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Peintures italiennes et hispaniques

Couverture du livre « Peintures italiennes et hispaniques » de  aux éditions Snoeck Gent
Résumé:

D'un catalogue à l'autre.
Michel Laclotte, président-directeur honoraire du musée du Louvre.
Parmi les collections de « primitifs » italiens conservés en France, si l'on excepte celles de Paris, de Chantilly, d'Ajaccio et d'Avignon, l'ensemble réuni au musée de Tessé est sans doute le plus... Voir plus

D'un catalogue à l'autre.
Michel Laclotte, président-directeur honoraire du musée du Louvre.
Parmi les collections de « primitifs » italiens conservés en France, si l'on excepte celles de Paris, de Chantilly, d'Ajaccio et d'Avignon, l'ensemble réuni au musée de Tessé est sans doute le plus remarquable. Le musée du Mans présente également des oeuvres importantes du XVIe et du XVIIe siècle italiens, ainsi que de l'école espagnole. A partir des dossiers très complets qu'il a méthodiquement constitués pour ces peintures, Corentin Dury prend parti et donne ou redonne à chacune son identité.
Le dernier catalogue du musée de Tessé, publié en 1932 par Arsène Le Feuvre et Arsène Alexandre, avait le mérite de comporter la reproduction de la plupart des primitifs italiens de la collection, ce qui n'était guère courant à l'époque. Mais on est stupéfait de constater les attributions plus qu'approximatives, voire aberrantes, répétées de catalogue en catalogue depuis celui de 1864, alors qu'en 1932, une bonne part des oeuvres avaient déjà été justement baptisées par les spécialistes.
Cet aveuglement est encore plus frappant si l'on remonte en arrière dans le temps. En 1842, les pièces des «Ecoles primitives d'Italie» provenant de la collection Evariste Fouret qui sont achetées par la ville du Mans en 1863 avaient été prêtées par le collectionneur à une exposition de collections particulières organisée à la Préfecture du Mans (fig. 00). C'est sans aucun doute à l'amateur lui-même, excellent connaisseur, comme l'a démontré Corentin Dury dans l'étude qu'il lui a consacré, que l'on doit les attributions fournies par le livret de cette exposition et qui sont, pour l'époque, justes ou raisonnables. Ainsi, la pièce la plus précieuse sans doute de la collection, la Sainte Agathe de Pietro Lorenzetti, florentine d'après le catalogue de 1932, est bien cataloguée en 1842 sous son vrai nom ( « Pietro di Lorenzo, de Sienne, appelé Pietro Laurati par Vasari »), et les autres attributions ne sont jamais absurdes. Un exemple : la Vierge à l'Enfant avec un saint Evêque et saint Sébastien, rendue par Berenson à Pietro di Domenico (1909) est donnée à un autre siennois de la fin du Quattrocento par Fouret, Bernardino Fungai, alors que le catalogue de 1932 la juge vénitienne !
La qualité de ce fonds Fouret est telle que, lorsque l'Inspection générale des musées de province entreprit de regrouper les primitifs italiens de la collection Campana émiettés à travers près de 100 musées, on envisagea un moment de repartager la collection recomposée en trois lieux : Le Mans, Ajaccio et Montpellier. Fort heureusement, ce projet de dépeçage fut vite abandonné et l'ensemble fut réuni au Petit-Palais d'Avignon, non loin des fresques italiennes du Trecento de la Cathédrale et du Palais-des-Papes. Mais il fut décidé, qu'en échange des panneaux Campana repris, le Louvre déposerait au Mans un choix conséquent de tableaux du Quattrocento.

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