"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Perpétuelles victimes ou terroristes en puissance ? Résistans ou collaborateurs ? Artistes-poètes ou rustres paysans ? Elite éduquée du Moyen-Orient ou nation sous perfusion ? Concernant les Palestiniens, les fantasmes sont nombreux et les clichés coriaces. Il faut dire que ce pays est particulièrement exposé au regard du monde, puisque s'y joue l'un des conflits les plus interminable de l'histoire contemporaine.
De la résistance avec un engagement militant à l'identité palestinienne pour finir par la question de l'avenir, Les Palestiniens donne au travers d'entretiens forts : Leila, icône de la résistance palestinienne ; Munther, militant dans un camp de réfugiés ; Kamel, bisexuel ; Annemarie, cinéaste. Finalement, une large diversité de voix et de points de vue dans une zone en conflit permanent.
Ce petit livre est arrivé sur mon bureau beaucoup par hasard : parce qu'une des auteures a été condisciple de la fille d'une de mes voisines, et parce que mes collègues m'ont offert un petit séjour à Jérusalem en mars, pour y courir le semi-marathon.
Au cours de ce séjour, mon épouse et moi avons passé une journée en Cisjordanie, avec comme guide un chauffeur de taxi, palestinien de l'intérieur (ie. vivant en Israël), qui, de Jérusalem à Jéricho, en passant par Bethléem et un détour par la vallée du Jourdain, nous a fait visiter quelques sites hautement touristiques, tout en nous racontant beaucoup de choses sur la vie des palestiniens.
J'ai donc saisi l'opportunité de la sortie de ce livre pour en savoir plus.
J'ai trouvé ce travail de journalistes-écrivaines extrêmement éclairant. le parti-pris de donner la parole, pour l'essentiel, à des acteurs palestiniens, autour de trois thèmes, la résistance, l'identité et l'avenir, tue a priori toute polémique sur les avis des auteures : elles ne font que donner la parole à des palestiniens, et leur point de vue ne transparaît que dans l'introduction.
Melinee 4Ce petit livre est très bien écrit et me paraît bien documenté ; du bon travail de journaliste. Il s'en dégage, presque jusqu'à la fin, l'impression de disparitions annoncées : celle de la culture palestinienne et cele du peuple palestinien,
- rongés de l'intérieur par les dissensions, l'absence de projet politique et la dépendance économique,
- grignotés de l'extérieur par Israël, les colonies juives en territoire occupé, la facilité à se laisser vivre de subventions et la modernité galopante (les start-up à l'occidentale).
La note d'optimisme vient de la dernière interview, celle de Karim et de sa résidence d'artistes et de chercheurs à Jéricho, qui < n'apporte "rien de concret" ... mais est fertile d'échanges et de rencontres >.
Cela m'a rappelé le détournement opéré par les palestiniens sur le mur de séparation construit par les israéliens : à Bethléem, ils en ont fait un lieu de visite (au pied du mur on mesure bien l'horreur de la chose !), avec une boutique dédiée à la vente de reproductions d'oeuvres de Bansky. Bel hommage de la dérision à l'espoir !
Pour en savoir un peu plus, vous pouvez aller visiter la rubrique Voyage de mon blog ; lien ci-dessous
Lien : HTTP://MICHELGIRAUD.FR/CATEG..
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