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En se fondant sur un ensemble important de documents inédits (dessins, correspondances, projets de textes théoriques) ainsi que sur les nombreuses recherches menées depuis une dizaine d'années en France et aux Etats-Unis, cet ouvrage a pour ambition de proposer une interprétation générale du fauvisme, en tant qu'événement et rupture dans l'histoire de la représentation en Occident. Sa thèse est que l'énergie fondatrice du mouvement fauve s'est essentiellement déployée dans le dialogue entre Matisse et Derain, sur un plan intellectuel autant que sur un plan formel. En particulier, la pensée de l'image et l'impact de cette pensée sur la modernité
En particulier plutôt de que de s'interroger sans fin sur les frontières du mouvement, de gloser sur les artistes qui en ont fait ou non partie, sur la durée de cette appartenance, en France ou dans le reste de l'Europe, de déceler des phénomènes de pré- ou de post-fauvisme, etc., les auteurs ont choisi de recentrer radicalement l'analyse sur un fait doté à leurs yeux d'une signification fondamentale : cette proximité passionnée, cette complicité tendue qui s'est manifestée pendant un peu de moins de quatre ans entre Matisse et Derain, de dix ans son cadet. En dépit de la différence d'âge, cette relation ne peut être simplement abordée comme une relation de maître à disciple. Certes, la figure de Matisse est dominante mais elle n'a pu l'être, ou plutôt le devenir, au cours de ces années, que grâce à la stimulation engendrée par le contact avec le jeune peintre de Chatou. Celui-ci, autant par ses doutes que par ses audaces, par ses retombées que par ses élans, formule et incarne, extériorise et donc rend sensible ce qui s'opère dans les couches profondes de l'oeuvre matissien et, selon des tonalités spécifiques, dans le sien propre. Il est l'opérateur de la catastrophe et du dévoilement : catastrophe de la tradition de la représentation ; dévoilement d'un nouveau régime de l'image, enraciné dans l'immédiateté, entièrement accompli dans le processus même du faire. Dans et par l'image ainsi expérimentée, les deux peintres ont soudain la sensation que toutes les dimensions du rapport entre l'individu et le monde, entre subjectivité et objectivité vont pouvoir entrer en fusion : le concept (c'est-à-dire la pensée), l'objet (c'est-à-dire la perception sensorielle), l'action (c'est-à-dire le désir). Cette découverte de l'infinité du sens dans la pratique la plus immédiate et la plus physique de la matière, cette abolition des frontières entre le faire et le fait, entre le pensé et le perçu, sont assumées par Derain, non sans vertige, lorsqu'il écrit à Matisse, de Londres, en 1906 : « Nous avons l'infini entre les mains ».
Evidemment, cette révolution n'a pas eu lieu sans signes avant-coureurs, sans phénomènes parallèles ni échos de toutes sortes. C'est pourquoi l'environnement des deux peintres exige d'être étudié en détail : leurs amis peintres, marchands, collectionneurs, critiques ; leurs références visuelles, glanées dans les expositions, dans les musées ; leurs lectures ; les lieux qu'ils ont fréquentés. A partir de là, l'étude devrait permettre d'approfondir, en en respectant la complexité intrinsèque, la notion de rupture dans l'histoire des formes, et la contrebalancer par la mise au jour d'articulations fondamentales avec le monde alentour.
Evidemment, aussi, ce dialogue n'a pas été fondé seulement sur une unité de pensée mais sur des différences, ce qui devrait conduire à repenser également la notion d'influence réciproque entre deux artistes, en histoire de l'art (sans pour autant la révoquer par principe). L'étude des oeuvres, picturales, graphiques, sculptées, de leurs évolutions, de leurs constantes, la mise en évidence des distances et des échos entre elles, seront d'autant plus éclairantes qu'elles seront fondées, en l'occurrence, sur un corpus limité dans le temps, qui pourra donc être illustré de manière assez exhaustive. A ces illustrations seront reliés des ensembles documentaires, en grande partie inédits, publiés en annexe : carnet de croquis de Derain durant sont séjour à Londres, correspondance d'un intérêt capital pour la théorisation du fauvisme entre Derain et Matisse, archives commerciales du marchand Vollard, etc. longue de plus de 32 000 mots une chronologie critique enrichie de reproduction de critiques contemporaines, restitue dans le détail ces années de fermentation créatrice qui ont vu l'élaboration du fauvisme.
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