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Lettres à Jean Wahl ; 1937-1947

Couverture du livre « Lettres à Jean Wahl ; 1937-1947 » de Rachel Bespaloff aux éditions Claire Paulhan
Résumé:

Née en 1895 dans une famille juive d'Ukraine, Rachel Bespaloff, exilée à Genève, se destinait à la musique et à la danse. Mais dans l'entourage de son père, Daniel Pasmanik, théoricien du sionisme, elle fit la connaissance du philosophe russe Léon Chestov, dont elle devint la disciple. Au début... Voir plus

Née en 1895 dans une famille juive d'Ukraine, Rachel Bespaloff, exilée à Genève, se destinait à la musique et à la danse. Mais dans l'entourage de son père, Daniel Pasmanik, théoricien du sionisme, elle fit la connaissance du philosophe russe Léon Chestov, dont elle devint la disciple. Au début des années trente, le mari de Rachel Bespaloff montra, à son insu, quelques-unes de ses « paperasses » philosophiques : Daniel Halévy, qui la lut avec intérêt, l'accueillit dans son salon du quai de l'Horloge ; Gabriel Marcel la présenta en 1938 à Jean Wahl (1888-1974), professeur de philosophie à la Sorbonne depuis peu, « tout de suite séduit par cette beauté et cette grande intelligence ». Lectrice pénétrante de Kierkegaard et de Heidegger, Rachel Bespaloff, férue de joutes dialectiques à l'heure de la première philosophie existentielle, publia des études et des critiques dans La Revue philosophique de la France et de l'Étranger de Lucien Lévy-Bruhl et dans La NRF grâce à son ami Boris de Schloezer. En 1938, parut son premier livre, un recueil d'études : Cheminements et Carrefours (Vrin).
En 1942, elle se résigna à un nouvel exil, loin de la France qu'elle avait élue pour patrie intellectuelle ; elle embarqua, avec sa famille, sur le même bateau que Jean Wahl, à destination des USA : celui-ci l'introduisit au Mount Holyoke College (Massachusetts), où elle enseigna la littérature française. C'est là qu'elle acheva son second livre, De L'Iliade (Brentano's, 1943), et qu'elle se donna la mort, en avril 1949.
Ainsi commence une étude - « Sur le fond le plus déchiqueté de l'histoire » - que Rachel Bespaloff consacra en 1945 aux poèmes de Jean Wahl : « Ils croissent au bord de la catastrophe ; au centre de son déchaînement. Ils suivent la migration d'une civilisation blessée, d'une rive à l'autre d'un océan labouré par la guerre ». Depuis le début de ces lettres, et tout au long de la terrible décennie 1937-1947 qui rapprocha leurs destins, elle tenta de cerner la philosophie de Jean Wahl. Mais, au travers de cette « vérité qu'il est, non celle qu'il se donne, et qu'on ne peut déchiffrer sans la faire sienne », c'est sa propre pensée, lucide et sensible, que Rachel Bespaloff révèle.

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