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Dès 1912, S. Freud place le deuil comme ouverture à la vie psychique, à la pensée. Dans le suspens momentané qu'introduit la vue du cadavre de la personne aimée en surgissent la mémoire et le regret. Et c'est bien toujours de l'absence de la mère et du sein qu'en naissent, en la psyché de l'enfant, les représentations qui permettent de la supporter. Lorsque l'absence dure et signe la perte, le travail de deuil va se déclencher. Il n'est pas toujours lié à la mort de l'objet qui lui donne cependant des caractères particuliers, il est réaction à la perte, élaboration active, travail, sur le traumatisme subi. Ce travail psychique qui naît précocement et activement avec les premières renonciations narcissiques est un processus qui nous accompagne tout au long de la vie et se réactive après chaque perte, qu'elle soit mortelle ou non. Il est donc à la fois familier et toujours énigmatique, ne serait-ce que par l'intensité de la douleur qui en est partie intégrante. C'est pour cela qu'il est abordé au travers de cet ouvrage de synthèse dans une perspective pluridisciplinaire : clinique, ethnographie, primatologie, psychologie, psychopathologie, médecine, psychiatrie, pédiatrie. Mais les hypothèses psychopathologiques fondamentales sont psychanalytiques : les relations précoces, l'aptitude au deuil, « le deuil narcissique ».
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