Nous l'avons découvert avec "Une bouche sans personne", Gilles Marchand revient avec "Un funambule dans le sable" éditions Aux Forges de Vulcain
Ce livre évoque la vie de Bill Shankly, entraîneur puis président de l'équipe de football de Liverpool dans les années 60-70. Un homme de bien comme on les aime, qui a tout fait pour mener son équipe vers la victoire ce qu'il n'a pas toujours réussi à faire. Mais, sa conviction, son amour des autres (joueurs, dirigeants, public) a fait grandir l'équipe de foot et surtout l'a fait aimer du public anglais.
Sur le papier, l'histoire aurait pu être intéressante sauf que pour cela :
il faut quand même aimer le football un minimum
il faut apprécier l'écriture bien particulière de l'auteur : des chapitres quasi identiques : des entraînements qui amèneront à disputer le championnat , des matchs avec une succession de buts de part et autre , un résultat : défaite ou victoire. Les années se suivent, mais l'écriture et ce qui se passe dans le livre ne varient pas. Le ton est pour moi monotone, sans vie.
Le style d'écriture a fait que la lecture de ce livre a été une réelle torture pour moi. Je n'ai ressenti aucune émotion. Si j'avais dû m'arrêter à la page 100 de ce livre, je n'aurais pas raté grand chose selon mon opinion.
Le joueur professionnel écossais Bill Shankly est engagé en 1959 pour prendre le poste d’entraîneur au Liverpool Football Club. Incarnant totalement le club et son fonctionnement, ce personnage mythique réussira à faire monter l’équipe en première division et à gagner divers trophées avec les Reds. David Peace, romancier moderne loin d’en être à son coup d’essai, nous le dépeint entouré de ses adjoints, à la recherche de nouveaux joueurs de talents, tiraillé par le doute, mais coriace, innovant et talentueux. On suit la montée en puissance du Liverpool FC au fur et à mesure que les efforts de Shankly pour recruter et mettre ses gars au travail portent leurs fruits. On suit aussi les convictions politiques de l’entraîneur, qui s’expriment dans sa vie et son travail au quotidien. En tout cas dans le début du livre. Le reste ? Il faudra être un amateur chevronné de football et du style David Peace pour s’accrocher à cette lecture au point de terminer le roman. Les phrases s’enchaînent et se ressemblent. Les répétitions sont très présentes et marquent le fait que le foot n’est qu’une succession de répétitions et un éternel recommencement : saison après saison, match après match, entraînement après entraînement. Jusqu’à trouver la technique permettant de débloquer la situation. Mais même en étant passionné de ce sport, le lecteur aura bien du mal à franchir les premières pages du livre et à s’attacher à l’histoire qui lui est racontée. La prose de Peace devient impénétrable tant elle est répétitive, insistante. Nul doute que cette écriture entêtante et peu commune constitue en elle-même un tour de force certain et est extrêmement audacieuse. Il est d’ailleurs probable que si le lecteur trouve le courage de continuer à lire et y prend du plaisir, il découvrira avec intérêt la vie et l’œuvre de Shankly à Liverpool. Pour moi, et malgré mes efforts, impossible de continuer au-delà de deux cent pages. Je le regrette, j’aurais aimé connaître la suite de la carrière de cet entraîneur fabuleux, mais l’écriture particulière m’a vraiment rebutée au point d’abandonner à contrecœur ce bouquin, pourtant sortant des sentiers battus.