"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au lendemain d'un violent orage, la petite ville de Summersdown, sur le canal de Bristol, semble avoir dévié de son axe. À commencer par la banale chaise de jardin qui, frappée par la foudre et disloquée au point de ressembler à un monstre échevelé, se retrouve par hasard dans l'appentis de Conrad Swann, artiste bohème à la famille recomposée et aux moeurs dissolues. De Conrad, nulle trace depuis la catastrophe. Cet étrange totem serait-il son dernier chef-d'oeuvre, l'Apollon qu'il destinait à un prestigieux prix ? Le cercle intellectuel qui gravitait autour de l'artiste désargenté n'hésite pas à s'emparer de cette création, allant jusqu'à tenter de convaincre la municipalité d'en faire l'acquisition grâce aux deniers publics. Dickie, notaire intègre et mélancolique siégeant à la commission, est la proie toute trouvée de la redoutable Martha, représentante autoproclamée de l'oeuvre de Conrad Swann. Mais tout ce petit monde qui s'entre-déchire semble avoir oublié jusqu'à l'existence de la ribambelle d'enfants vivant sous le toit des Swann, livrés à eux-mêmes, le ventre creux. Cette sombre comédie, grinçante à souhait, a tout le mordant et la sagacité dont Margaret Kennedy a déjà fait preuve.
À Summersdown (East Head) un violent et effrayant orage provoque l’affolement des habitants. On constatera par la suite la disparition d’un artiste (d’origine australienne) désargenté, le sculpteur Conrad Swann. Qui avait justement invité quelques résidents à venir admirer son « Apollon », avant sa présentation au concours du Gressington … La tempête fut terrible, déracinant les arbres et faisant voler les chaises …
Elizabeth, sa compagne, annonce à tout venant qu’il s’est enfui au Mexique … Personne ne comprend la fuite soudaine de Conrad Swann, qui laisse tout de même derrière lui une famille recomposée … Elizabeth et leurs cinq gamins (ses trois enfants : Serafina, âgée de dix ans. Dinah, âgée de sept ans. Joe, âgé de quatre ans. Ainsi que Polly et Mike, sept ans également, les jumeaux d’Elizabeth …)
Alors que Conrad Swann venait de perdre sa femme (d’une apendicite non diagnostiquée) son meilleur ami (Frank Archer) l’avait invité avec les trois petits orphelins, pensant les aider à passer ce cap difficile. Conrad en avait profité pour lui ravir son épouse et ses deux enfants …
Le village (principalement Martha Rawson) ne se préoccupe guère de la dispartion de cet ingrat personnage. Seul l’intérêt que l’Apollon pourrait susciter pour East Head semble avoir de l’importance à leurs yeux … Seuls, le notaire et sa femme finissent par éprouver un minimum d’empathie pour les enfants, qui n’ont même plus un morceau de pain à se mettre sous la dent … Une étude – sans concession – de la nature humaine …
J’avais adoré « le festin » (1950) ainsi que « divorce à l’anglaise » (1936) et me préparais à une délicieuse lecture, « So British ». J’ai découvert une intrigue caustique, un récit un peu confus (à mon humble avis …) Cette troisième oeuvre (1955) de Margaret Kennedy m’a nettement moins enthousiasmée … Pour l’anecdote, le lecteur a le fin mot de l’histoire dans les toutes dernières pages du roman … Bon, cette petite déception ne m’empêchera nullement de lire les prochaines traductions de cette auteure, que j’aime beaucoup !
Dans la paisible communauté d'East Head, près de Bristol, un groupe d'intellectuels de province mène une vie tranquille. Tout bascule lorsqu'une violente tempête s'abat sur le village. Bien que les dégâts matériels soient minimes, se résumant à un vieil arbre déraciné et une vieille chaise endommagée, l'événement réveille d'anciens traumatismes liés aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
Cet arbre a son importance puisque c'est le lieu de jeu des enfants négligés du couple recomposé que forme l'artiste Conrad Swann et sa petite amie Elizabeth. Le personnage de l'aînée des enfants Swann, Serafina, véritable "petite mère" pour ses frères et sœurs, apporte une touche d'émotion bienvenue. Sans le savoir les enfants vont déplacer la chaise toute déformée dans le hangar d'exposition de l'artiste. Voilà comment débute un quiproquo farfelu qui va générer incompréhension et snobisme artistique.
Menés par leur figure de proue, Martha Skipperton, les Oracles, un cercle local, lancent une campagne choc : acquérir la chaise déformée avec l'argent public, la présentant comme une œuvre d'art. Seule voix raisonnable, l'épouse de l'avocat local décide d'enquêter sur cette étrange affaire.
Un autre couple de jeune marié est au centre de l'histoire Dickie et Christina et leur bébé. Elle est belle mais manque singulièrement de conversation d'après son mari grand fan de l'artiste local.
L'autrice se moque avec ironie du désir d'uniformité et de la crainte de se démarquer, confondre un vieux débris endommagé par la tempête, avec de l’art moderne avait tout de la farce.
L'autrice brosse alors un portrait satirique et grinçant des personnages du village, tout en développant une intrigue aux résultats surprenants. Son regard moqueur et satirique envers la société conventionnelle, nous offre une intrigue minutieusement construite, racontée avec un art consommé de la dérision, un vrai régal à découvrir. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/2024/04/les-oracles.html
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