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L'impot du sang

Couverture du livre « L'impot du sang » de Herve Drevillon aux éditions Tallandier
  • Date de parution :
  • Editeur : Tallandier
  • EAN : 9782847342475
  • Série : (-)
  • Support : Papier
  • Nombre de pages : 526
  • Collection : (-)
  • Genre : Histoire
  • Thème : Histoire
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

On ne retient de Louis XIV que Versailles, la Cour selon Saint-Simon, les maîtresses, ou, dans la légende noire, les lettres de cachet, la persécution des protestants et la misère des peuples. C'est négliger un peu vite le phénomène essentiel qui insuffle le règne personnel de Louis le Grand :... Voir plus

On ne retient de Louis XIV que Versailles, la Cour selon Saint-Simon, les maîtresses, ou, dans la légende noire, les lettres de cachet, la persécution des protestants et la misère des peuples. C'est négliger un peu vite le phénomène essentiel qui insuffle le règne personnel de Louis le Grand : de 1661 à 1715, la France fut presque continûment sur le pied de guerre. Ce ne fut pas une guerre en dentelles, mais une succession de sièges harassants, de marches et contremarches épuisants, de batailles sanglantes. L'effort de mobilisation fut immense : un million d'hommes et vingt mille officiers répondirent à l'appel du souverain. La conscription n'aurait pu fournir tous les soldats et, quant aux officiers, le ban et l'arrière-ban, héritage médiéval, n'étaient plus qu'un vague souvenir. Mobilisant des sources diverses (mémoires, traités, correspondances, états de services, etc.), Hervé Drévillon jette un regard inédit sur l'armée de Condé, de Turenne, de D'Artagnan, de Villars, retrace ici les engagements, les combats et les valeurs des officiers de Louis XIV. La noblesse française a manifesté un attrait constant pour le métier des armes. Les officiers n'étaient pas de « petits marquis » allant passer une saison à la guerre, échangeant les plaisirs de Versailles pour la satisfaction de leurs pulsions meurtrières. Ils s'engageaient durablement dans une véritable carrière. L'ambition ou le désir d'ascension sociale ne saurait l'expliquer : de nombreuses contraintes réglementaires pesaient sur l'avancement, il fallait acheter sa charge et entretenir la troupe. L'endettement, voire la ruine, a sanctionné plus d'une carrière d'officier. C'est bien l'honneur qui poussait au service du roi : non pas un code éthéré, mais un ensemble complexe de gestes, d'attitudes et de discours où convergeaient les valeurs nobiliaires et une méritocratie naissante. Cette étude fondamentale met à mal l'image classique de l'absolutisme, celle d'une noblesse esclave, prisonnière de la cage dorée de Versailles, tandis qu'au dessous souffrent les humbles. Louis XIV a certes domestiqué d'Artagnan, il ne l'a pas asservi. La noblesse française s'est volontairement coulée dans un moule, elle n'a pas dérogé à l'honneur. Elle s'est disciplinée parce que le fonctionnement de la machine militaire l'exigeait. Et en créant la figure de l'officier professionnel, elle a inventé l'armée moderne. Mais, au-delà, elle préfigure les règles de l'avancement, le respect de la hiérarchie, la primauté de l'obéissance sur le résultat, l'éthique du service, le culte de l'élite. Toutes notions qui imprègnent notre conception de l'État et les valeurs de nos modernes aristocraties.

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