"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alice, une jeune romancière ayant connu un succès fulgurant, quitte Dublin pour s'installer dans un village d'Irlande. Elle fait la connaissance de Felix sur un site de rencontres. Eileen, la meilleure amie d'Alice, préfère rester dans la capitale et travaille pour un magazine littéraire. Elle renoue avec Simon, un copain d'enfance qui n'a jamais caché son attirance pour elle. Malgré la distance, Alice et Eileen se parlent presque tous les jours, ou plutôt elles s'écrivent. Des e-mails aussi drôles qu'intimes où elles laissent libre cours à leurs réflexions sur le sexe, l'amour, l'argent, l'amitié, la politique.
Mais le monde s'assombrit. L'inégalité, l'injustice, la violence ne cessent de grandir. Comment continuer à se comprendre, s'aimer et admirer la beauté qui nous entoure quand le pire semble inévitable ?
Après Normal People, Sally Rooney nous fait partager les rêves et les déceptions de ces enfants du siècle avec une franchise et une justesse remarquables.
Tour l’art de l’écrivain réside, selon moi dans le fait de nous captiver avec des petits rien, des tracas du quotidien. Mission accomplie ici pour Sally Rooney avec son roman Où es-tu monde admirable ? On retrouve 4 trentenaires, 2 femmes et 2 hommes qui bien sûr vont par paire ou plutôt par couple et leur vision pessimiste de ce monde, leurs atermoiements, leurs questionnements face à ce qui est, ou qui aurait pu être, le « c’était mieux avant », le m’aime-t-il ? Que veut-elle ? En résumé rien de nouveau sous le soleil mais j’avoue que j’ai aimé retrouver dans ce roman, cette génération Y, avec Eileen, Alice, Félix, Simon et leur vision de notre monde racontée avec humour, ironie et un brin d’érotisme. Classique mais terriblement efficace !
Ma chronique : Titre élégant, tiré d'un poème de Schiller, qui m'a interpellée. Ouvrage contemporain, subtil, mais très nombriliste, pouvant autant plaire que déconcerter !
L'auteure peint la solitude et les angoisses existentielles des "Milléniaux" ( nés entre 90 et 2000) une génération plus dans l'interrogation que dans la passion, intellectualisant tout, surtout l'amour. Autres mœurs, autre époque. On est loin de l'amour sublime et coupable d'Anna Karénine et Vronski ou d'un "Solal épris d'Ariane juste le temps d'un battement de paupières." L'amour ici est souffreteux ! Ils mettent du temps à aimer, ne refusant pas le bonheur mais n'y croyant plus, hantés par la fin de la civilisation dans une société où la culture devient "un marketing de masse".
L'auteure décortique à la loupe les relations de quatre trentenaires dans un monde qui ne leur plait pas, qu'il trouve laid, un monde qui va mal.
Alice et Eileen se sont connues à l'université. Alice, auteure à succès, dépressive, s'isole dans la campagne irlandaise. Elle a rencontré Félix sur Tinder, pas vraiment un coup de foudre !
Eileen vit à Dublin, travaille pour une revue littéraire. Les deux ont connu des déceptions amoureuses. Elles communiquent par mail, évoquent pêle-mêle Jésus, le pardon, la politique, la planète, le sexe, la pauvreté, les inégalités, conscientes de leurs privilèges (surtout lors de leurs soirées de beuverie).
Les garçons m'ont paru moins torturés, surtout le beau Simon, doux, fiable, très croyant, amoureux d'Eileen depuis l'enfance.
Ouf ! une lueur d'espoir éclaire le dénouement .
J'ose espérer que cette morosité ne touche pas toute cette classe d'âge.!
Voilà une peinture au scalpel de notre époque, mais ce roman ne me laissera pas une empreinte indélébile,
J'aimerai connaitre votre avis !
Un roman en partie épistolaire qui s'écoute un peu. Beaucoup de vent brassé entre des trentenaires certes consentants mais qui n'ont pas grand chose à dire. Je me suis ennuyée ferme pendant une bonne partie du récit. Dès le départ, Alice et Félix ne m'ont pas accroché : je les ai trouvés superficiels et peu attachants. Eilen et Simon m'ont plu davantage car leur amitié est profonde dès le départ. Mais leur relation reste longtemps enlisée.
Mais dans ce livre, tout est mis sur le même plan, la narration comme les réflexions des personnages. Un peu compliqué à suivre. Et puis ces trentenaires sont tellement « clichés ».
Bref, un livre qui ne restera pas dans les annales. Je me suis demandée si la traduction était maitrisée ou si le texte original était lui aussi un peu pénible à lire.
Sally Rooney on aime ou on n’aime pas…et moi j’aime.
J’aime ce regard désabusé qu’elle porte sur ses personnages et sur la société.
J’aime cette façon qu’elle a de nous faire pénétrer dans l’intériorité de ses personnages.
J’aime son questionnement sur l’amour, les comportements sexuels, la religion, le pardon, la beauté, la laideur de l’époque, la course à la célébrité, la vacuité de certains combats, la chute des civilisations….
J’aime le format épistolaire de ce roman.
J’aime surtout qu’elle ait réussi à aborder tous ces sujets au travers d’une intrigue somme toute simple : deux histoires d’amour et une histoire d’amitié
Eileen et Simon sont amis depuis toujours. Alice et Eileen entretiennent une relation épistolaire. Alice tente l’aventure d’une vie de couple avec Regis, bien que tout les sépare. Alice est une autrice connue et célèbre, Regis partage sa vie entre l’entrepôt d’expédition de colis et ses soirées au pub. Tout au long du roman, nous assisterons aux échanges multiples, souvent à distance, jusqu’à ce que le hasard ou la volonté les ramènent à se rencontrer tous les quatre.
C’est surtout au travers de la correspondance entre Eileen et Alice que Sally Rooney nous propose sa vision du monde actuel, sur les thèmes des relations homme-femme, de l’amour, de l’amitié, de la religion ou de l’injustice et de la part de hasard qui construit les destins. Sans oublier les affres de la production littéraire et les conséquences de la célébrité.
Il règne dans ce roman une ambiance nihiliste certaine, sur le thème du c’était mieux avant, à présent tout est laid, tout est corrompu, et l’homme ne mérite pas d’être racheté. Certes la simple écoute d’un bulletin d’information suffit s’il en était besoin pour constater la dégradation de nos conditions de vie, mais le passé n’est pas forcément un paradis perdu.
C’est sombre, tristounet, et les quelques parties fines ne relèvent pas la marasme général.
Découverte de l’autrice, mais pas convaincue par le propos.
384 pages L'Olivier 19 août 2022
https://animallecteur.wordpress.com/2022/10/09/ou-es-tu-monde-admirable-sally-rooney/
Après ses deux merveilleux romans Normal People et Conversations entre amis, j’avais hâte de retrouver la plume envoutante de Rooney Sally.
Dans Où es-tu monde admirable ? on suit deux histoires d’amour (re)naissantes à travers l’amitié de deux jeunes femmes. Il y a Alice, une auteure à succès qui s’est réfugiée dans un ancien presbytère au bord de la mer après une dépression, Eileen, sa meilleure amie, rédactrice dans un magazine littéraire, avec qui Alice était en collocation à l’université à Dublin, Félix un jeune homme magasinier rencontré sur Tinder, célibataire, séducteur et à tendance dépressive et Simon, un attaché parlementaire, catholique pratiquant, et un ami de longue date d’Eileen.
C’est donc un roman choral qui retrace la vie de ces quatre personnages grâce à une conversation épistolaire entre les deux amies. L’histoire en soi n’est pas très originale et la structure est plutôt simple mais tout le pouvoir de Sally Rooney réside dans son écriture. Elle nous offre une vision percutante de la jeunesse et les enjeux auxquels elle doit faire face. Elle sonde le monde contemporain de manière ultra réaliste, elle scrute les esprits, les sentiments, les angoisses et les plaisirs des protagonistes et dresse le portrait d’une génération de trentenaire désabusée en cette période post covid.
Ces quatre personnages se donnent rendez-vous, se confient, partent en voyage, font l’amour, se disputent, se réconcilient. Ce roman parle de ruptures amoureuses, de dépression, de culpabilité, d’égoïsme, de la beauté, de l’impact environnemental et de l’écoanxiété qui en résulte, de la famille, des classes sociales, des difficultés économiques, de la maternité (dont le dernier chapitre est incroyable). Si j’ai trouvé les personnages moins attachants et plus distancés que dans les deux précédents, j’ai trouvé des réflexions politiques sur la société plus poussées.
Après trois livres, on peut dire que les romans de Sally Rooney sont une promesse d’une écriture subtile qui mêle poésie et mélancolie, une justesse des dialogues qu’on peut entendre avec leurs silences, leurs pauses, leurs intonations, des personnages réalistes, et le portrait d’une génération juste.
Pour moi, je dois avouer que cette lecture n'a pas été un coup de cœur et je me demande bien pourquoi car les critiques sont élogieuses.
A revoir ? Oui, certainement à relire.
Je n'ai rien contre les romans générationnels, même si les époques qu'ils évoquent peuvent n'avoir pas grand chose à voir avec la mienne.
C'est donc par curiosité que j'ai ouvert le quatrième livre de Sally Rooney.
Née en 1991, cette trentenaire est souvent présentée comme rien de moins que la nouvelle star des lettres irlandaises.
L'intrigue évolue autour de quatre personnages principaux. Alice est une jeune autrice. Elle quitte Dublin pour se réfugier dans un petit village. Via un site de rencontres, elle fait la connaissance de Felix.
Eileen, sa meilleure amie, est restée dans la capitale où elle travaille pour un magazine littéraire. Elle renoue avec Simon, un camarade d'enfance.
Avec l'éloignement, les deux copines communiquent par mails dans lesquels elles s'interrogent sur la destruction de la planète, la surconsommation, le capitalisme, les crises migratoires, un fourre-tout verbeux pour scander les maux de notre temps qui m'a tellement agacée que j'ai abandonné la lecture à la page 134 (version numérique).
Avec ces quatre millenials, Sally Rooney esquisse le portrait d'une génération désabusée et désillusionnée parce qu'elle n'a jamais eu d'illusions.
Alors que tout fout le camp, l'amour n'est-il pas la seule aventure intéressante ?
http://papivore.net/litterature-anglophone/critique-ou-es-tu-monde-admirable-sally-rooney-lolivier/
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