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Quelque chose de pourri au royaume-uni ; libéralisme et terrorisme

Couverture du livre « Quelque chose de pourri au royaume-uni ; libéralisme et terrorisme » de Tariq Ali aux éditions Raisons D'agir
Résumé:

"Charivari" est un terme en général usité en Angleterre depuis la fin du XVIIe siècle pour désigner un tohu-bohu assez grossier, avec ou sans rituel plus élaboré, exprimant en général de la moquerie ou de l'hostilité contre des individus ayant violé certaines normes publiques. Il s'applique donc... Voir plus

"Charivari" est un terme en général usité en Angleterre depuis la fin du XVIIe siècle pour désigner un tohu-bohu assez grossier, avec ou sans rituel plus élaboré, exprimant en général de la moquerie ou de l'hostilité contre des individus ayant violé certaines normes publiques. Il s'applique donc particulièrement bien à ce livre, paru en anglais en 2005, sous le titre Rough Music. Il a en effet été écrit en réponse a la crise politique britannique qui a suivi guerre d'Irak et les attentats a la bombe qui ont eu lieu à Londres le 7 juillet 2005. Dans ce livre polémique, écrit sous l'empire de la colère pendant l'été 2005, Tariq Ali décrit Tony Blair comme le Dorian Gray de la politique
britannique et révèle la dynamique d'une politique conduite à partir de la seule logique médiatique. Le style est dynamique, la critique sans concessions: "Un système électoral non représentatif, non réformé ; une politique étrangère dont la loyauté à l'égard de Washington n'est comparable, selon l'expression mémorable du romancier John Lanchester, « qu'au cran de sécurité coïtal qui rend impossible de séparer des chiens quand ils ont un rapport sexuel » ; le droit d'être jugé par un jury et la présomption d'innocence fortement attaqués ; un programme social autoritaire ; des médias conformistes, utilisés sans vergogne comme outil de propagande au service du nouvel ordre - voilà les principales caractéristiques de la scène britannique aujourd'hui. Ajoutons
l'homogénéisation généralisée de la culture nationale, la direction de la BBC singeant ses concurrents privés ; la mort virtuelle du cinéma national[; un théâtre qui s'embourgeoise toujours plus, dans lequel les frontières entre le boulevard et le théâtre subventionné deviennent floues ; l'édition britannique convertie au réalisme du marché par les conglomérats globaux ; la marginalisation de toute pensée qui ne produit pas des profits rapides et la mainmise sur les universités du dogme de la gestion par l'évaluation, aux termes duquel les universitaires sont encouragés à considérer les étudiants qui lisent leurs livres comme des « clients ». La vie politique en Grande-Bretagne ressemble de plus en plus à celle d'une monarchie bananière". Mais au delà de la violence verbale de l'auteur contre le premier ministre britannique, le livre déconstruit minutieusement les mécanismes qui conduisent une gauche libérale à soutenir non seulement une politique internationale marquée par l'expansionnisme américain, mais aussi les dérives d'un système représentatif où le seul impératif de rester au pouvoir l'emporte sur les exigences démocratiques élémentaires. Au moment où ce qu'on appelle "l'Europe" cherche à relancer sa dynamique, il n'est pas inutile de tirer les leçons du "modèle britannique".

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