Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
« Sombre, sauvage, mythique. Absolument captivant. » Colum McCann.
En Irlande, huit Bouchers parcourent le pays pour abattre le bétail conformément à une tradition ancestrale selon laquelle la famine s'abattrait sur le pays si le rituel n'était pas respecté chaque année. Or à la fin des années 1990, face à la modernisation de l'Irlande et à la crise de la vache folle, ces compagnons sont voués à disparaître.
Una, douze ans, fille de l'un des Bouchers, est prête à tout pour devenir l'une des leurs. Sa mère tente de lui faire comprendre que cette vieille coutume n'aura bientôt plus cours et que ce cercle n'est pas ouvert aux femmes, mais Una, solitaire et timide, voit là une façon de trouver enfin sa place dans le monde. Dans sa propre famille, dans son école, dans sa vie.
Entre coutume et modernité, la fine plume de l'autrice brosse le portrait d'une Irlande en pleine mutation à travers le destin d'une jeune fille confrontée à un monde brutal.
Lu dans le cadre du prix de littérature Européenne de Cognac 2024 ;
Un livre que je n'aurai pas lu de moi même ,il m'a toutefois captivé . Un savant conflit entre modernité et tradition se déroule ayant pour allures un thriller psychologique, une chronique sociale de l'Irlande en pleine mutation.
Le livre est bien écrit ,le rythme est soutenu. Les personnages sont touchants
Gra, l'épouse du "boucher" femme délaissée ,mère attentionnée ,vivant avec la culpabilité d'une sœur "perdue" ,puis un temps retrouvée .Sa fille Una, veut prendre la relève de son père alors que ça ne se fait pas ,elle est solitaire, secrète et parfois inquiétante.
Davey, le neveu de Gra est un doux rêveur .
Tout au long du livre ,on découvre la crise de la vache folle vu de l'intérieur et les dérives menant à la faillite
Un roman qui m'a intrigué.
L’Irlande : ses pluies et son climat humide ; ses croyances ; sa partition entre Nord et Sud.
Côté pluie, ce roman ne manque jamais de les mentionner.
Côté croyance, l’auteure invente celle des Bouchers : 8 bouchers doivent être présent pour tuer un bovin, sinon, la malédiction de la veuve s’abattra.
Le récit se déroule en 1996, et cette croyance perdure encore un peu. Mais 1996, c’est aussi l’année de la Vache Folle qui touche l’Angleterre. L’Irlande est encore préservée, mais pour combien de temps ?
J’ai aimé l’arrière-plan historique et le personnage du Taureau, présenté comme le sauveur de l’économie irlandaise, mais qui, à force de vouloir gagner de l’argent, va précipiter le pays à sa perte.
J’ai aimé Una, la jeune fille dont le père est Boucher, qui veut devenir Boucher à son tour. Qui est à l’écart au collège et est fascinée par les ustensiles tranchants.
J’ai aimé sa mère, Grà, mère célibataire 11 mois sur 12 et qui se morfond, jusqu’à ce qu’elle rencontre un photographe cette année-là.
J’ai eu de la peine pour leur voisine, Mme P, elle aussi femme de Boucher, mais sans enfant pour briser sa solitude, alors elle fait des gâteaux pour Una.
J’ai souri à l’arrivée du McDo dans la ville qu’habitent les personnages, et la réaction d’Una qui à la fois désire goûter un hamburger mais a peur de goûter une autre viande que celle tuée par son père.
J’ai aimé Davey, dont le père exécute des combines pour le Taureau. Davey sui voue une passion au mythe de Prométhée dont le foie est chaque jour mangé par les corbeaux.
J’ai aimé ces personnages tous différents qui se débattent dans un pays qui se modernise et qu’ils ne comprennent pas toujours.
L’image que je retiendrai :
Celle d’Una réalisant son rêve, bien qu’elle soit une fille.
https://alexmotamots.fr/les-champs-brises-ruth-gilligan/
"Dans ce pays, mon amour, le bétail c’est politique."
En ce matin de 1996, Úna se prépare à ce que son père parte comme chaque année. Il fera ses adieux tôt le matin, puis disparaîtra pendant des mois avec sept autres hommes pour traverser la campagne irlandaise. Ces hommes sont les Bouchers, un groupe qui va de ferme en ferme, abattre de façon rituelle le bétail des derniers croyants en "la malédiction de la veuve du fermier". Née d'une légende d'origine inconnue, la malédiction proviendrait du chagrin d'une femme endeuillée. Ayant perdu son mari et ses sept fils à la guerre, elle jura d'empoisonner la terre de tout fermier qui n'honorerait pas son chagrin, exigeant que huit hommes soient présents pour tuer chaque animal (un pour rendre hommage à chacun des êtres chers qu'elle a perdu). Úna, rêve de devenir plus tard un de ses hommes pour entretenir la tradition sans avoir conscience que cette fonction est uniquement masculine.
Dans une Irlande en mutation, les bouchers semblent de plus en plus anachroniques et alors que la crise de la vache folle débute, ils sont regardés avec suspicion. Lorsque l'un des Huit est retrouvé mort dans un abattoir, pendu par les pieds à un crochet à viande suspendu au plafond, les Bouchers estiment qu'il est temps pour eux d'arrêter. Les rêves d'Úna de suivre les traces de son père semblent brisés… Ou peut-être pas. Vingt-deux ans après ces événements calamiteux, une photographie apparaît sur le mur d'une galerie new-yorkaise montrant le corps suspendu du boucher.
Le roman va suivre plusieurs personnages liés, d'une manière ou d'une autre, aux Bouchers ou aux croyances. Outre Úna, il y a Grá, sa mère, épouse qui souffre de l’absence de son homme ; il y a Fionn, un fermier au passé empli de démons ; il y a sa femme atteinte d’une tumeur ; il y a son fils, Davey, qui peine à trouver sa place ; il y a Ronan, le photographe qui recherche le cliché parfait.
Ils ont tous un chemin à découvrir. A travers eux, Ruth Gilligan traitent de problèmes de culpabilité, de solitude, de foi, de genre, de sexualité alors qu’ils vivent dans un monde régenté par la cupidité et la corruption, où les discussions de pub tournent autour du prix du bœuf.
Car voilà bien le cœur du livre : l'affrontement sans fin entre tradition et modernité, entre respect du vivant et agriculture intensive, entre une Irlande ancestrale et l’Irlande contemporaine. Alors que d'une part de nouveaux droits civiques sont introduits, le pays est également submergé par une culture capitaliste où l'argent règne, où les liens entre politique et affaires émergent.
Beaucoup de thèmes traversent le roman, et s’ils ne sont pas tous traités de manière convaincante, l’histoire vous tient tout le long. Ruth Gilligan nous offre le portrait d’un petit coin d’Irlande en train de vivre une évolution rapide et ambivalente. Elle parvient en plus à surprendre le lecteur en faisant prendre une tournure totalement inattendue à son récit… À découvrir.
Un roman construit sur une trame originale sur fond de vache folle en Irlande dans les années 1990. Une tradition bien ancrée dans les esprits veut que l’abattage des bovins soit fait par une équipe de huit bouchers, selon un rite immuable, (qu’on aura d’ailleurs bien du mal à découvrir précisément dans le récit), sous peine de la survenance d’une famine en cas de non respect. Quatre personnes de deux familles font progresser l’histoire en semant quelques indices : Gra et sa fille una de douze ans qui assiste impuissante au départ de son père boucher pour sa tournée annuelle en rêvant d’être un jour admise dans ce cercle fermé auquel elle ne peut pourtant pas prétendre en tant que fille. Fionn, fermier qui trempe dans des affaires louches qui pourraient lui rapporter suffisamment pour soigner sa femme Eileen victime d’une tumeur au cerveau et leur fils Davey, intellectuel littéraire qui veut rejoindre la modernité de Dublin pour assouvir sa soif de connaissances universitaires. Les huit bouchers travaillent, mais on ne les voient que par les traces que seuls trois d’entre eux laissent dans leur entourage. Les pièces du puzzle s’assemblent petit à petit avec l’énigme du photographe qui commence l’histoire et la termine. L’autrice tisse des fils ténus assez difficiles à assembler pour le lecteur, mais qui accroissent l’ intérêt de ce conte avec des clins d’œil à la mythologie grecque évoquée par Davey.
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