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En 1867, quand l'Acte de l'Amérique du Nord britannique a donné officiellement naissance au pays qui se situe au nord du 45e parallèle, les « pères de la Confédération», après moult délibérations, ont décidé de l'appeler «Canada», reprenant le nom, vocable autochtone francisé, d'une des composantes de la nouvelles entité. Le Canada serait désormais, from coast to coast, un pays arpenté, découpé et gouverné selon les principes politiques britanniques. L'anglais y serait, sinon la seule langue, du moins l'idiome nettement majoritaire.
Mais le Canada d'origine, celui qui existait déjà depuis le XVIIe siècle, était un pays fort différent. Les Canadiens poussaient leurs canots et traçaient leurs sentiers sur un territoire qui allait de l'Alaska jusqu'à la Nouvelle-Espagne, de l'embouchure du Saint-Laurent jusqu'aux Rocheuses, nommant au passage rivières, lacs et montagnes, se mêlant aux nations premières, adoptant leur mode de vie, donnant naissance à une véritable culture créole, métisse, essentiellement amériquaine, comme on en retrouve aux Antilles ou au Brésil, par exemple.
Que sont donc devenus ces Canadiens d'origine, dépouillés de leur nom? Réduits majoritairement à la vallée du Saint-Laurent, ils se sont désignés, au XXe siècle, par l'expression «Canadiens français», qui est un calque de l'anglais French Canadian. Au début des années 1970, ils se sont donné le nom de «Québécois», reprenant encore une fois, paradoxalement et à leur insu semble-t-il, un terme forgé à Londres, car la Province of Quebec n'est rien d'autre que l'appellation donnée au Canada d'origine par les Anglais, avec la Proclamation royale de 1763, au lendemain de la conquête.
Jean Morisset Nous invite à redécouvrir ce Canada enfoui sous les aveuglements de l'histoire et les traductions approximatives des cartes géographiques. Il montre comment la British North America s'est fabriqué une identité à partir des cultures autochtones, canadienne et métis, tout en leur niant tout véritable pouvoir politique. Il montre enfin comment les Canadiens-faits-Québécois ont participé à cette appropriation du territoire en servant d'entremetteurs pour la Convention de la Baie James, le dernier de la série des traités historiques confirmant l'«extinction» des droits autochtones au profit du Dominion of Canada.
Iconoclaste, provocateur, ce livre nous invite à une réflexion en profondeur sur nos origine, sur notre identité.
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