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Bernard Lecache (1895-1968), issu d'une famille juive ukrainienne émigrée en France, était un journaliste sympathisant de la Révolution russe, militant de la Ligue des Droits de l'homme, proche de la journaliste anarchiste Séverine dont il épousa la petite-fille, ami de Boris Souvarine et compagnon des premiers fondateurs du parti communiste - dont il fut exclu dès 1923. Lorsque, en 1926 à Paris, le partisan libertaire Samuel Schwartzbard tua le responsable ukrainien Simon Petlioura (cf. Henry Torrès, Le Procès des pogromes, rééd. Ressouvenances, 2010), Bernard Lecache milita pour sa défense, seconda son avocat, effectua pour le journal Le Quotidien un voyage de trois mois en Ukraine à la recherche de témoignages. Le présent livre, publié en 1927, est le récit de ce voyage, expérience terrible : devoir de transmission envers des victimes désespérées que leur parole fût entendue ; compte rendu halluciné d'un cortège d'horreurs où la brutalité le dispute au pathologique ; travail d'écriture aussi, dans la mesure où la solidarité poignante sourd de l'accablement. Ce document historique atteste un processus qui n'est pas sans analogie avec le génocide turc de la population arménienne. Et, en perspective, les sabres d'alors annonçaient la «shoah par balles». Il rapporte des pogromes qui sont aujourd'hui encore déniés («quelques petits pogromes», peut-on lire en une rapide recherche aléatoire sur internet), et qui fournissaient à l'armée nationaliste ciment idéologique et intendance (cf. p. 215 cet aveu militaire: «Le mot d'ordre, c'était de tuer les Juifs. Autrement l'armée se serait débandée. Si Petlura n'avait pas dit à ses hommes que les Juifs étaient tous communistes, il n'y aurait rien eu à faire.»). Ce texte-épreuve n'est pas démenti, mais corroboré, par les recherches scientifiques parues la même année sur Les Pogromes en Ukraine (que nous republions également). À son retour, Bernard Lecache fonda la Ligue internationale contre les pogromes, devenue en 1928 la Ligue internationale contre l'antisémitisme (la L.I.C.A., puis, plus tard, la L.I.C.R.A.). Le titre de l'ouvrage se réfère à l'ancienne assertion dont il suggère la conclusion : «Quand Israël meurt, Israël renaît.»
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