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Ce livre apporte un regard lucide, parfois ironique, jamais cruel sur une profession que l'on dit en voie de disparition.
Le constat de l'auteur sur son métier - qui est vécu par lui comme une vocation - est clair : ce n'est pas le journalisme qui s'éteint mais les journalistes qui sommeillent. Sur le reste qui occupa sa vie, loin de sa genèse bretonne marquée du sceau d'une lignée paternelle hongroise, de sa tribu, ses copains et son chien, mais qu'est-ce qui peut occuper le temps et l'esprit de Jean-Pierre Farkas sinon l'information, un reportage à New York, à Bouzigues, en Algérie ou dans les mines en grève, Piaf, Malraux et j'en passe...
Mettre en page, mettre en ondes, se mettre en écoute, vouloir, savoir, informer, raconter, et la musique, et l'espoir toujours présent d'être là, toujours recommencer sur l'établi de la belle ouvrage, telle est la force de ses confidences et de 40 ans de pratique à tous les quotidiens du journalisme. La souvenance d'une émission de radio de Londres en 42 et de la petite fille (qui solutionnait ses problèmes) au grands yeux mauves qui ne revint pas de Drancy lui donna, avec l'opposition familiale, la volonté d'être un homme de la presse, un homme de liberté, certes savoir, informer et découvrir, mais aussi dire non.
A journaliste, vos papiers ? Il présenta toujours sa carte de presse. Ces 160 pages de " scoops ", ce livre à coeur ouvert donne aux lecteurs, aux professionnels des impressions, des coups d'intelligence et de création, des passions sur un métier qu'il a choisi (mais qui choisit qui ?) et il ose laisser planer le doute de savoir s'il pouvait être autre " chose " que reporter. A l'autre versant des " assis ", Jean-Pierre Farkas use ses semelles et son talent à découvrir, décoder, dévoiler notre monde contemporain.
Le lecteur n'entendra ni ne verra plus le journalisme avec ce brin d'amertume qui sied à notre modernité. Certes nous sommes informés avec humour des carences ou du mauvais pli de cette profession, mais non pas sans enthousiasme, et il ajoute le journalisme comme un contre-pouvoir à toute dictature, à toute oppression. Le monde de Farkas c'est : Brassens, de Gaulle, Boby Lapointe, Mitterrand, Chapus, Thévenin, Bauby...
Et trois cent mille chevaux traînent dans l'encre du plomb ou du marbre son rêve toujours réalisé : être le premier, et... dans les temps. Comme l'écrit Françoise Giroud : En tout cas il est là, frémissant, sous la plume de l'un de ceux qui ont fait honneur à ce métier. Ce livre-citoyen, on en a autrement plus besoin depuis que l'assassinat d'un journaliste devient chose courante.
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