Les documents présentés dans cet ouvrage et inédits à ce jour tant en russe qu'en français, révèlent un Staline sinon totalement sincère, du moins parfaitement authentique.
Chaque année, le tout-puissant Secrétaire général part un mois ou deux en villégiature dans le Sud, au bord de la mer Noire. Une circulation régulière d'estafettes l'alimente abondamment en matériaux de travail, et il correspond intensivement par télégrammes chiffrés avec ceux de ses lieutenants restés " garder " le Kremlin en son absence. Ses correspondants (avant tout Molotov et Kaganovitch) sont ses exécutants et ses créatures : il n'écrit pas pour les séduire ou les convaincre, mais pour livrer son avis, en sachant à l'avance qu'il sera entendu.
D'où, dans ces étonnants courriers à usage strictement interne, beaucoup de familiarité et de sarcasmes, énormément de cynisme, et bien peu de retenue. A côté des domaines particulièrement sensibles (police politique, armée, relations internationales, appareil administratif, industrialisation et collectivisation, etc.), figurent des questions relatives à la vie privée du dictateur. Véritable bourreau de travail, le maître du Kremlin interprétait tout événement, aussi anodin fût-il, sous un angle exclusivement politique.
Son interventionnisme s'exerçait dans tous les domaines, avec une manie obsessionnelle du détail. Préfacé par Nicolas Werth, enrichi d'une iconographie inédite, le présent ouvrage montre comment, durant la décennie cruciale 1926-1936, Staline est parvenu à s'imposer comme le maître absolu de l'Union Soviétique.
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