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«Les délégués ukrainiens dissimulaient tant qu'ils pouvaient l'étendue réelle des pogromes. Lorsque la Délégation juive, sur la base de faits incontestables, affirmait qu'il s'agissait bien d'un massacre général des Juifs, les Ukrainiens commençaient à nier le caractère spécifiquement antijuif des excès et inscrivaient les pertes juives en hommes et en biens matériels sous la rubrique des pertes générales de l'Ukraine pendant la guerre civile. Quand on leur objectait que les pogromes n'ont rien de commun avec la guerre civile, ne fût-ce que parce qu'ils n'étaient pas le fait d'une lutte bilatérale, la réponse était toujours : les Ukrainiens eux-mêmes, dans cette période de «lutte de tous contre tous», subissaient d'énormes pertes en hommes. La Délégation juive devait attirer avec insistance l'attention des Ukrainiens sur le fait que les Juifs n'avaient jamais eu l'idée d'élever des prétentions relatives au nombre énorme de victimes juives du temps de guerre, sur le front, ou même sur les pertes assez considérables subies au cours de la guerre civile. [.] Leurs protestations n'avaient uniquement pour objet que les phénomènes spécifiquement juifs : les pogromes dirigés contre les Juifs en tant que tels. Là était la tragique distinction entre le sort des Juifs et les souffrances endurées par les autres peuples.» Cette argumentation (voir la partie Documents, pp. 107-108) répondait dès lors à des dénégations encore actuelles. Et cette autre remarque (p. 113) désigne une réalité sociopolitique globale : «Étant donné que ce phénomène tendait de plus en plus à se manifester sous tous les gouvernements qui se succédaient en Ukraine, les protestations juives tendaient également à se diriger moins contre tel ou tel gouvernement et ses représentants que contre l'existence même des pogromes, contre la destruction systématique de la population juive de l'Ukraine.» ? Ce livre est le fac-similé intégral de l'édition publiée pour la première fois à Paris en 1927 par le Comité des Délégations juives, fédé- ration créée en 1919 et représentant les organisations juives d'une vingtaine de pays occidentaux et européens d'est et d'ouest. La mort de Simon Petlioura à Paris en 1926 renouvela l'attention en France à propos des pogromes en Ukraine. Le présent ouvrage, prêt dès avant, parut alors et fut décisif. Il comprend deux parties (foliotées distinctement) : la première retrace et analyse le contexte et l'évolution des processus pogromistes ; la seconde recueille des documents traduits, poursuit la description et fait ressortir les déchirements, les épreuves et les tortures endurés par une population portée au bord de la « folie ». Léo Motzkin (1867-1933), dirigeant sioniste démocratique, oeuvra auprès de la Société des Nations à la défense des droits des sociétés juives. À sa parution, cet ouvrage établit scientifiquement la réalité des faits et demeure à ce jour une référence fondamentale.
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