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Se libérer du superflu. Vers une économie de post-croissance oscille entre le pamphlet et l'essai. L'auteur introduit à la critique écologique de la croissance économique et tente de concevoir une société nouvelle, débarrassée de la contrainte du « toujours plus », dans ses implications matérielles et psychologiques.
Niko Paech détaille d'abord le processus contemporain de suppression des limites à la fois géographiques, temporelles et corporelles.
En subventionnant par exemple les énergies fossiles, les infrastructures inutiles, les transports et l'agriculture polluants, les États sont au coeur d'un modèle de société absurde et destructeur.
Il revient ensuite sur l'histoire de la pensée économique et montre à quel point celle-ci s'est peu à peu détachée de la réalité écologique :
Néolibéraux et marxistes ont en commun l'incompréhension du rôle de l'énergie dans la dynamique de croissance, et de l'exploitation des fossiles en particulier. Il s'attaque également au « mythe du découplage » ou de la « croissance verte » : l'idée qu'une autre croissance serait possible, car propre, fondée sur l'innovation et l'information. L'auteur approfondit à cette fin les différentes formes d' « effets rebonds » : matériel, financier, psychologique.
Par exemple, les énergies renouvelables sont loin d'être la panacée, si les éoliennes et les panneaux solaires prennent la place des champs et des forêts et servent à justifier le maintien de notre niveau de consommation. Se dégage alors ce qui est sans doute l'affirmation essentielle du livre : « Aucun objet ni aucune technologie n'est en soi écologique, seuls les modes de vie peuvent l'être. » Niko Paech enfin, esquisse les contours d'une société de « post-croissance ». Dans celle-ci l'école serait réformée pour permettre aux enfants de reprendre contact avec notre environnement et nos aptitudes corporelles. D'autres acteurs seraient amenés à y jouer un rôle essentiel, comme les administrations locales et les entreprises, auxquelles une longue sous-section est consacrée : entreprises de construction d'objets à la fois utiles et réparables, de réparation d'objets, d'alimentation et de distribution écologiques. Les gens y travailleraient en moyenne 20 heures par semaine. Grâce à l'autosubsistance et au partage d'objets, ils auraient moins besoin d'argent.
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