"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En septembre 1939, Spike Milligan, jeune Londonien de 21 ans, reçoit du gouvernement de Sa Gracieuse Majesté un carton l'invitant à participer à la guerre. Cramponné à son doudou, il est arraché à la douceur d'un foyer des plus loufoques et envoyé sur la côte sud de l'Angleterre ; il s'y illustre d'emblée en tentant d'abattre un avion nazi à l'aide d'une simple brique... Mais, très vite, l'artilleur Milligan préfère se prélasser sur sa paillasse, jouer de la trompette et se laisser aller aux plaisanteries et aux farces de caserne, avant d'être envoyé manu militari sur le front d'Afrique du Nord... Avec un humour irrésistible, Spike nous décrit les personnalités et les grandes manoeuvres de son unité indisciplinée et goguenarde, transformant le « comique troupier » en grand art.
Après avoir ri à la lecture du second tome des mémoire de guerre de Spike Milligan « Opération renard du désert « , je m’attaque au premier tome avec le même enthousiasme.
« Un dimanche, alors que Maman était occupée à rejointoyer les murs de la maison, Papa s’offrit le luxe d’ouvrir une de ces enveloppes. Il trouva dedans une invitation -rédigée avec beaucoup de roublardise- à prendre part à la Seconde Guerre mondiale avec, pour commencer, une solde de sept shillings et six pense la semaine, tout compris ».
Et oui, sa Gracieuse Majesté envoie des invitations à combattre. Il a bien fallu, ne serait-ce que par courtoisie, que Milligan obtempère à cette invitation non négociable.
Me voici embarquée dans un récit où « La septième compagnie » fait plate figure, je suis Milligan, devenu opérateur radio, dans les différentes étapes de son incorporation, ses différents déménagements.
Ce livre n’est pas pour les âmes insensibles aux calembours de militaires où il est beaucoup question de cul, flatulences (certains mâles ayant connu le service militaire se reconnaîtront dans le concours de mise en feu desdites flatulences!)), de filles, ça baise beaucoup dans le bosquets. Oui, c’est quelque peu mal pensant, la femme n’y a pas le beau rôle, mais, soyons honnête, les militaires non plus. Quelle débandade ! Quelle rigolade !
Milligan, avec ses copains de beuverie, de fêtes, mais aussi d’orchestre de jazz, multiplient les insubordinations, les farces, l’amitié.
Tout ceci lui vaudra un départ pour l’Afrique du Nord, l’Algérie plus précisément. Le voyage en train les menant au bateau est moins… Un moment de peur, d’introspection, de questionnement « Dans le noir, je fumais une clope et me perdis ans mes pensées… Nous partions à la guerre. En reviendrais-je seulement ? Aurais-je peur ? Etais-je assez costaud pour survivre à un projectile allemand tiré à bout portant ? Etais-je vraiment capable d’enfoncer une baïonnette dans le corps d’un de mes semblables -de la faire pivoter- et de la ressortir ? Car enfin, je vous le demande, qu’allaient penser les voisins ? » Oui, il faut bien une petit pirouette.
Tout le récit est au passé voir au passé du subjonctif sans que ce soit redondant. Seuls les dialogues sont au présent. Chapeau à la traductrice, quoiqu’elle a dû bien se gondoler en traduisant.
Spike Milligan a retrouvé au paradis des humoristes Coluche et Desproges avec qui il doit bien se marrer. Les Monty Python ont déifier Milligan, Gotlib est marqué par son « Goon Show », ça vous fait de sacrés références, non.
Vous aimez l’humour anglais, ce livre est pour vous. Découvrez-le. Si Milligan n’a pu faire chuter Adolf Hitler, (non mais, espèce de vantard!), il m’a offert de bonnes soirées le sourire, voire plus si affinité, aux lèvres.
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