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C'est en 1968, alors que la Hochschule für Gestaltung d'Ulm, école mythique héritière du Bauhaus, est menacée de fermeture, que l'idée de son transfert à Paris émerge.
C'est sous la houlette de Claude Schnaidt, dernier vicerecteur de l'école d'Ulm, que l'idée d'un « Institut de l'environnement » sur le modèle pédagogique du College of Environmental Design de Berkeley prend forme.
Le bâtiment expressément élaboré par Robert Joly et Jean Prouvé est inauguré à peine deux années plus tard, rue Érasme.
Cette nouvelle institution aux allures de laboratoire pédagogique s'inscrit dans une mouvance pluridisciplinaire, à laquelle collabore un « collège d'enseignants-chercheurs » tous tournés vers l'objectif d'optimiser l'aménagement du cadre de vie. Une équipe de praticiens d'horizons différents est aussitôt recrutée:
L'urbaniste Jacques Allégret, l'architecte Claude Schnaidt, le designer Claude Braunstein, Manfred Eisenbeis, spécialiste en communication visuelle, diplômé d'Ulm, rejoignent des théoriciens en sciences humaines comme le sociologue Antoine Haumont, le psychologue Christian Gaillard ou l'économiste Odile Hanappe.
Ils initient à la recherche une première promotion de 80 « stagiaires ». Parmi eux, l'artiste Daniel Dezeuze, les fondateurs du collectif de graphistes Grapus, la designer japonaise Akiko Takehara ou encore Chilpéric de Boiscuillé, futur fondateur de l'école du paysage de Blois.
Aujourd'hui, tous gardent un souvenir ému de cette expérience, certains n'hésitant pas à parler de l'Institut de l'environnement comme d'une véritable « Abbaye de Thélème ».
Ce temple de la fertilisation croisée, ce laboratoire pédagogique giron de la recherche en design en France fut pourtant démantelé dès l'été 1971, reconfiguré en un centre de recherche spécialisé, cloisonné. Le « bâtiment Érasme » fut finalement récupéré par l'ENSAD en 1975 et détruit à la fin des années 1990 - malgré un intéressant projet de réhabilitation esquissé par Roger Tallon.
Fruit d'une longue enquête, nourrie par des documents d'archives inédits ainsi que par de nombreux entretiens avec d'anciens acteurs de l'Institut de l'Environnement, ce projet éditorial se propose de revenir en détail sur l'histoire de cette expérience institutionnelle exceptionnelle mais à présent oubliée.
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