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Au printemps 1938, lors des grèves chez Citroën, le photographe Willy Ronis réalise un reportage pour le magazine Regards dans l'usine Javel à Paris. Il prend en photo Rose Zehner, militante et ouvrière, alors qu'elle harangue une foule de camarades. Mais il ne confie pas cette photographie à la rédaction du journal et l'oublie.
Ce n'est qu'en 1980 que Willy Ronis, parcourant ses archives, retrouve ce cliché. L'année suivante, L'Humanité le publie ; l'image se met alors à circuler dans la presse et arrive sous les yeux de Rose Zehner. Celle-ci entre en relation avec le photographe, tandis que le grand public découvre une photographie qui, quarante ans après, va faire de Rose une figure de la lutte et du féminisme ouvriers.
Des grandes grèves de 1938 à la naissance d'une figure iconique en 1980, de Willy Ronis à Rose Zehner, Tangui Perron raconte l'histoire singulière de cette célèbre photographie longtemps oubliée.
Accompagnée dans cet ouvrage d'une vingtaine d'autres clichés de Willy Ronis, la photo de Rose Zehner est le point de départ d'une enquête pour comprendre l'origine et le destin d'une image. L'auteur reconstitue un contexte politique, social et culturel, et retrace les parcours d'une militante et d'un photographe engagé qui, chacun à leur manière, ont écrit un morceau de notre histoire.
Je me souviens très bien quand cette photo est "ressortie" des cartons le temps d'un expo inédite . je devais avoir une vingtaine d'années et j'étais fascinée par la force qui s'en dégageait.
L'auteur est historien et s'attache à retracer l'histoire de cette photo, de son auteur dans le fil de sa carrière et évidement contextualise dans une France qui traverse à la fois une crise économique et politique : nous sommes en 1938, la Front Populaire se meurt, la guerre d'Espagne est le sujet principal des conversations ouvrières tandis que Hitler commence à faire resonner les bottes. Willy Ronis est alors un jeune photographe qui a hérité de l'affaire de son père mais photographier les familles ou les photos d'identité ne le font pas frémir . C'est la photo sociale qui l'intéresse et c'est pour le magasine Regards qu'il effectue une série de photos (que c'est émouvant de découvrir le parcours de Willy dans l'usine au fil de la pellicule) à l'usine Citroën Javel .Très intéressant de donner un nom, découvrir cette militante et toute une histoire sociale à travers cette photo.
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