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Théorie des jeux

Couverture du livre « Théorie des jeux » de Bernard Walliser aux éditions E-theque
Résumé:

« Effectuant le passage des jeux de société aux jeux sociaux, la théorie des jeux a pour objet d'étudier les relations stratégiques entre des acteurs rationnels. Son champ d'application naturel est la théorie économique, le système économique étant analysé comme un immense jeu entre des... Voir plus

« Effectuant le passage des jeux de société aux jeux sociaux, la théorie des jeux a pour objet d'étudier les relations stratégiques entre des acteurs rationnels. Son champ d'application naturel est la théorie économique, le système économique étant analysé comme un immense jeu entre des producteurs et des consommateurs. Toutefois, la théorie des jeux se situe à un niveau de généralité supérieur à celui de la théorie économique, car elle considère des agents non spécialisés (bien qu'hétérogènes) qui mettent en oeuvre des actions quelconques dans un contexte a-institutionnel. Elle peut ainsi prétendre constituer une matrice générale des sciences sociales, et s'applique aussi bien à la politologie (compétition électorale), à la stratégie militaire (conflits entre pays) ou à la sociologie (contrats sociaux implicites), voire à l'éthologie (rapports entre espèces animales).
Seule examinée ici, la théorie des jeux non coopératifs (étudiant les états d'équilibre qui résultent de comportements autonomes des joueurs, non susceptibles de définir des contrats irrévocables) est le prototype de théorie formalisée des sciences sociales qui, si elle s'appuie massivement sur des outils mathématiques fort diversifiés et souvent originaux, transmet des messages littéraires très simples voire simplistes. Du point de vue syntaxique, elle fournit des explications à une large gamme de phénomènes sociaux à partir d'un nombre réduit de concepts et de mécanismes, et permet dès lors de simuler les conséquences d'hypothèses idéalisées. Du point de vue sémantique, elle fait l'objet d'expérimentations en laboratoire, qui visent plus à tester les conséquences de théories existantes qu'à induire des observations des régularités originales, et dotent ainsi les théories d'un domaine de validité dûment balisé. Du point de vue pragmatique, elle fournit un langage unificateur aux parties prenantes d'une décision, en les aidant à poser leurs problèmes dans un cadre commun, même si elle fournit peu de prescriptions précises les aidant à les résoudre. Elle doit être étudiée en s'éloignant tant de la fascination que peut inspirer sa rigueur formelle que de la répulsion que peut provoquer son discours schématique.
Le plan de l'ouvrage consiste, à partir d'un schéma initial très épuré, à introduire progressivement des phénomènes apportant plus de réalisme. Le premier chapitre traite du comportement d'un joueur isolé face à la nature et rappelle ainsi les principaux résultats de la théorie de la décision en incertitude. Les quatre chapitres suivants, qui décrivent la « théorie des jeux classique », introduisent les divers concepts d'équilibre entre joueurs fortement rationnels. Ils se placent d'abord dans un cadre statique et en information parfaite, avant d'introduire séparément ou conjointement la dynamique et l'incertitude. Chacun de ces chapitres traite successivement des hypothèses de comportement des joueurs illustrées par des jeux élémentaires, des concepts d?équilibre les plus usuels avec leurs propriétés, enfin des domaines d'application les plus significatifs. Les deux derniers chapitres abordent des thèmes plus récents en explicitant d'une part les croyances de joueurs parfaitement rationnels sur leur environnement, d'autre part les processus d'apprentissage conjoints de joueurs en rationalité limitée. Chaque chapitre comporte enfin un encadré consacré à des expérimentations menées dans le cadre de la théorie des jeux expérimentale, une branche en plein essor. »

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