"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La France s'est endormie, emportée par quelque étrange maléfice. Dans son parc, notre Belle au bois dormant aimait naguère célébrer son mode de vie sucré, écouter la Marseillaise de la liberté, danser la folle farandole de l'égalité, lancer vers le ciel ses trilles de la fraternité avec ses citoyens originaires du monde entier, et admirer dans le lac le reflet de sa puissance mondiale. Las !, la France d'antan n'est plus, la France de naguère a disparu.
Autour de son parc, envoyés par une fée Carabosse sans vergogne, les bureaucrates dressent une si grande quantité d'arbres fiscaux, de ronces législatives et d'épines règlementaires entrelacées les unes dans les autres, que ni bête sans harnais ni humain créatif ne peuvent plus passer. Irrigation scolaire obsolète, réseaux d'immigration défoncés, chemins de hallage sociaux inconsistants, galaxie d'entreprises en extinction, en quelques années, la France est devenue l'enfant malade de l'Europe. À moins de donner l'assurance d'une obéissance servile et d'une médiocrité obséquieuse, les hommes de la Tour du château, auto-proclamés " grand corps " de l'État, maîtres des partis de gauche et de droite, des administrations publiques et de grandes entreprises privées, veillent à ce que nul ne cherche à réveiller la Belle. Et l'ancien lac devenue mare, comme dans l'oeuvre de Yang Yongliang, ne renvoie plus aucun reflet, au mieux l'ombre incertaine de son glorieux passé, au pire le ridicule des personnages politiques de sa Commedia dell'arte.
Dans le parc, on aperçoit aussi quelques camelots qui veillent sur le somme. À leur façon, ils poursuivent l'oeuvre inachevée de la bureaucratie française. Extrême-gauche ou néo-fascistes, ils ravagent les chemins de terre poussiéreux des jardins, piétinent les derniers parterres de fleurs, pissent sur les frêles arbustes survivants. Au nom des intérêts de la Belle, elle qui ne peut parler, ils égrènent pour les Français des chapelets isolationnistes, protectionnistes et haineux. Au nom de son histoire, elle qui ne peut plus défendre sa mémoire, ils travestissent deux mille ans de grandeur. Jusqu'à de Gaulle, jusqu'à Jeanne d'Arc, jusqu'à Clovis. Au nom de son avenir, eux qui portent tous les stigmates d'un monde mort, ils déclinent sur tous les tons le déclin de la France.
Et tous de proclamer, bureaucrates de droite et de gauche, chefs populistes de toutes obédiences : " Cent ans de sommeil pour la Belle ! " Quel prince charmant viendra la délivrer ? Quel chef politique pourra lui redonner le goût de vivre dans l'alliance de la puissance, de ses valeurs universelles, de sa quotidienneté joyeuse ? Qui proclamera : " La France est de retour " ?
Doit-on désespérer ? Peut-être pas. Tant pis si ce livre blesse l'armada de ceux qui affaiblissent la France appuyée sur ceux qui vivent de ses largesses.
Les contes de fées sont parfois instructifs.
Il était une fois la France.
A son aurore, vinrent 7 fées. La première lui promit la beauté et la gloire par des territoires qui couvriraient 11 millions de km2, seconde surface économique exclusive du globe, avec ses lagons de saphirs et ses sommets enneigés, son soleil de minuit et ses brumes argentées, ses sols regorgeant de fruits enchantés et de gaz de schiste merveilleux.
La seconde lui insuffla la spiritualité éternelle des anges, un bouclier de valeurs universelles adressées à l'humanité tout entière. Pour qu'elle s'en drape et éclaire le monde de sa torche, pour qu'elle impose les doits naturels et son devoir d'ingérence humanitaire antidote à l'individualisme, à l'isolationnisme et au protectionnisme des pleutres.
La troisième lui apporta la grâce séductrice pour célébrer l'union libre de l'esprit et du corps, le respect de la femme, la protection de l'enfant. L'antidote parfait aux idéologies esclavagistes, aux spiritualités archaïques, à l'individualisme.
La quatrième lui apprit le goût de danser pour célébrer la vie et sa joie. L'antidote parfait aux pas de l'oie des idolâtres de l'Etat.
La cinquième lui offrit le chant du rossignol pour soulager la souffrance, pour aimer au-delà de la mort, pour donner sans compter à nos frères en humanité. L'antidote parfait à l'idolâtrie du Marché.
La sixième lui offrit les instruments qui permettraient d'orienter ce grand opéra humain vers le développement durable de l'humanité de l'humain. Antidote parfait à l'idolâtrie de la Science.
La septième se cacha.
Elle avait perçu un danger. La sorcière Carabosse, invitée au dernier moment, préparait un mauvais coup. Incapable de vivre hors de sa tour et d'échanger avec ses voisins, on la savait vielle comme le monde fermé qu'elle défendait, aussi, dans un premier temps n'avait-on pas même songé à l'inviter pour célébrer l'aurore de la France. Elle était venue quand même, fourbe et sans foi et avait exigé au nom des valeurs de générosité des parents de la Belle, d'être de la fête populaire. Elle jeta soudain son sort : devenue adulte, la Belle serait piquée par une aiguille empoisonnée. Un poison composé des mortelles idolâtries de l'Etat, du Marché et des Sciences. Et le Belle s'endormirait à jamais. La France était condamnée : Carabosse se le promit faute de le jurer.
Par chance, le lecteur de Charles Perrault s'en souvient, une sixième fée avait deviné son jeu. Elle comprit le traquenard, et, une fois le méfait commis, elle sortit de sa cachette et annonça : " Ce ne sera pas une mort véritable, seulement un sommeil de cent années. " Pas une mort véritable. Voilà le fait. Celle qui fut l'éveil du monde, est seulement endormie. Elle va se réveiller, voilà qui est écrit. Et quand se réveillera, balayant parasites et haine, le monde applaudira à nouveau la beauté de sa puissance, sa spiritualité aux valeurs universelles, sa grâce aux parfums d'égalité, sa danse de la liberté, son chant de fraternité, son hymne au développement humain et le destin qui entraîne le monde vers la création et la Paix d'humanité o Quand la France redécouvrira la beauté de sa puissance économique o Quand la France redécouvrira sa spiritualité éternelle o Quand la France redécouvrira sa puissance de séduction o Quand la France redécouvrira la danse de son modèle d'Etat variable o Quand la France redécouvrira le chant de son modèle de générosité sociale o Quand la France redécouvrira ses instruments de développement durable o Quand la France redécouvrira son destin.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !