#RL2017 ça y est, c’est parti ! Découvrez les avis de nos lecteurs sur cette sélection
Dans une petite ville paisible au coeur des Appalaches, la rivière vient de déposer sur la grève une poignée d'ossements, ayant appartenu à une jeune femme. Elle s'appelait Ligeia, et personne n'avait plus entendu parler d'elle depuis un demi-siècle.
1967 : le summer of love. Ligeia débarque de Floride avec l'insouciance et la sensualité de sa jeunesse, avide de plaisirs et de liberté. C'est l'époque des communautés hippies, du Vietnam, de la drogue, du sexe et du Grateful Dead. Deux frères, Bill et Eugene, qui vivent bien loin de ces révolutions, sous la coupe d'un grand-père tyrannique et conservateur, vont se laisser séduire par Ligeia la sirène et emporter dans le tourbillon des tentations. Le temps d'une saison, la jeune fille bouleversera de fond en comble leur relation, leur vision du monde, et scellera à jamais leur destin - avant de disparaître aussi subitement qu'elle était apparue.
À son macabre retour, les deux frères vont devoir rendre des comptes au fantôme de leur passé, et à leur propre conscience, rejouant sur fond de paysages grandioses l'éternelle confrontation d'Abel et de Caïn.
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Les restes d’une jeune femme sont soudain retrouvés, près de la rivière qui borde cette petite ville tranquille de Caroline du Nord : il s’agit de Ligeia, disparue quarante-six ans plus tôt, en 1969, à l’issue d’un été où elle avait fréquenté en cachette les deux frères Bill et Eugène. Petits-fils du tout-puissant médecin, tyrannique et conservateur, qui tenait alors sous sa coupe, non seulement sa famille, mais aussi toute la ville, ils avaient alors été fascinés par la liberté de comportement de cette jeune hippie venue de Californie, qui les avait initiés au sexe, à l’alcool et à la drogue. Cette découverte macabre est pour les deux hommes, aujourd’hui sexagénaires, un fracassant retour du passé, qui va poser de bien sombres questions quant à leur responsabilité dans la mort de Ligeia.
La vérité psychologique des personnages rend parfaitement crédible cette histoire, d’ailleurs inspirée d’un véritable fait divers. Au-delà de l’affaire criminelle qui entretient suspense et curiosité, c’est à une plongée étouffante dans la société de cette petite ville américaine de la fin des années soixante que nous convie Ron Rash, à l’époque où le vent nouveau de la liberté se heurtait parfois violemment à l’autorité conservatrice.
Alors que la méchanceté et la noirceur du grand-père n’en finissent pas d’atterrer toujours plus le lecteur, les portraits de Ligeia et des deux frères prennent peu à peu une densité dramatique dont on sait l’inéluctable explosion, sans toutefois parvenir à s’en figurer le moment ni le comment. L’effet de surprise reste ainsi intact jusqu’au bout, dans un dénouement implacable et glaçant, où le poids de la responsabilité n’échoit clairement pas au plus grand coupable.
Instantané d’une époque en mutation et d’un détonnant conflit de générations, ce récit noir d’une lâche impuissance face à la tyrannie se lit en un souffle. Il vous laisse hanté par la question du doute et de la culpabilité, par cette infinie expiation qui aura été le corollaire d’une liberté chèrement payée. Coup de coeur.
1969 Sylva les Appalaches.
Que s’est-il passé cet été-là ?
Eugène le narrateur avait 16 ans et son frère Bill 21 ans quand ils ont rencontré lors de leurs parties de pêche une sirène surnommée Ligeia 17ans. Cette dernière a été expédiée chez sa tante et son oncle, pour une reprise en mains après qu’elle ait fugué et été retrouvée dans une communauté hippie, le summum de la contre-culture américaine.
La jolie sirène est très attirante pour ces deux garçons élevés de façon très stricte par leur grand-père. Celui-ci se projette dans l’avenir de Bill qui devra devenir le brillant chirurgien que lui n’a pu être après une blessure de guerre.
2015 Ligeia fait la Une du journal ; on vient de déterrer son cadavre.
Bill est devenu un brillant neurochirurgien qui a femme et enfants, qui fait des missions humanitaires. Il est aimé et admiré.
Eugène est devenu un écrivain raté, une épave alcoolique. Son alcoolisme est responsable d’un accident dans lequel il a failli perdre sa fille. C’est Bill qui lui a sauvé la mise en lui payant un ténor du barreau pour le sortir de là. Mais femme et fille ont déserté sa vie et il est toujours hanté par son premier amour Ligeia.
« Bien sûr, qui peut oublier son premier amour, son premier rapport sexuel, ou son premier verre ? Surtout si tout arrive en même temps. Je me rappelle aussi comment, après que Ligeia est sortie de nos existences, je me suis tourmenté qu’elle puisse réapparaître et raconter à Bill ce que je ne lui avais jamais avoué. »
Le leitmotiv éducatif de leur grand-père autoritaire était le suivant : « Dans la vie, on fait des choix, et il faut accepter les conséquences de ces choix. »
La question se pose de savoir où placer la ligne de la liberté de choix dans une éducation aussi stricte ?
Les deux frères vont prendre des chemins différents, Bill dit avoir toujours voulu être chirurgien, il a l’air d’avoir su s’émanciper de son grand-père en choisissant sa femme et en ayant payé ses études seul avec son travail.
Eugène deviendra l’héritier avec la bénédiction de Bill, qui sera toujours protecteur avec son frère.
Seule pomme de discorde qu’est-t-il arrivé à Ligeia que Bill devait accompagner au bus ce soir-là ?
Car l’autopsie démontre que Ligeia a été égorgée…
Eugène devient le principal suspect aux yeux du chérif Loudermilk qui ne va pas lâcher l’affaire.
« Ainsi, les gens nous étonnent. Ils sont capables de se mentir les uns les autres, comme l’a fait mon frère avec moi, et comme je lui ai menti ce soir de septembre, à Panther Creek. Or il apparaît désormais que ces deux mensonges ne pouvaient qu’aboutir à une impondérable vérité . »
Ron Rash a un talent fou pour distiller une histoire.
Un roman sombre et lumineux à la fois, des personnages totalement incarnés, le lecteur est envoûté et poursuit sa lecture en apnée.
C’est un savoir écrire sans faille.
L’écriture est fluide et soutenue en même temps, le suspens reste entier, à aucun moment le lecteur ne peut décrocher de cette énigme et son avis balancera jusqu’à la fin.
Un roman noir comme je les aime, intense et bien écrit, une fin époustouflante.
Jamais déçu par cet auteur.
Ron Rash nous donne l’envie de lire L’ange exilé de Thomas Wolfe.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 26 juillet 2019.
Sylva, petite bourgade des Appalaches, on retrouve par hasard les restes de Ligeia, disparue 46 ans auparavant de façon inexpliquée alors qu'elle avait 17 ans. Elle a séduit les deux frères Matney : Bill ,l'aîné, 18 ans, promis à un bel avenir de chirurgien et Eugène, 15 ans, mal dans sa peau, à l'ombre de son frère. Les deux garçons ont perdu leur père et sont élevés à la dure par un grand-père tyrannique, autoritaire, sans aucune empathie, qui les écrase ainsi que leur mère, effacée. L'arrivée de Ligeia, qui ne s'interdit aucun plaisir (sexe, drogue, alcool, mensonges) leur fait découvrir un monde inconnu, interdit. Si Bill résiste à ces plaisirs, Eugène, quant à lui, va plonger dans l'alcool, le sexe, la drogue et le vol. Il ne se remettra pas de cette période et sa vie d'hommene ne sera qu'échec comme écrivain, mari et père et déchéance, rongé par l'alcool.
Le roman alterne le passé des années 60-70 et le présent, racontés par Eugène. La relation très forte entre les deux frères, la jalousie rampante d'Eugène adoucie par son amour pour Bill marquent profondément ce roman. Bill, l'aîné, joue le rôle du père disparu et essaye de protéger, à l'adolescence mais également à l'âge adulte, son frère, fragile, paumé, méprisé par son grand-père.
La famille n'est pas ici le lieu où on se réfugie, où on vient chercher du réconfort mais c'est un lieu de conflits, tensions, lutte entre fortes personnalités.
Ce roman dresse également le portrait de l'Amérique des années 60-70 dans un bled perdu, les excès d'une jeunesse qui decouvre ou croit découvrir la liberté sexuelle, les bonheurs artificiels.
Très belle écriture d'un auteur que je ne connaissais pas où la mélancolie, les regrets affleurent à chaque détour de phrase. Un beau moment de lecture.
L’été 69, Eugène et son frère Bill rencontre Ligeia envoyée par sa famille à Silva, petite ville isolée du monde et de ses nouvelles tendances durant la guerre du Viêt-nam, afin de l’éloigner des ses mauvaises fréquentation. Ligeia demandent aux garçons de lui procurer de l’alcool et des médicaments trouvés dans le cabinet de leur grand père. Bill rencontre régulièrement cette fille si marginale pour cette ville loin des tendances hippies.
46 ans après cet été, les os de Ligeia sont retrouvés. Eugène bouleversé tane son frère pour apprendre la vérité sur le jour où il devait la déposer à la gare pour qu’elle quitte la ville. EUgène, déjà rongé par l’alcool est tourmenté par ce qu’il doit faire dénoncer ce frère qui l’a soutenu, aidé toute sa vie, qui est maintenant chirurgien et sauve des vie. Toutes les bonnes actions de son frère est son métier peuvent-ils justifier de laisser un crime impuni?
J’ai adoré le personnage de Bill grand frère protecteur poussé vers la carrière de chirurgien par un grand père autoritaire qui subvient à leurs besoins après la mort de leur père. En contre partie c’est lui qui prend les décisions pour Bill, Eugène et leur mère.
Un style très poétique, une très belle relation fraternelle, un roman qui se lit très bien, on ne voit même pas les pages défiler.
"PAR LE VENT PLEURÉ" de Ron Rash
Traduit par Isabelle Reinharez
Éditions du Seuil (GF)
Éditions Points (poche)
Deux frères, Bill et Eugene, grandissent sous la coupe de leur grand-père après le décès de leur père.
Le grand-père, médecin généraliste, est un tyran antipathique auquel personne ne peux s'opposer, ni ses patients, ni le shérif et encore moins la mère de Bill et Eugene. Sa devise est "dans la vie, on fait des choix et il faut accepter les conséquences de ces choix".
Le seul moment où les deux garçons peuvent échapper pour quelques heures à la bride du grand-père, c'est pendant leurs parties de pêche du dimanche, après la messe... Mais l'ombre du grand-père rôde toujours auprès d'eux puisqu'ils doivent lui ramener les truites qu'il adore manger.
Et c'est là que Bill et Eugene font la connaissance de Ligeia, une adolescente qui flirte avec la délinquance.
J'ai adoré "Par le vent pleuré".
A travers cette histoire, Ron Rash nous montre comment les deux frères se construiront émotionnellement. Si Bill, qui est le plus fort de caractère des deux, acceptera les conséquences de ses choix, il en sera autrement pour Eugene qui portera le poids de la culpabilité sur ses épaules...
Un livre conseillé et mis à l'honneur au mois de novembre dans le #PicaboRiverBookClub pour une lecture commune intitulée "le poche du mois"
Eté 69, année de tous les dangers
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Ceci est le deuxieme roman de Ron Rash que je découvre.
Autant @serena m'avait transporté littéralement dans les forêts des Appalaches au milieu de la tragédie , autant celui-ci m'a laissé de marbre.
Je ne dirais pas qu'il m'a déçu, mais il ne m'a pas convaincu par son scénario et ses personnages.
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Ici aussi la nature est hostile, sombre et dangereuse. Cet écrin sournois permettant la création d' une atmosphère angoissante. J'attendais toutefois des actions se passant "en extérieur". Là, on se trouve dans un huis-clos très "intimiste" et introspectif.
Eugène, le narrateur déroule sa lourde culpabilité, ses déceptions, cette adolescence chaotique qui l'ont conduit à une vie d'adulte hantée par l'alcoolisme. J'ai eu du mal à m'attacher à cet "anti-héros". De même avec les personnages secondaires.
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C'est un drame intimiste opposant deux frères qui se joue sous nos yeux, avec des allers-retours réguliers dans le temps, pour bien comprendre cette relation délétère avec le grand-père.
Une intrigue un peu convenue qui apporte des réponses et laisse d'autres questions en suspens.
Un roman noir au style poétique mais néanmoins avec une concision de mots pour appuyer les propos. J'ai bien retrouvé là "la patte" de l'auteur (lisez Serena, et vous comprendrez). Une écriture sauvage et lyrique.
Pour résumer, je vous dirais que ce n'est pas celui-ci que je vous conseillerais en premier si vous débutez dans la découverte de cet auteur formidable.
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Lu dans le cadre de la LC de novembre au #picaboriverbookclub
et pour le challenge du #theblacknovember
Ce roman est une petite déception pour moi car j'ai vu qu'il avait des critiques élogieuse. Je l'ai emprunté à la médiathèque municipale qui l'avait classé en "coup de coeur".
J'ai bien apprécié le début : deux frères qui rencontrent une belle sirène au bord de la rivière. Elle les séduit et les rapports sexuels très libres sont accompagnés d'alcool et de drogues médicamenteuse qu'un des frères vole chez le grand-père médecin. Celui çi est un sacré personnage, autoritaire. Il a repéré chez l'un de ses petits fils une "coordination oeil main" qui doit lui permettre de devenir un grand chirurgien. C'est une chose qui d'ailleurs va se réaliser.
Donc nous sommes projeté plusieurs dizaines d'années après ce bel été. Les ossements de la jeune fille ont été retrouvé et le plus jeune frère soupçonne l'autre d'être le meurtrier.
J'ai trouvé que les passages du passé au présent n'étaient pas très bien mené ainsi que le suspense. Et j'ai carrément décroché aux trois quart.
Heureusement la fin n'est pas mal. Je vais essayer un autre roman de cet auteur.
Je dois dire que je suis encore sous le coup de la lecture de "My absolute darling" et que j'attends toujours beaucoup des auteurs américains. Peut-être que ma déception vient de la.
Lorsque j'ai découvert une critique de ce livre dans un magazine littéraire j'ai été de suite interpellée, l'histoire et l'époque m'ont aussi immédiatement intéressé et il faut dire que le suspense autour de cette mystérieuse découverte macabre ne pouvait que m'attirer. Me voici donc après cette lecture pour vous dire tout le bien que j'en pense puisque je n'ai pas du tout été déçue.
Bill et Eugène sont deux frères vivant, après la mort de leur père, avec leur mère mais au crochet d'un grand-père très respecté dans cette petite ville de Sylva et qui décide de votre avenir sans vous consulter. En cet été les deux frères travaille dans le cabinet médical de leur grand-père, pendant leur temps libre ils se rendent à la rivière essentiellement pour pêcher. C'est ici qu'il feront la rencontre qui les marquera à jamais, celle avec Ligeia une jeune fille débarquée de Floride libre et dangereuse. Confrontés aux tentations, sexe, drogue, alcool, les deux frères deviendront rivaux usant le lien qui les lie.
Voilà les deux frères, quarante ans après, l'un devenu brillant chirurgien l'autre un écrivain alcoolique, face aux ossements de la jeune fille remontés à la surface, enfouis depuis tout ce temps dans les berges de la rivière. Une jeune fille qui disparaît mais n'est recherché par personne, comme si elle n'avait jamais existé. Eugène qui n'a jamais véritablement cru au départ de Ligeia se pose des tas de questions, d'autant plus que son frère Bill était parti la rejoindre pour l'accompagner à la gare. Que s'est-il donc passé ce jour là? Bill est-il responsable? et surtout pourquoi Ligeai a t-elle voulu quitter la ville si vite? Ligeai était le symbole de ce mouvement hippie et était comme une tâche sur le drap blanc de cette société moralisatrice et puritaine de l'époque.
Roman inspiré de faits réels, concentré sur les rapports familiaux, les liens fraternels autour d'une disparition, le récit fouille le passé à la recherche d'éléments susceptible d'apaiser le narrateur. Les relations entre les personnages deviennent plus nettes, le caractère de chacun se dévoile.
C'est mon premier roman de l'auteur et j'ai été happée par cette histoire, préjugés et valeurs morales guidant la vie des habitants de cette petite ville des Appalaches soudainement confrontée à un vent de liberté et aux mœurs hippies si éloignées des leurs. Je n'ose pas qualifier donner le nom de polar à ce roman car l'enquête autour de ces ossements ne sert qu'à expliquer les relations humaines.
Un excellent roman qui se lit très vite et qui me donne très envie de connaître les autres romans de l'auteur, lui qui a su en quelques pages me plonger dans le passé et me rafraîchir au bord de cette rivière.
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