"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« J'avais commencé à hiberner tant bien que mal à la mi-juin de l'an 2000. J'avais vingt-six ans... J'ai pris des cachets à haute dose et je dormais jour et nuit, avec des pauses de deux à trois heures. Je trouvais ça bien. Je faisais enfin quelque chose qui comptait vraiment. Le sommeil me semblait productif. Quelque chose était en train de se mettre en place. En mon for intérieur, je savais - c'était peut-être la seule chose que mon for intérieur ait sue à l'époque - qu'une fois que j'aurais assez dormi, j'irais bien. Je serais renouvelée, ressuscitée... Ma vie passée ne serait qu'un rêve, et je pourrais sans regret repartir de zéro, renforcée par la béatitude et la sérénité que j'aurais accumulées pendant mon année de repos et de détente. » Jeune, belle, riche, fraîchement diplômée de l'université de Columbia, l'héroïne du nouveau roman d'Ottessa Moshfegh décide de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s'assommant de somnifères. Tandis que l'on passe de l'hilarité au rire jaune en découvrant les tribulations de cette Oblomov de la génération Y qui somnole d'un bout à l'autre du récit, la romancière s'attaque aux travers de son temps avec une lucidité implacable, et à sa manière, méchamment drôle.
"Le meilleur roman existentialiste qui n'ait pas été écrit par un auteur français." Kirkus Review
Mon année de repos et de détente c’est l’histoire d’une jeune femme belle, riche et intelligente qui décide, par un acte absurde contre une société absurde qui n’a plus de sens pour elle, qui ne veut plus être en représentation de rendre des comptes, de s’abandonner aux bras de Morphée pendant une année entière. A priori on peut se dire que plus de 300 pages sur une fille qui ingurgite tout un tas de médoc, anxiolytiques, somnifères et qui somnole du début à la fin c’est long, mais on est très vite happé par le vide.
Cette jeune femme dont on ne connaît pas le nom, cherche en réalité à fuir et à oublier. Oublier la mort de ses parents bien qu’elle n’ai jamais été proche d’eux, oublier Trevor son amant pour qui elle ne représente pas grand chose, oublier ses voisins riches et botoxés de son immeuble de l’Upper East Side. Oublier ces artistes qu’elle expose dans une galerie d’art qui se veulent être subversifs alors qu’ils sont tout simplement complètement barrés. Pendant cette année de flou, elle multiplie les souvenirs, elle reçoit la visite de sa meilleure et unique amie, Reva, une boulimique qui cherche à tout pris à se fondre dans le New York chic, elle rend visite à sa psy Dr Tutle complétement déjantée une fois par mois, qui lui prescrit sans se poser de questions tout un tas de somnifères et oublie ce que lui raconte sa patiente notamment au sujet de ses parents qui sont tous les deux morts à quelques mois d’intervalle, elle se rend aussi régulièrement à la bodega en bas de chez elle tenue par des égyptiens pour se ravitailler en café et en gâteaux emballés sous vide.
Cette histoire est caustique, grave, désespérée, mortifère, décapante et féroce. On rit jaune tout du long tellement cette idée de se mettre au repos pendant une année est improbable. Mon année de repos et de détente a été une très belle surprise, l’écriture est fluide et on se laisse vite emporté par ces personnages clichés mais bien construits. Ottessa Moshfegh réussit un tour de force, celui de faire une véritable critique de la société de manière triste, pathétique et absurde. Elle fait l’éloge d’un renoncement d’une génération qui ne fait que se donner en spectacle et qui doit donner sans arrêt le meilleur d’elle-même.
https://animallecteur.wordpress.com/2022/02/08/mon-annee-de-repos-et-de-detente-ottessa-moshfegh/
Quand on aime dormir comme moi, lire ce roman c'est un peu comme se retrouver devant un gâteau au chocolat.
Sauf qu'il manque de moelleux ce gâteau dont les principaux ingrédients sont les barbituriques, anxiolytiques, somnifères et autres calmants en tout genre.
En effet si notre jeune, belle et riche héroïne décide d'hiberner pendant un an, c'est parce qu'elle sombre dans la dépression. Après son année de repos et de détente elle espère bien « repartir de zéro renforcée par la béatitude et la sérénité accumulées ».
Et c'est parti pour des allers-retours du lit au canapé (devant une bonne vieille cassette VHS), entrecoupés par des visites de son amie Reva et par des crises de somnambulisme aux allures de « very bad trip ».
Va-t-elle y arriver ?
Un roman existentiel qui se lit rapidement, provocateur, parfois cruel, à l'humour tranchant et peuplé de personnages parfois caricaturaux.
Mon petit doigt me dit que vous allez probablement adorer ou détester.
Mon année de repos et de détente - Ottessa Mshfegh - 2018
Quel roman atypique! La narratrice, belle jeune femme, diplômé de Columbia et travaillant dans une galerie d'art, décide en 2000 d'hiberner. Elle se bourre de médicaments, perd pied malgré ses visites mensuelles chez une psy, Dr Turtle. Elle s'enfonce dans ce brouillard de médicaments, pour oublier la mort de ses parents, pour oublier son métier vide de sens, pour ne pas penser à sa vie sentimentale inexistante, à son amant Trevor minable amant qui n'aime que les pipes.
Reva, sa seule amie, traverse cette existence embuée en pointillés, venant déverser sa tristesse face à sa mère mourante, son mal être de boulimique souhaitant se conformer à un idéal de femme de "magazine" et son histoire d'amour bancale avec son patron qui ne la respecte pas.
Ces deux solitudes cohabitent sans vraiment se rencontrer, chacune trainant son malheur et son désespoir et s'y enfonçant chaque jour un peu plus. La narratrice nous dépeint une génération abimée, torturée, seule face aux grandes questions existentielles de l'entrée dans l'âge adulte.
Je regrette que les archétypes soient si nombreux : la narratrice est jeune belle riche blonde talentueuse. La dépendance aux anxiolytiques et autres antidépresseurs ressemblent davantage à une page du Vidal qu'à une vraie plongée dans le mal être de cette jeune femme.
J'ai trainé ce livre, me suis lassé de cette narration répétitive et si pauvre, ai observé les personnages sans jamais m'attacher....Une lecture qui ne me laissera que peu de souvenirs. Le sujet était pourtant prometteur et aurait pu être extraordinaire. Un flop ;-(
Roman lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche.
Mon année de repos et de détente – Ottessa Moshfegh
Un livre pas de tout repos pour la protagoniste qui essaye tant bien que mal d’hiberner à sa façon !
Héritière à 26 ans en 2000, elle décide de quitter son boulot pour ressembler à cette génération Y et ainsi profiter de son appartement pour y dormir et regarder des films et séries.
« Ah, le sommeil. Rien ne pouvait me donner autant de plaisir, autant de liberté, le pouvoir de sentir, de bouger, de penser, d’imaginer, lien des misères de ma conscience éveillée. »
Ottessa Moshfegh réussit à confronter son héroïne à l’aversion prononcée de ce monde qui déplaît.
Une écriture bien maîtrisée dans son style, choquant par certaines scènes, irrévérencieux en amitié, avec de l’humour caustique et des lignes décapantes.
Ne plaira pas à tout le monde !
La narratrice, qui n’est jamais nommée, a 26 ans en juin 2000 quand elle commence sa longue hibernation.
Elle dort toute la journée avec uniquement quelques heures de « veille » par jour.
Elle est orpheline et financièrement très à l’aise , elle travaille tout de même dans une galerie d’art, mais ne se sent plus à sa place dans cette société, parmi les autres. Elle cherche, par la prise de tranquillisants et d’anti dépresseurs à rendre sa vie plus supportable. Elle rencontre ensuite le docteur Tuttle, psychiatre très complaisante, qui la fournit en somnifères de plus en plus puissants. Elle se rend compte que ses longues périodes de sommeil lui permettent de se soustraire à la réalité et décide donc d’hiberner, après une courte et décevante expérience professionnelle dans une galerie d’art. Par bribes elle raconte son enfance et sa déception amoureuse.
Nous sommes ici face à un roman existentiel, sombre et glaçant, sur la descente aux enfers et la dépression sévère d’une jeune femme qui ne se reconnaît plus dans la société où elle vit et qui désire avant tout dormir pour oublier.
Ici le sommeil est vu comme refuge et régénérescence auquel tend la narratrice afin de renaître à une vie plus profonde, fondamentale et débarrassée de toute superficialité.
Je ne savais pas par où commencer pour faire un retour sur cette lecture, très particulière à mon avis. Je ne pourrai ni conseiller ce livre ni de vous dire de ne pas le lire. J'ai pas pu l'abandonner car je voulais comprendre cette heroïne.
Ce roman est une version assez noire de la princesse au bois dormant.
L'héroïne, 26 ans, veut dormir. Elle ne veut plus rendre de compte à personne, ne veut plus faire partie de la vie (sans vouloir pour autant mourir).
Elle rencontre son médecin, le Docteur Turttle, un médecin peu recommandable qui lui prescrit une diversité d'anxiolytiques, somnifères et autres calmants plus étonnant les uns que les autres.
Dormir pour oublier.
Dormir pour oublier la mort de ses parents.
Dormir pour oublier l'absence d'amour de ses parents pendant toute sa vie.
Dormir pour oublier ses relations toxiques, notamment celle avec Trevor ou celle avec Reva.
Dormir pour oublier l'hypocrisie et le m'as-tu-vu de sa sphère professionnelle.
Je pense être passée à côté de la morale, du message qu'a voulu faire passer l'auteure. J'ai suivi cette jeune fille tout du long de son hibernation sans comprendre pourquoi elle se faisait endurer tout ça.
A quoi bon se lever le matin ? Le personnage principal de ce roman a trouvé la parade. Métro, boulot, dodo : trop peu pour elle. Ce sera plutôt Xanax, Benadryl et Tramadol. Se gaver de médicaments et dormir le plus possible. Ce roman, c’est un peu l’apologie de la sieste et des médicaments en tout genre, dont l’énumération est assez soporifique. Néanmoins, à côté de cette intrigue assommante, l’auteur dresse une intéressante satire sociale, et dévoile des dons de portraitistes qui parfois vous feront mourir de rire! Tout le monde en prend pour son grade ! A lire, cet hiver, en pyjama!
Récit très original et hilarant sur une jeune personne ayant décidé de mettre sa vie en parenthèse après une déception amoureuse. La chute est introuvable.
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