "au mal des montagnes"). Et beaucoup de détermination.
Ce témoignage passionnant m'a permis d'apprendre un peu plus sur ces grands alpinistes rêvant de gloire, de dépassement de soi.
Et de s'interroger aussi sur le bien-fondé de ce genre d'entreprise qui "materne" le client et l'emmène sur le Toit du Monde avec beaucoup de facilité car les Sherpas (les vrais héros) sont là pour lui ouvrir la route.
En conclusion, un bon roman qui peut être lu mais qui est à compléter d'une autre point de vue d'un survivant (notamment celui de Anatoli Boukreev - The Climb: Tragic ambitions on Everest )
Ça faisait longtemps qu’un livre ne m’avait passionné à ce point !
« Tragédie à l’Everest » ou le récit d’une expédition sur le toit du monde qui a mal tourné.
Jon Krakauer, écrivain et alpiniste, travaille pour le magazine Outside qui lui commande un article sur l’Everest. Il accepte de l’écrire à une condition qu’on lui laisse un an pour sa préparation physique. Le journal accepte et le 29 mars 1996, il s’envole vers une aventure désespérément périlleuse. Il rejoint un groupe totalisant 8 personnes avec comme guide l’illustre Rob Hall d’origine Néo-zélandaise. Sur ces 9 personnes, cinq arriveront au sommet, mais un seul en reviendra vivant.
Quelques semaines après son retour, Jon Krakauer écrira son article, recoupant les témoignages de ceux qui tentaient l’ascension à cette période, c’est à dire début mai 1996.
La tragédie s’est produite le 10 mai, une tempête de neige s’abat sur la montagne, les éléments se déchainent et les alpinistes, pris au piège devront lutter pour résister au froid, à la fatigue, au manque d’oxygène et à l’individualisme. Cette lecture nous en apprend énormément sur l’expérience des aventuriers, leur préparation, les périodes d’acclimatation en haute altitude, la concurrence qui se joue entre les diverses expéditions commerciales. Les guides, anciens aventuriers, qui à un moment donné se voient contraints d’arrêter l’escalade sponsorisée, car trop dangereuse. Qui pourrait imaginer que pour attirer les sponsors, il faut surenchérir, aller toujours plus haut et quand on est allé au sommet, recommencer avec plus de contraintes.
Il faut beaucoup de détermination pour atteindre le sommet, il faut beaucoup d’intelligence pour faire demi-tour à quelques dizaines de mètres seulement. En tant que lectrice qui n’a jamais pratiqué l’escalade, je pensais que le plus dur était d’atteindre l’objectif. Ce à quoi je ne pensais pas, c’est qu’une fois arrivé, il faut redescendre. Franchir une seconde fois tous ces passages périlleux en ayant accumulé la fatigue de la montée, de ces jours où l’oxygène s’était raréfié. Je pensais bien aux gelures des doigts, du nez, mais pas aux œdèmes. Je m’imaginais les tensions qui pouvaient naître au sein du groupe, je n’imaginais même pas la compétition entre équipes. Je m’imaginais des alpinistes aguerris, j’étais loin de penser que les tickets pour l’Everest s’achetaient très cher, l’appât du gain augmentant les risques pris par le groupe. Un seul homme ou une seule femme ne sachant plus se gérer seul devient un danger pour les autres. D’ailleurs, on apprendra dans ce récit qui l’école russe, pousse les alpinistes à ne pas s’occuper des plus faibles, le but étant de monter et de rester en vie, pas de secourir autrui.
Il y a tant de choses dont je voudrais encore vous parler, mais le mieux, c’est de lire ce livre, qui vient de passer en tête de mon classement des lectures de l’année. C’est une histoire passionnante, prenante, enrichissante et qui vous fera voir l’alpinisme extrême d’une autre façon.
Vous l’aurez compris, « Tragédie à l’Everest » de Jon Krakauer, vient de rentrer dans ma catégorie coup de cœur. Et pour couronner le tout, Jon Krakauer qui est également l'auteur d"'Into the wild" possède une écriture très rythmée qui fait que l'on ne s'ennuie pas une minute.
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