Édition bilingue et critique de l'oraison funèbre prononcée par Benedetto Varchi à l'occasion de la mort de Michelangelo Buonarrotti en 1564 et publiée la même année.
Cet écrit constitue une troisième « Vie de Michel-Ange » (après celle de Giorgio Vasari et d'Ascanio Condivi). La préface et l'appareil de notes mettent en évidence les enjeux politiques et artistiques de ces funérailles qui mobilisèrent lettrés et artistes de l'Académie florentine et de l'Académie de dessin.
Les funérailles florentines de Michel-Ange furent l'occasion d'une récupération politique du grand artiste florentin, dont les Médicis n'étaient parvenus qu'à rapatrier le cadavre. Benedetto Varchi, un ex-républicain, auteur d'un traité d'esthétique (Deux leçons sur l'art) où il avait révélé le Michel-Ange poète et publié le seul texte théorique sur l'art, jamais rédigé par Michel-Ange, fut chargé de prononcer une oraison funèbre.
Malgré les contraintes et les enjeux politiques, Varchi parvint à rendre hommage à un Michel-Ange différent du triple artiste (sculpteur-peintre-architecte) auquel Vasari et Borghini cantonnèrent Michel-Ange, en valorisant le poète, le philosophe, voire le « théologien ».
Il s'agissait de défendre Michel-Ange d'un certain nombre d'accusations qui s'étaient accumulées à la fin de sa vie, concernant sa vie privée, son enseignement, ses convictions politiques et son orthodoxie religieuse. Plus qu'une oraison funèbre, dont Varchi était considéré un maître, ce texte est une plaidoirie en faveur d'un Michel-Ange hétérodoxe et alternatif au Michel-Ange vasarien.
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