"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La soirée s'annonce bien pour Rodrigues : fête de la musique, bière et rock'n'roll...
Et puis ce concert avec Aurélie, qui semble ne chanter que pour lui. Des regards qui s'échangent, l'alcool qui aide, des envies plein les yeux... Une nuit qui tient ses promesses. Rodrigues est heureux. Jusqu'au lendemain matin, où le cauchemar commence...
Mon dieu quel talent cette auteure pour tenir le lecteur en haleine, en transe et en pleine réflexion pendant toute cette lecture courte mais tellement intense. Car avec ses 230 pages, ce roman est un condensé d’émotions, de suspense, de révolte, bref ce que d’autres romans font en 500 pages, Magali Wiener l’a superbement bien fait en moitié moins.
Le style est hyper percutent, les phrases courtes, les chapitres également. Cette écriture est très rythmée et ultra captivante.
Le sujet du viol est un sujet hautement sensible et la manière dont l’auteure le traite est extrêmement originale. On ne suit que le personnage de Rodrigues, un jeune homme bien sous tous rapports, sportif, gentil et respectueux qui semble être amoureux d’Aurélie, une jeune fille très rock n roll. Le soir de la fête de la musique, après qu’elle ait chanté lors d’un concert, habillée très court et sexy, Rodrigues et Aurélie passent la nuit ensemble et font l’amour, selon ce que nous raconte le narrateur, Rodrigues. Alors quand le lendemain il voit débarquer la police qui l’accuse d’avoir violé Aurélie et l’arrête pour ce motif, le lecteur se prend une première pichenette, se demandant s’il a bien lu les pages précédentes…
Et tout le récit tourne autour de cette fameuse question. Rodrigues a-t-il violé Aurélie? Le lecteur est complètement immergé dans la tête de Rodrigues, ses émotions, ses questions, la manière dont il revit la soirée tout, le lecteur a l’impression de bien savoir. Sauf que les interrogatoires de police et les entrevues avec le juge d’instructions donnent des détails et des informations qui ne concordent pas avec cette histoire.
Du début à la fin, le lecteur est en apnée, en pleine réflexion sur cette situation. C’est une sensation très bizarre de vivre par procuration tout ce que vit Rodrigues à travers les pages de ce roman, d’autant plus que l’auteur nous livre un récit très réaliste et détaillé, on s’y voit très bien. L’univers carcéral est très bien décrit, on sent bien le travail de recherche de l’auteur qui a voulu faire de ce roman, limite un docu-fiction, un reportage genre Faites entrer l’accusé. C’est addictif et cela montre bien comment les détenus vivent en prison et le fait d’avoir un très jeune homme est encore plus troublant car fort de nos réflexions on imagine les conséquences de cette vie en prison sur son avenir s’il n’est pas coupable.
La fin en apothéose avec le jugement et plus encore les délibérations des jurés avec toutes les réflexions qu’on peut entendre au sujet des jeunes filles de nos jours et leur façon de s’habiller, sur les relations humaines entre les garçons et les filles, qui vous font monter le palpitant. Qu’est-ce qui va se passer pour Rodrigues? est-il coupable ou innocent?
L’auteur a su maîtriser son sujet d’une main de maître et offre un roman captivant qui fait réfléchir.
Un roman à lire impérativement!!!
mllejavottebooks.wordpress.com/2018/10/16/les-carcerales-magali-wiener/
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