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Oubliée, Madame de Tourzel figure pourtant dans les premiers rangs parmi les acteurs de la tragédie qu'a représentée la Révolution française dans ses débuts.
Issue des familles les plus huppées de la cour, elle fait un riche mariage et jouit de la douceur de vivre dans son château d'Abondant, aujourd'hui dans l'Eure-et-Loir. Veuve à trente-sept ans, déterminée et sérieuse, elle veille attentivement à l'éducation puis au mariage de ses enfants, ce qui lui vaut l'estime de la cour.
Gouvernante des enfants de Louis XVI et Marie-Antoinette après la prise de la Bastille, elle est présente lorsque les souverains sont ramenés à Paris en octobre 1789, lors de la fuite ratée vers Montmédy en avril 1791 et enfin lors des émeutes des 20 juin et 10 août 1792. Elle suit la famille royale dans son internement à la tour du Temple. Incarcérée peu après à la prison de La Force, sa vie ne tient qu'à un fil lors des massacres de Septembre.
Elle en réchappe. Le Directoire puis l'Empire la surveillent. Il lui arrive de rêver que son petit Louis XVII, a survécu à l'enfer de la prison du Temple. Sous la Restauration, elle est faite duchesse.
En partant de ses Mémoires et des Souvenirs de sa fille, Pauline de Béarn, Jacques Bernot, juriste et historien, trace un premier portait de Madame de Tourzel. Ayant tout sacrifié au roi par devoir d'état, celle-ci apparaît, en définitive, comme une ultime et digne incarnation de la noblesse de cour face à la société bourgeoise du XIXe siècle.
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