Il semblait que nous n'avions pas conscience du danger qui guettait la population Marseillaise nous étions en novembre 1942, la flotte de Toulon s'était sabordée, les vieux quartiers de Marseille étaient menacés de destruction, ainsi que le pont transbordeur, ainsi fut fait à notre grande tristesse, car sans eux Marseille n'était plus notre Marseille que nous avions connu. Le pont transbordeur nous faisait traverser le vieux port et sur un curieux plancher nous atteignions l'autre rive où nous pouvions rejoindre la plage des Catalans. Les jours qui suivirent, nous assistâmes à l'exode des habitants des vieux quartiers qui marchaient silencieusement le long du boulevard de Paris où nous avions le kiosque. Le coeur étreint de tristesse, nous les regardions défiler, les uns en charrette garnie de quelques affaires et d'autres à pied traînant des carrioles débordant de ce qu'ils pouvaient emporter.
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