"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Léonard de Vinci (1452-1519), dont le rôle et l'influence sont incommensurables, est l'un des plus grands génies de tous les temps. Cette édition globale au format XXL est l'ouvrage le plus complet jamais publié sur cet artiste italien à la fois peintre, sculpteur, architecte, ingénieur, scientifique et touche-à-tout de génie. Grâce aux détails des chefs-d'oeuvre de Léonard, présentés pleine page et en grand format, cette édition tout à fait originale permet au lecteur d'étudier les nuances les plus subtiles de son trait de pinceau.
* La première partie explore la vie et l'oeuvre de Léonard de Vinci en dix chapitres, s'appuyant sur ses lettres, contrats, journaux et écrits. Tous ses tableaux sont présentés et interprétés en détail; L'Annonciation et La Cène sont reproduits sur de grandes doubles pages.
* La deuxième partie contient un catalogue raisonné des tableaux de Léonard de Vinci couvrant toutes les peintures qui subsistent, ainsi que celles qui ont disparu, accompagné de textes décrivant leur état de conservation. Tous les tableaux qui peuvent légitimement être attribués à Léonard de Vinci sont inclus ici; grâce à de nouvelles découvertes et des recherches scientifiques, c'est la première fois que l'ensemble de ses peintures peut être publié.
* La troisième partie comprend un catalogue exhaustif de tous ses dessins (qui se comptent par milliers et ne peuvent donc pas tous être reproduits dans un seul livre); 663 d'entre eux sont présentés, classés par catégorie (architecture, technique, anatomie, formes, proportion, cartographie, etc.). Plus de la moitié des dessins présentés ont été prêtés par le château de Windsor; c'est la première fois que le Windsor autorise un éditeur à publier autant de ses dessins.
Cette nouvelle édition actualisée tient compte des dernières découvertes de la recherche sur Léonard, débat les nouvelles attributions controversées et contient en outre de nouvelles reproductions après les restaurations spectaculaires de la Vierge aux rochers de Londres, de la Vierge à l'Enfant avec sainte Anne de Paris et de la Joconde de Madrid.TASCHEN offre ici un ouvrage somptueux: l'édition la plus belle et la plus complète jamais publiée sur Léonard de Vinci.
Voici donc un de mes livres les plus impressionnants. Tout d’abord par son format - 45 x 30 pour 9 cm d’épaisseur – et par son poids – 10 kg. Ensuite par son contenu. Je crois que ce doit être l’ouvrage le plus complet au sujet de Léonard de Vinci. En trois parties (la vie, l’œuvre, le catalogue raisonné), nous faisons le tour de la question (certains diront de l’énigme) du peintre qui n’en était pas un. Certains, peu au fait des œuvres léonardesques, seront étonnés du nombre réduit de tableaux (trente-quatre en tout) et émerveillés par l’abondance de la production graphique.
Pour rédiger la biographie, nous avons un certain nombre de documents historiques laissés par Léonard tout au long de ses voyages entre l’Italie et la France : ses lettres, ses écrits, son journal, ses contrats avec ses commanditaires, des documents plus rares et conservés dans des archives peu accessibles. Aussi chaque œuvre étudiée est replacée dans son contexte historique et dans la chronologie de l’ingénieur qui en était un. Ce qui fait de cet imposant ouvrage, plutôt difficile à manier, une lecture agréable, se trouve dans sa maquette aérée et raffinée, laissant une large place à des illustrations pleine page dans la troisième partie. Mais surtout, quand cela se révèle possible, les œuvres sont mises en perspective avec leur processus d’élaboration (dessins le plus souvent). Ainsi la célèbre peinture « La Cène » (1495-97) qui n’est pas une fresque classique, est accompagnée des études de perspectives, des esquisses de compositions, des croquis pour les visages et leurs expressions. Puis le tout est mis face à l’œuvre finale avant d’être confronté avec les créations contemporaines ayant les mêmes thématiques. De même, si la Joconde phagocyte toute l’attention des visiteurs du Louvre, il existe également un certain nombre d’œuvres fascinantes, y compris celles que nous avons perdu au gré des vicissitudes de l’Histoire. Il est donc étonnant de lire que de nouvelles découvertes se sont faites dernièrement (et non ! Pas à cause du livre de Dan Brown !) ; de nombreux articles ont éclairé la conservation et la provenance de ces œuvres-là, d’autres se sont attardés sur les sources iconographiques, l’iconologie et la fortune critique de celles-ci. Restent toutes ces attributions parfois bien fantaisistes, parfois tout à fait probantes, pour un certain nombre de créations, sans oublier l’influence plus que certaine d’Andrea del Verrochio (Léonard, Sandro Botticelli, Le Pérugin et Lorenzo di Credi, furent ses élèves) ainsi que tous ces peintres léonardesques issus de son propre atelier : Giampreni, Giovanni Antonio Boltraffio, Andrea Solari et, évidemment, Salai, tellement androgyne.
Il n’y a rien à redire. La qualité de reproduction en couleur est au-dessus de tout reproche. Et vu le format de l’ouvrage, un vrai sentiment de dialogue s’instaure rapidement avec l’œuvre ; ainsi le regard s’arrête plus facilement sur tel détail, sur un regard, sur un doigt, sur une fleur ou un arbre, sur un objet. Le seul reproche, vous vous en doutez, c’est que toutes ces qualités ont leur revers : le livre est grand, gros et lourd, si bien que sa lecture n’est pas aisée du tout. Le livre est tout bonnement in-trans-por-ta-ble.
Le premier auteur, Frank Zöllner, a étudié pour sa thèse la théorie artistique et architecturale en rapport avec Léonard. Nous lui devons également plusieurs ouvrages sur la Renaissance italienne et (déjà) une monographie sur Léonard. Le second, Johannes Nathan, qui a étudié la technique du maître, est, quant à lui, spécialiste du sujet. Si bien que le texte ici présent prend la valeur d’une somme de deux savoirs particulièrement complémentaires. Il me reste à parler de la partie consacrée aux œuvres graphiques (636 dessins) choisies parmi les milliers de feuilles produites par Léonard lors de sa carrière. Les domaines explorés par le maître sont très variés : une architecture, un chat, quelques cerises, le vol d’un oiseau, l’anatomie d’une femme enceinte, que sais-je encore ? Une grande partie des dessins proviennent des collections D’Elisabeth II et, grâce à eux, nous prenons pleinement conscience que Léonard était architecte, ingénieur, anatomiste, urbaniste, zoologue, botaniste, hydrologue, cartographe, spécialiste de la logistique militaire, inventeur et … artiste (peintre et sculpteur). Et de nous émerveiller sur la diversité de sa technique graphique : enlevé pour un instantané animal, plus précis pour une étude architecturale, très exact et minutieux pour une machine, moins retenu pour une caricature.
Bref, cet ouvrage est incontournable car il est à la fois scientifiquement rigoureux et un superbe objet destiné au grand public. Un superbe objet de collection, plutôt volumineux, donc ayez un lutrin chez vous ! Ou alors déposez-le négligemment sur la table basse du salon.
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