Une réflexion pensée sur le droit public ne peut faire l'économie de la prise en considération, au-delà des contingences des époques, de ses notions, telles qu'elles sont inscrites dans son ADN.
L'examen des « grandes » notions a au moins trois vertus. Il permet de rappeler combien les fondements de la discipline de droit public sont plus solides qu'on ne peut l'envisager en ces temps, dit-on, de « banalisation ». Cette perspective est l'occasion de prendre la mesure de l'exorbitance du droit public.
Elle permet, ensuite, de sortir d'une vision par trop contentieuse du droit, sans avoir les yeux rivés sur l'actualité jurisprudentielle immédiate.
Une structure par notions permet, enfin et surtout, de dépasser l'inconvénient des divisions disciplinaires successives qui ont conduit au morcellement de l'analyse du droit public et à la spécialisation des juristes. Ce manque de vision générale empêche de percevoir la portée matricielle de ces concepts et le besoin d'en appeler aux éléments les plus classiques et les plus stables du droit public, y compris pour répondre aux questions les plus contemporaines et les plus techniques. Adopter un point de vue global permet de percevoir la trame commune de matières aujourd'hui spécialisées, qu'on inscrit en opposition ou au moins dans un rapport d'autonomie, alors que tout un monde les relie et - mieux - les constitue : le monde des notions.
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