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La veille de Noël, à la soirée du club sportif où fréquente l'aristocratie industrielle de Gibbsville, Julian English lance son verre à la figure de Harry Reilly pour rien, simplement parce que Julian en a assez de la figure de Harry. Et, par ce geste, apparemment dénué de sens, Julian a fixé sans le
savoir ce rendez-vous qui ne saurait s'annuler. Il mettra deux jours à s'y rendre, pas plus. Et tout ce qu'il fera, la moindre de ses paroles, au cours de ces 48 heures, le rapprochera de l'inexorable inconnue. C'est en vain qu'il cherche un refuge dans l'amitié de ses copains, l'amour de sa femme,
l'alcool en vain qu'il rend la route et s'évade ; lui-même, avec acharnement, déçoit sa femme et ses amis, leur livre de lui une image ignoble, et fausse ; il rebrousse chemin sans pouvoir s'enfuir et seul l'alcool lui est secourable, l'enveloppant de conscience, de torpeur, pour l'amener, insensibilisé, au 'rendez-vous'.
John O'Hara décrit dans la majeure partie de son oeuvre la petite ville américaine de Pennsylvanie, Pottsville (transformée en Gibbsville dans ses romans) où il est né en 1905 et a grandi. Après des études médiocres, il est tour à tour secrétaire, mécanicien, steward, camelot, gardien de parc,
ouvrier métallurgiste, reporter, avant de devenir scénariste et de publier en 1934 son premier roman, Rendez-vous à Samarra, considéré aujourd'hui encore comme un incontestable chefd'oeuvre.
Ce roman sulfureux lui apporte une notoriété immédiate : admirations et controverses entourent ses descriptions très crues des rapports entre les sexes et de l'étroitesse des moeurs de la bonne société au coeur de l'Amérique profonde. Introuvable en France depuis 25 ans, Rendezvous à Samarra n'a pas pris une ride depuis sa parution, notamment grâce à une écriture à la fois
cruelle et vigoureuse.
« Si vous rêvez d'un roman magnifique, écrit par un auteur qui maîtrise parfaitement son sujet, lisez Rendez-vous à Samarra »
Nous sommes en décembre 1930 dans une petite ville de Pennsylvanie, Gibbsville. La crise économique qui vient de frapper les Etats-Unis ne semble guère avoir atteint ces petits bourgeois de province. Julian English, 30 ans, est le gérant d’une concession automobile plutôt prospère. Il est marié à Caroline, femme ravissante et amoureuse. Autour d’eux, évoluent de nombreuses relations dont on fait la connaissance au fur et à mesure des pages et des soirées annoncées dans la presse.
Malgré la prohibition, l’alcool coule à flots et la bonne société fréquente la pègre sans que cela ne choque personne.
Une fois le décor posé, les traits de caractère de certains personnages bien décrits, c’est partie pour une lecture à la fois ironique et cruelle de cette société mondaine, hypocrite et raciste. Tout le monde est ausculté au degré le plus fin (la famille, les relations, la voiture, les études, les mariages …). Tous s’observent, se comparent, se jalousent, s’envient … les sept péchés capitaux sont réunis dans ces 350 pages.
Si vous ajoutez à cela, la consommation de litres de whisky, les relations extra-conjugales et les colères de certains, nous avons les sept péchés capitaux réunis.
Et donc lequel (ou lesquels) de ces péchés a (ont) poussé Julien a jeté son verre au visage de Harry Reilly ? Telle est la question que l’on se pose ? Parce que cet acte n’est que le début de la fin de Julian. Inexorablement il s’enfonce, chute dans les tréfonds de son mal être. Il a bien conscience qu’il agit mal, mais il poursuit. Et c’est cette chute qui nous est contée.
Si la lecture n’a pas toujours été facile, du fait du nombre foisonnant de personnages et de flash-back incessants, j’ai aimé son ambiance et l’ironie avec laquelle l’auteur décrit cette société d’apparence. Je ne peux pas m’empêcher de croire que ce roman de 1934 n’est pas une analogie de ce qu’a vécu ce pays à cette période. Et je rejoins @mathildecotton sur le « contraste perturbant » avec les personnages de Steinbeck.
Pennsylvanie 1930.
Julian et Caroline English vivent dans un quartier aisé de la petite ville de Gibbsville et fréquentent assidûment les country clubs aux exigences étouffantes d’un snobisme de banlieue où tout le monde se connaît et où les invitations aux soirées sont même rapportées dans la presse locale.
Julian dirige une concession Cadillac, un poste respecté dans ce village où le statut social se mesure au modèle de votre voiture.
Malgré la prohibition, il est facile de se procurer de l’alcool par l’intermédiaire des bootleggers. Les soirées au Club n’en sont que plus arrosées.
Lors d’une soirée de Noël, dans un acte impulsif, l’alcool aidant, Julian jette un verre de whisky-glace au visage d’un des actionnaires de sa concession qu’il ne peut supporter.
Le lendemain, son épouse Caroline lui fait part de son inquiétude sur les lourdes conséquences que va avoir son acte au sein de cette communauté fermée.
La culpabilité entraîne encore davantage Julian dans l’alcool, son comportement se fait de moins en moins conformiste ...
Je reconnais qu’au cours de cette lecture, j’étais parfois mitigée.
Beaucoup de questions restaient en suspens puis je me suis rapidement rendue compte de l’extraordinaire performance de l’auteur qui nous plonge littéralement dans la peau du protagoniste.
Nous ressentons ses doutes, sa culpabilité, ses angoisses, sa détresse, ... Comme lui nous ne pouvons prédire les réactions, les répercussions, le jugement de la société.
Rendez-vous à Samarra n’est pas haletant et ne se lit pas d’une traite.
Il regorge d’allusions et aborde des thèmes universels, tels que l’amour, le couple, les relations sociales, l’argent, le sexe, le destin qu’on subit ou qu’on choisit, …
Il va bien au-delà d’un simple portrait de la high society des petites villes américaines des années 30.
C’est un portrait de la nature humaine.
Un grand roman.
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