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Le président Macron aime se présenter en bras de chemise. Que montre ce choix vestimentaire ? De la désinvolture ? Une disposition permanente au travail ? Le droit d'entrer chez nous comme s'il était chez lui, à la façon des rois ? Qui sont "les gens qui ne sont rien" ? Les pauvres ? Comment affirmer que les Français n'ont pas voulu la mort de Louis XVI ? Emmanuel Macron, homme d'argent, voudrait passer pour un homme de culture, "moderne" , "sympa" , et même : en bras de chemise ! Ministre de l'économie puis président de la République, il a vendu Alstom, aux Américains, a privatisé à tout-va, sacrifié le climat et la nature aux lobbies.
Au-delà des critiques particulières, des questions politiques de fond se posent : A quoi sert ce roi élu que la Ve république appelle "président" ? Pourquoi n'a-t-il aucun compte à rendre ? Ne peut-on parler de haute trahison ?
Un essai à charge fort bien documenté
« D’abord, un constat : Emmanuel Macron se montre souvent en bras de chemise. On a vu pire crime, évidemment, mais est-ce pour autant un détail insignifiant ? »
Sa veste, il ne l’ôte que pour les subalternes, ministres compris, pour « ceux qui ne sont rien » pour bien montrer sa supériorité, parce que lui, il peut le faire, il est légitime, il règne sur la France.
Il travaille, lui, il est responsable. Il n’a pas besoin de traverser la rue pour trouver un emploi, d’autres se sont toujours occupés de le pousser vers ce but ultime, la présidence de la République.
Cette posture, en bras de chemise est plus du domaine de la communication que de la gouvernance « Mieux qu’un programme, un style, un signe distinctif (mais distinction au sens de reconnaissance plutôt que d’élégance). Ne s’est-il pas fait tout seul, lui que personne ne connaissait il y avait encore peu encore, sans le soutien d’un vieux parti, lui qui, en quelques semaines se retrouve propulsé dans les étoiles ?» La République en Marche s’avère être la Royauté en Marche Forcée, sans s’occuper plus avant de ceux qui restent sur le bas-côté, ces gens qui lui coûtent un pognon fou.
Cet homme que nous n’avons pas vu venir, cet homme qui a ringardisé la droite et la gauche, se pose en sauveur du pays face à ce qui reste d’opposition, à savoir Mme Le Pen, en sauveur de notre économie.
Cet essai n’est pas qu’à charge contre Macron, président actuel, mais de tous les présidents car « Depuis que les élections législatives suivent de près l’élection présidentielle, la Chambre des députés ne fait plus qu’entériner ses décision, et toute opposition reste formelle, ce qui revient à abolir la séparation des pouvoirs », sans compter les journalistes et autres éditorialistes aux ordres. Il faut ajouter, concernant plus particulièrement notre Jupiter, ses amis de la finance. N’oublions pas d’où il vient.
Son amour d’Amérique est flagrant « Il écoutait déjà la Marseillaise avec la main sur le cœur » sans parler de ses anglicismes ou américanismes continus.
« Il faut des jeunes français qui aient envie de devenir milliardaires » Que bel idéal ! Ne faites pas attention à ceux que vous laissez sur le bas-côté, ce ne sont plus des sans-dents, mais des « gens qui ne sont rien ». Souvenez-vous, ils « n’ont qu’à traverser la rue pour trouver du travail » Et encore celle-ci « « Ces gens-là » (en l’occurrence les employés d’un abattoir) sont des « illettrés » (17 septembre 2014). Les pauvres lui coûtent un pognon de dingue », inutilement puisqu’ils « restent pauvres (15 septembre 2018). »
Macron a tout un vocabulaire pour rabaisser les travailleurs, ouvriers, petites mains, indispensables à l’industrie. Il les qualifie de « gaulois réfractaires » qui ne sont pas ceux de l’Histoire, mais « à coup sûr, Astérix et Obélix ». Il entend les gilets jaunes, mais ne les écoute pas. Il en va de même pour tous.
Tous ces mots, ces paroles ne seraient pas grand-chose s’il n’y avait la morgue qui l’accompagne et l’abandon, à des puissances étrangères des pans de notre industrie.
« Lorsque Macron partira, il laissera un pays dévasté, une industrie sacrifiée, des services publics démantelés, des monuments en ruine, une biodiversité agonisante, une agriculture exsangue, une justice impuissante, une santé publique à genoux, une éducation garderie. »
Le pire, pour Armand Farrachi, est que cet homme n’a aucun compte à rendre à la société ou à la justice « Ils ont failli à leur mission : défendre l’intérêt général de la nation et des citoyens au-delà des intérêts particuliers. Si la notion des trahison est ambiguë, même dans un contexte de guerre économique, celle de forfaiture l’est moins. »
Un essai, qui n’y va pas avec le dos de la cuillère. L’écriture est mordante, l’essai très étayé. Même si je ne suis pas d’accord avec tout (black-blocs), j’ai beaucoup apprécié cette lecture. La position de laisser ouverts les super et hypermarchés au lieu des boutiques indépendantes est une belle démonstration des choix et préférences de notre Jupiter ?.
Cap sur les prochaines élections. Macron se prendra t-il une veste ?
Avec ce titre, je découvre la collection « Boucan » des éditions Serge Safran et... ça fait du bruit !
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Serge Safran: je découvre cette collection Boucan des éditions que j'apprécie. Je ne lirai sans doute pas ce livre, cette chronique bien faite me suffira: les livres politiques sont trop éphémères (sauf si je le trouve en bibliothèque)