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Le geste de la danse, plein de la gravité sublimée. Le pinceau étalant la matière onctueuse sur la toile. Ou les doigts dans la terre chamottée créant une sculpture. Je me suis essayée à ces différents arts, jeune adulte. Toute cette énergie à apprendre, énergie ardente et juvénile, où l'on tâtonne dans ses apprentissages des arts, où l'on se découvre autant que l'on découvre les matières enseignées.
Ce sont les balbutiements de la vie artistique qui garde toute sa viridité. Ce mot pour signifier la verdeur des choses, c'est-à-dire ce qui donne la couleur verte. Mais aussi prenons-le dans le sens de la précocité au sens de commencement. Ces carnets esquissent le temps de propédeutique quand sont donnés les éléments de connaissance préalable. Les premiers jets, les premières ébauches où l'on trouve, fort de ses intuitions artistiques, toute son étoffe à sa sensibilité artistique pétris dans des moyens d'expression variée. Alors on trouve son style après l'apprentissage, après les premiers pas qui peuvent nous conduire au sommet comme la danseuse Céline Galli que j'avais eu la chance d'interviewer, elle qui a mené son art jusqu'au bout.
Outre la vie que m'a procurée le suivi des cours à l'époque, 2001-2004, ce florilège d'arts essayés, amorcés, trouve aujourd'hui sa résultante dans le petit ouvrage que vous tenez entre les mains. C'est une ode aux professeurs qui nous enseignent bien souvent le meilleur d'eux-mêmes. Une ode à la recherche intérieure, ce lieu d'où naît la création. Et l'amour l'instiguant. Donnant la source d'inspiration. L'amour de la vie, l'amour des autres et même celui de Dieu. Car la passion et l'enthousiasme tâtonnant dans mes premiers pas dans les arts m'ont fait m'émerveiller de la beauté de la vie. Il serait formidable que ces lignes qui vont suivre aient un écho intérieur avec l'expérience de la lectrice ou du lecteur que vous êtes.
« Alors, derrière cette personnalité irradiant l'équilibre, on cherche, pour un tel résultat, quelle est la maîtrise d'un torrent qui pourrait être bouillonnant, déchaîné, fougueux. « C'est facile d'être danseuse ? » « Non », répond Céline Galli. À 36 ans, elle fait partie de l'un des ballets les plus prestigieux au monde, celui du chorégraphe Angelin Preljocaj, c'est quelque chose quand même, une preuve d'exigence de soi exceptionnelle. Un surpassement. Elle lui sait gré de l'avoir choisie depuis dix ans : une rétribution justifiée de ses capacités, un tremplin vers le dépassement de soi. Établie dans un ballet, cela freine-t-il l'exigence ? « Non, pas du tout, c'est un caractère de ne pas s'installer dans ses acquis, d'avoir toujours le besoin de se dépasser. On n'est jamais arrivé », glisse-t-elle plus loin. Tiens, voilà donc le premier secret. »
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